Finalement, le Conseil des Gardiens, dont tous les membres sont entièrement nommés par le dictateur religieux, Ali Khamenei, a désigné les acteurs de la stand-up comedy au cours de laquelle le nouveau président sera élu. Parmi les 80 candidats entièrement loyaux à la dictature religieuse qui voulaient postuler le rôle du président, qui est un fonctionnaire masqué, plus de 70 ont été disqualifiés et seulement 6 ont été retenus.
Parmi les candidats disqualifiés figurent un ancien président, un ancien président du Parlement, plusieurs ministres et vice-ministres, quelques membres du Parlement et un haut responsable du bureau de Khamenei.
Ce spectacle était si ridicule que, l’ancien maire de Téhéran, Gholam-Hossein Karbastchi , a écrit à ce sujet : « Existe-t-il un art plus grand que de mettre en place un mécanisme qui transforme le symbole principal de la démocratie dans un pays en un spectacle comique ou une stand-up comédie sous le nom de l’inscription électorale, de divertir la nation pendant quelques jours, de gaspiller une grande partie du temps et du budget du pays, et de préparer les esprits à la transition de la république (vers la dictature) ? » (Journal officiel Ham-Mihan, 5 june 2024).
Parmi les six candidats retenus pour cette élection on trouve Saeed Jalili, Alireza Zakani et Seyed-Amirhossein Ghazizadeh-Hashemi, qui étaient parmi les 7 candidats à l’élection présidentielle de 2021 et qui ont agi comme candidats de soutien pour Ebrahim Raisi, le président disparu, se retirant en sa faveur après les débats télévisés ; Mohammad-Bagher Ghalibaf, un conservateur et actuel président du Parlement ; Massoud Pezeshkian, ancien ministre de la Santé, du soi-disant camp réformiste. Mohammad Khatami, ancien président et le leader de ce camp, avait conditionné la participation des réformistes à l’élection à la conservation d’au moins un de leurs candidats sur la liste des approuvés, condition que Khamenei semble avoir acceptée. Finalement Le sixième candidat, Mostafa Pourmohammadi, est également ultra conservateur et membre de la Commission de la Mort lors du massacre des prisonniers politiques en 1988.
Cependant, au-delà de cette farce appelée élection, de nombreux points peuvent être relevés. La disqualification des plus hauts responsables du régime montre que Khamenei n’est plus capable de la moindre manœuvre. En effet, il pense qu’il doit se débarrasser de tous les éléments avec lesquels il a le moindre désaccord pour faire face aux vagues écrasantes de soulèvements. Il ne peut même pas tolérer un élément comme Ali Larijani, président du Parlement pendant trois mandats. Par conséquent, il n’a d’autre choix que de fomenter des guerres et de créer des obstacles à la trêve et à la paix au Moyen-Orient pour garantir sa survie.
Cependant, parmi les candidats approuvés, la présence de Mostafa Pourmohammadi, un membre du comité de la mort lors du massacre de 1988, porte un message important. Ce message est que le régime reste toujours le régime de massacre et qu’il n’acceptera absolument aucune réforme. Le seul moyen pour lui de survivre est de recourir aux massacres, à la répression et à la violence.
Le mollah Mostafa Pourmohammadi, comme Ebrahim Raisi, faisait partie du comité de la mort en 1988 et, comme lui, est profondément hostile aux Moudjahidines, les principales victimes du massacre. Même lorsque le mouvement pour exiger des comptes sur le massacre de 1988 a pris de l’ampleur, il a clairement déclaré qu’il ne regrettait pas leurs actions et a ajouté : « Nous n’avons pas encore réglé nos comptes avec les Moudjahidines. Ce sont les ennemis les plus acharnés de ce régime, et nous devons les juger un par un dans un tribunal et les condamner à la peine maximale. »
Cependant, il y a une différence : contrairement à Ebrahim Raisi, Pourmohammadi a des désaccords avec Khamenei. Lors des récentes élections de l’Assemblée des experts, il a d’abord été disqualifié, mais comme il était le secrétaire général de l’association des Clercs combattants, il a été de nouveau approuvé pour ne pas porter atteinte au régime.
Il semble que dans cette ingénierie électorale, compte tenu des désaccords de Pourmohammadi avec Khamenei, ce dernier ne soit pas le candidat principal de Ali Khamenei pour l’élection, et les candidats qu’ils souhaitent voir sortir des urnes seront Mohammad Ghalibaf ou Saeed Jalili.
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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C’est toujours un peu la même chose, non ?
Les islamonazis détiennent le pouvoir, et ils ne sont pas prêts à le lâcher.