Pas assez de morts israéliens. Ou une schizophrénie bien occidentale. Par Gilles Bellaïche

Au lendemain du 7 octobre et pendant quelques rares semaines, on a entendu le monde entier et tout particulièrement le monde occidental, épouvanté par les images barbares qui lui étaient parvenues des zones sud d’Israël dévastées, se dresser devant cette barbarie d’un autre temps, et proclamer qu’Israël avait le droit de se défendre et de pourchasser jusqu’au dernier les auteurs de ce massacre ignoble.

Les temps ont bien changé puisqu’au bout de 8 mois de guerre faite par d’autres, et enfermé dans une schizophrénie très diplomatique dictée un peu partout par des enjeux purement nationaux, ce monde occidental ne cesse à présent de réclamer à Israël un cessez-le-feu immédiat, synonyme de défaite et capitulation.

Pourquoi un tel revirement alors que le Hamas, retranché dans les sous-sols de Rafah, a conservé une capacité de nuisance significative et surtout les moyens de renaître de ses cendres, ou plutôt des cendres de la population gazaouie ?

Tout le monde occidental, pressé par sa bonne conscience christique et ayant perdu toute notions de force brute (à l’exception peut-être des USA branchés sur courant alternatif), se refuse à voir la population civile de Gaza « dite innocente » souffrir (1), et préfèrerait prendre le risque de voir dans quelques mois celle d’Israël souffrir à nouveau en cas de non élimination totale du Hamas (2).

En y réfléchissant de manière un peu fouillée, on s’aperçoit que le monde occidental, guidé par une notion fumeuse de riposte « proportionnée », reproche en fait à Israël d’être trop fort ; et pourtant c’est bien le Hamas qui a imposé à Israël cette guerre, sachant pertinemment que la riposte serait cinglante et que c’est sa population civile qui en paierait le prix fort. Trop de morts civils d’un côté et aucun de l’autre semble insupportable pour ces esprits chagrins.

Israël est donc vilipendée parce qu’elle a appris, au contraire du Hamas, à protéger en 1er lieu sa population civile au prix de perte de soldats pour la plupart dans la force de l’âge. Nul doute que si des civils israéliens étaient tués régulièrement, on n’aurait pas la même cacophonie de condamnations.

Imaginons un instant la chose suivante :  si les 300 engins balistiques et missiles envoyés mi-avril par l’Iran sur Israël avaient atteints leur but et fait des milliers de victimes civiles (un seul de ces engins pouvant faire entre 30 et 50 morts au minimum, on aurait pu avoir 15 à 20 000 morts civils israéliens) ; que se serait-il passé ? Et bien l’Occident, horrifié par tous ces morts « innocents » et ces destructions aveugles, aurait crié et condamné l’Iran, mais surtout aurait laissé Israël en finir avec le Hamas, et cette guerre serait à présent terminée dans sa phase militaire, et ce, quel que soit le nombre de morts civils gazaouis.

Autrement dit, c’est parce qu’Israël a développé une capacité de protection de sa population très efficace, et qu’elle ne déplore depuis le 8 octobre que très peu de pertes civiles (à l’exception des malheureux otages), que l’Occident la condamne à une guerre longue, fastidieuse et surtout qui l’isole progressivement sur la scène internationale.

Pas assez de morts civils israéliens, vous dis-je !!

En fait l’Occident souffre de 2 maux :

Tout d’abord, assoupi dans un confort matériel toujours plus anesthésiant, il a complètement perdu la notion de force et son corollaire de violence ; si une telle évolution est parfaitement louable dans l’absolu, elle ne peut s’entendre qu’entre nations et envers des populations ayant atteint à peu près le même niveau d’évolution policée ; en effet, il faut en réalité être capable à tout moment de s’adapter aux autres, et notamment au niveau d’évolution de ses propres ennemis ; il faut être capable de leur parler le langage qu’ils sont en mesure de comprendre ; parler à des barbares le langage de la proportionnalité est une erreur fatale, voire une faute fondamentale. Et Israël, forte de sa culture ancestrale et de ses lois écrites très détaillées qu’elle garde bien précieusement depuis des siècles, le sait fort bien et l’applique, quel qu’en soit le prix (se souvenir d’Amalek). L’Occident christique, enfermé de plus en plus profondément dans une naïveté un peu béate, ne sait plus le faire, et glisse progressivement vers une décadence continue et donc une disparition programmée (Cf. la chute de l’Empire romain).

Ensuite, et fort de cette évolution toujours plus policée, l’Occident s’est enfermé dans une codification toujours plus fine des interactions humaines ; on pourrait s’en féliciter et remarquer qu’en cela, il ne fait que copier le peuple juif et sa loi ancestrale (Cf. ci-dessus) ; mais cette codification, presqu’uniquement basée sur la nouvelle religion des Droits de l’Homme, n’a pas l’universalité, la cohérence et la puissance de la loi juive ; et c’est ça qui fait toute la différence.

Alors, appelons l’Occident post-chrétien à réviser ses nouveaux dogmes et ses fragiles références en réhabilitant par exemple des mots comme vengeance, force ou fierté, et à s’inspirer plus en profondeur de la loi juive forte de ses 3500 ans d’existence, pour espérer survivre à tous les dangers qui le menacent, et en premier lieu ceux qui le consument au cœur même de ses propres nations.

© Gilles Bellaïche

ISRAEL IS FOREVER/Morechet Jacques KUPFER – Toulouse

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