« SALON RICHARD LANDES«
Au début du millénaire, nous étions, Richard Landes et moi, membres du « Conseil d’administration » de l’association SPME (Scholars for Peace in the Middle East, mais nullement pacifistes). Professeur d’histoire à Boston University, spécialiste du millénarisme, Richard a des liens avec la France, où il a vécu et fait des études.
En 2003 il m’a informée d’une prochaine visite à Paris, en me demandant de lui « présenter la résistance ». Je lui ai présenté le regretté Gérard Huber–qui venait de publier Contre-expertise d’une mise-en-scène sur l’affaire al Dura, et des camarades mobilisés face à l’explosion d’un antisémitisme génocidaire. L’histoire de nos efforts, chacun de son côté, ensemble, en collaboration avec d’autres analystes et chercheurs, pour démanteler le blood libel al-Dura, est riche en enseignement sur la stratégie du jihad du 21e siècle.
Depuis plus de 20 ans, face aux défis gigantesques, nous poursuivons une aventure intellectuelle, entre son esprit universitaire et mes intuitions littéraires. Notre complicité intellectuelle se passe ainsi, avec des contradictions, des divergences et des contrariétés amorties par une ouverture d’esprit partagée.
Et, de temps à autre, je reçois un message de Richard, aujourd’hui installé à Jérusalem : « Je serai à Paris… On organise quelque chose ? »
C’est improvisé, hors cadre, bricolé… des collègues estimés, présents ou absents (et regrettant sincèrement), des fidèles incontournables, de nouvelles têtes qui apportent de la lumière, il y a à boire et à manger, je crains de décevoir, la liste des invités vivote, Qui s’occupe de Quoi, nous sommes des intellos, plongés dans nos textes … Puis, vient l’étincelle, la cohérence, des heures de riches échanges.
Ainsi, au « déjeuner prolongé » du 27 mai, pendant six heures, on avait regardé en face la situation dramatique dans laquelle on se trouve malgré plus de 20 années d’efforts acharnés d’observation, d’analyse, de publication, de militantisme, de hasbara et d’action politique et militaire.
Repoussant le constat d’un désespoir bien justifié, j’ai exprimé ma confiance en l’avenir, en notre descendance, en la capacité de nos peuples à se réveiller.
Ce qui a inspiré Richard à me saluer comme exemple rare de « réaliste-optimiste ».
Comme le dit son texte.
© Nidra Poller
***
In the Wake of 7/10:
Paris, May 27, 2024
« To Nidra«
The fate of optimistic realists hangs in the balance.
Those who can register the madness of the age and still
see a way to sanity, to regeneration…
can they prevail?
Can people wake up to the horror that faces them?
Can they find the courage to fight back?
Or are we fated to throw away of millennium of hard work
And submit quietly to those who hate the very freedoms we,
silly dreamers that we are,
cherish
and, too often as entitled brats,
Relish?
Some have no idea.
For them the sorry fate of the Palestinians trumps all.
Despite the angry compassion,
the vindictive indignation
that marks this unique,
impassioned,
compassion for this oddly chosen victim…
this hysterical need to « cease fire » and save those poor people…
(and not so unfortunately, also save those who sacrifice them…)
This exasperation with the chutzpa of the Jews to
anger the triumphalist Muslims and put us all in danger…
To defend themselves against the assault
that threatens us all.
How dare they?
Don’t they get it?
Who can awaken from this matrix-forged nightmare?
Only those who can let their miserable, invidious identity aside…
Those who can admit how much they owe those stiff-necked Jews,
their debt of freedom to those Mordechais who refused to bow down,
even when that submission
(in the humble opinion of so many)
would save so many lives.
(Silently, the preemptive dhimmis acquiesce to the literal meaning of Islam:
Submission.
Infidels may not stand upright! קוממיות)
Only those who,
offered the tempting chance
to accuse the Jews of genocide,
can refuse the terrible projection
of those who lust to exterminate
of those who accuse their paranoid, fantasized enemy
of their own ardent aspirations.
Only those who can face the terrible reality that
it is those with whom the virtue signalers ally
We love Hamas!
who lust for genocide…
Only those ready to acknowledge the obvious…
to acknowledge the situation so many,
favoring belief over reality,
refuse to see:
That, willy nilly,
and even if the genocide is only for the Jews,
we nonetheless throw away our hard-fought,
hard-earned,
alas, easily spurned
Freedom…
And offer it in sacrifice
on the pyres of hatred
of those who,
in joy and celebration,
committed the most horrendous crimes against all humanity
on October 7, 2023.
Will no one but the Jews
who have no choice
oppose Orwell’s nightmare?
A boot stamping on a human face forever.
Who can raise up their hoary youthful heads,
look around…
and roar Rintrah’s roar?
***
Répliques sismiques du 7 octobre :
Paris, le 27 mai, 2024
« à Nidra »
Le sort de l’optimiste-réaliste se balance au-dessus de l’abîme.
Elle qui sait peser la déraison qui nous mine,
sans perdre de vue le chemin vers la lucidité, la régénération…
Comment mesurer sa foulée par les temps qui courent ?
Nos peuples vont-ils se réveiller pour reconnaître l’horreur qui nous guette ?
Trouveront-ils le courage de se défendre ?
Sommes-nous condamnés à sacrifier un millénaire de rude travail
pour nous soumettre, dociles, à ceux qui détestent la liberté,
chérie par nous, doux rêveurs,
mais, souvent, par des enfants gâtés qui la consomment
comme des bonbons ?
Ils sont trop nombreux, les innocents coupables,
obnubilés par le triste sort des Palestiniens,
enflammés d’une empathie rageuse,
brûlant d’indignation vengeresse,
d’où surgit cette bizarre compassion
insolite,
passionnelle,
vouée à la victime drôlement élue …
Remués par l’urgence hystérique de faire cesser le feu pour sauver les pauvres infortunés…
(et sauver, en même temps, ceux qui les ont mis en ligne de tire et mire …)
Les voici, exaspérés par le chutzpa des Juifs
qui osent piquer la rage des musulmans triomphalistes triomphalistes,
nous mettant tous dans le collimateur…
pour se défendre, eux, contre l’assaut
qui nous vise
tous.
Quelle insolence !
Sont-ils étourdis ?
Qui alors pourrait se réveiller de ce cauchemar estampillé matrix ?
Seul celui qui mettra de côté sa misérable petite identité envieuse …
qui fera reconnaissance de la dette redevable aux Juifs
à la nuque raide
et
rendra leur dû aux Mordechais libérateurs qui ont refusé de se prosterner,
même quand la soumission
(de l’humble avis de tant)
aurait sauvé tant de vies.
(En silence, les dhimmis préemptifs acquiescent à la définition de l’Islam :
Soumission.
Les infidèles ne doivent pas se tenir debout – קוממיות !)
Qui, alors ?
Refusera la délicieuse tentation
d’accuser les Juifs de génocide ?
Brisera l’affreuse mise en miroir
opérée par la jouissance exterminatrice,
qui accuse de ses propres aspirations ardentes
l’ennemi façonné des fantasmes paranoïaques ?
.
Qui alors ?
Seul celui qui saisit l’ignoble réalité
de ces fiers humanitaires imbus de vertu affichée, vouant allégeance
On aime le Hamas !
et leur soif de génocide… ?
Qui, alors ?
Seul celui aux yeux ouverts
qui reconnaît l’inéluctable modalité du visible.
Sourd aux sollicitations des masses
aveuglées par des croyances masquant la réalité,
refusant de savoir que,
nolens volens–
et même si le génocide ne vise que les Juifs–
on jette par-dessus bord notre liberté
âprement gagnée par la lutte acharnée
et, hélas, facilement méprisée.
…
Notre liberté, lancée en offrande
sur les bûchers de la haine
allumés par ceux qui ont commis,
en joie et en célébration,
les plus abominables, monstrueux, épouvantables crimes contre toute l’humanité
le 7 octobre, 2023.
Seront-ils seuls,
ces Juifs
–qui n’ont pas le choix–
à se dresser en opposition au cauchemar orwellien?
Une botte écrasant jusqu’à la fin des temps un visage humain.
Qui, alors
levant sa jeune tête vénérable,
fera le tour de la question
et rugira le cri de Rintrah ?
© Richard Landes
Professeur d’histoire à l’Université de Boston et directeur/cofondateur du Center for Millennial Studies, Richard Landes a montré les images brutes de l’événement Al Dura monté par Charles Enderlin. Convaincu que toute la scène a été mise en scène, il a produit un documentaire sur l’événement intitulé Pallywood.
Écrivain et auteur, l’article-clé de Nidra Poller sur Al Dura, « Myth, Fact and the al-Dura Affair », a été publié dans l’édition de septembre 2005 de « Commentary ».
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