Henri Benkoski. “Un plan. Mais de quoi?”



Un plan de paix, donc. Encore un ? 

On apprend, petit à petit, entre deux contradictions, ce qui se trame autour d’Israël et de Gaza, depuis quelques heures. 

Il y avait donc bien un plan secret israélien. 

Révélé par Biden en même temps que la venue de Nethanyaou se précise devant le Congrès américain, lui qu’on boudait encore il y a quelques heures à Washington.  

Curieuse procédure. 

Est-ce, dans le chef de Joe Biden, pour obliger le Premier Ministre à assumer ce projet et risquer de tomber avec son gouvernement, renversé par Ben Gvir et Smodrich ou encore menacé par Lieberman ? 

Les deux ministres extrémistes ou ultra-nationalistes ne veulent ni de cet accord, ni du plan saoudien, ni d’un état palestinien. 

Ils ne veulent pas quitter une partie de la Judée Samarie pour obtenir «la paix contre les territoires» à la manière pourtant de Begin et Sharon. 

Ils veulent même réoccuper au besoin Gaza, encore plus d’argent pour les ultra religieux exemptés pour beaucoup (trop ?) du service militaire,  malgré l’exemple dramatique de ce que tous les autres enfants d’Israël ont donné et donnent, jusqu’à leur vie…

Ou est-ce, dans le chef de Nethanyaou, l’espoir, à défaut d’envie, que les chefs de l’opposition israélienne qui les annoncent à voix très basse et en ordre dispersé, entament ou poursuivent des négociations entre eux, mais qui tardent à venir. 

Qu’ils offrent enfin, en responsabilité retrouvée, une coalition alternative et éviter ainsi la chute inutile du gouvernement, une crise de plus, et d’ahurissantes élections, indécentes en ce moment.  

“Le Figaro” écrit à juste titre que Netanyahou peut difficilement repousser le plan de Joe Biden.  

Le quotidien français parle d’une fin de guerre, par ailleurs vœu du Hamas. 

Je pense qu’il prend son rêve pour des réalités. Ou est-ce un lapsus ? 

Il s’agira, en fait, d’un ample cessez-le-feu, en tous cas jusqu’au retour, sine qua non, de tous les otages. Pas d’une “fin”.  

Et peut-être, ensuite, d’une négociation avec les pays de la région et les USA ou du plan saoudien hélas mis de côté, le 7 octobre. 

Je fais partie de ceux qui espèrent tant de ce plan, au vu de la volonté forte du Prince héritier MBS de se rapprocher significativement d’Israël.  

Mais il faut bien s’entendre. 

L’”Etat” palestinien dont rêvent certains – qui l’ont “reconnu” ou veulent le reconnaître pour plaire à leur électorat ou alliés – n’existe et ne peut exister en fait et en droit international tant invoqué qu’à des conditions précises et inexistantes à ce jour. 

Être, par exemple, un “peace friendly  state”, avoir des frontières internationalement reconnues, une administration effective, des … élections régulières … On est donc bien loin du compte ! 

Mais MM.De Croo et Sanchez, le procureur de la CPI ou encore le gouvernement sud-africain largement défait ce week-end et pour la première fois, ne s’embarrassent pas de tout cela.  

De plus, un éventuel futur état palestinien ne peut qu’être totalement démilitarisé. Et surveillé ensuite, à ses futures frontières négociées obligatoirement – c’était convenu – avec Israël, par une force multinationale régionale mixte. 

Sans trace du Hamas. 

Ce pourquoi il faudra l’accord du Qatar et de l’… Iran.  

Le premier est tant courtisé au vu de sa “générosité” pourtant peu désintéressée, entre football et culture ou immobilier, et le second, tout de même en difficulté pour pouvoir peser de tout son poids traditionnel.  

Le Président Macron a même signé un accord avec le Qatar pour qu’il vienne aider à la sécurisation des futurs Jeux Olympiques français.  Le pompier pyromane ? 

Une idée française plus sérieuse circule même pour imaginer un accord frontalier libano-israélien limité, afin d’éviter un embrasement dont aucun de ces deux pays et leur population ne veut. 

Or, le risque d’y être entraînés par le Hezbollah, aussi satellite iranien, existe bien. 

Mais certaines chancelleries, onusiens ou eurocrates tordus, imaginent encore sérieusement maintenir un tant soit peu l’organisation terroriste, auteure du seul pogrom et particulièrement bestial des 80 dernières année dans le difficile jeu à venir.  
Lula et l’Algérie islamiste sont prêts à l’accueillir. Bon vent !  

Mon propos est renforcé puisqu’hier soir, le Ministre de La Défense Gallant y est aussi allé de son plan pour isoler géographiquement le Hamas et / ou faire intervenir une force extérieure alternative pour gérer Gaza sans ledit Hamas.  

On l’a dit : accepter le plan qui doit encore être retravaillé – or, le diable se niche souvent dans les détails – provoquerait, s’ils sont sincères, la démission des ministres d’extrême droite et la chute du gouvernement.

Sans espoir d’y revenir un jour, sous cette forme, en tous cas, après une longue année de crise institutionnelle et politique où leur rôle a été extrêmement critiquable. Sauf par leur électorat. 

Et entre Joe Biden distancé et pas un peu, par Trump, dans l’Etat de New-York, pourtant bastion démocrate, les familles des otages et des soldats, Smodrich et Ben Gvir ou encore une autre majorité à la Knesseth et donc au gouvernement, que fera Nethanyaou ? 

Qui joue gravement sa survie politique.  

L’accord prévoit trois étapes avec un cessez-le-feu et rien de plus, et la libération des 122 otages présumés exister encore. 

Qu’en sera-t-il demain, dès qu’on entrera dans les “détails” voulus par Israël ?

Et d’autres par le Hamas avec ses dérapages habituels et donc prévisibles ?

Je veux tout de même rappeler ici ce que vient d’écrire Raphaël Jerusalmy, comme un grand nombre d’Israéliens : l’agenda des terroristes est indépendant d’un état palestinien ou non  ; il y en aura toujours pour attaquer Israël et vouloir tuer des Juifs … 

Des jours encore pleins de dangers commencent. Pour se retrouver au “jour d’après“? Au jour, enfin, “en mieux“?

Mais, au jour “d’avant“, il nous faudra ouvrir ici le dossier de l’antisémitisme profond qui s’est réinstallé dans nos pays. 

Organisé et financé par les organisations d’extrême-gauche et islamistes. 

Violent. Étendu. Électoraliste et  “simplement” antisémite sous couvert d’antisionisme opportuniste ou viscéral.  

Parfois d’Etat comme l’annulation de la participation d’Israël au plus grand salon de l’armement au monde, par le président français dont l’avion est pourtant et hautement protégé par un système de défense … israélien.  

Comme ces gens qui boycottent artistes et  scientifiques israéliens dont ils ont pourtant grand besoin pour leurs travaux, et … fruits et  légumes “sionistes”,  en omettant soigneusement de se priver de Waze ou des puces de leurs appareils électroniques.  


Mais, pensons aux otages en premier lieu. C’est une priorité.  

©️Henri Benkoski  

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