Eurosatory: se souvenir du 31 mai, par Michaël Darmon

Sur la grande vitrine du savoir-faire mondial en matière de sécurité et de défense, une affiche est placardée par la France : interdit aux Israéliens. Comme au sale temps des années 40

A file photo of the the Eurosatory Defense and Security trade show in Villepinte, outside Paris. Associated Press

31 mai 2024. La date est à entourer d’un cercle noir : c’est le jour où les autorités françaises ont publié la première disposition de boycott d’Israël décrétée par un pays occidental. En refusant officiellement l’accès à 74 entreprises israéliennes au salon de La Défense et de la Sécurité Eurosatory, dans la région parisienne, qui doit ouvrir ses portes le 17 juin, la France vient de publier la première mesure discriminatoire du XXIe siècle à l’encontre d’Israël. Sur la grande vitrine du savoir-faire mondial en matière de sécurité et de défense, une affiche est placardée par la France : interdit aux Israéliens. Comme au sale temps des années 40.

Visiteurs internationaux au salon Eurosatory 2018Coges19/Wikipedia

Les antisémites, les haineux d’Israël admirateurs des milices barbares du Hamas qui massacrent et violent les Israéliennes depuis le 7 octobre, se sont réjouis de ce cadeau inespéré de la part du gouvernement français. Le communiqué du ministère des Armées explicite froidement cette décision : « Les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises sur le sol français, dans un contexte où le Président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah ».

Imagine-t-on que cette sanction inédite par sa gravité n’ait pas été visée par Emmanuel Macron alors qu’il s’agit d’un secteur régalien qui est concerné ? Toute l’incohérence et la duplicité du président de la République depuis le 7 octobre se retrouvent dans cette décision.

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin NetanyahouRonen Zvulun/Pool Photo via AP

Dans le louvoiement de ce fameux en même tempisme, reptile politique vénéneux, le président français se répandait aussi en soutenant à coup de tweets spectaculaires la proposition de cessez-le-feu global révélée par Joe Biden. Emmanuel Macron fait toujours œuvre de célérité pour se raccrocher à une initiative pour laquelle la France ne joue qu’un rôle mineur. Confirmant ainsi ce qui se dit régulièrement sur la France de Macron dans les cénacles internationaux : elle est comparée à un voyageur muni d’un billet de seconde classe qui est monté clandestinement en première.

De même, la nuit de l’attaque de l’Iran contre Israël, mi-avril, la France s’est joint en catimini à la coalition anti-iranienne pour défendre Israël. Les Israéliens n’ont pas résisté au plaisir de faire fuiter cette information qui a bien embarrassé Paris vis-à-vis de ses partenaires arabes.

À quoi pense le Président de la République quand il laisse interdire aux industriels israéliens l’accès au salon de Satory ?
À quoi pense le Président de la République quand il laisse interdire aux industriels israéliens l’accès au salon de Satory ? On a peur que la réponse soit donnée par ceux qui connaissent bien la réalité des foucades présidentielles : il ne pense pas, il ne réfléchit pas. Il réagit.

Et force est de constater que les conséquences du bannissement de Satory sont effrayantes. Elles désinhibent les intentions de tous ceux qui souhaitent passer à l’étape supérieure dans la campagne anti-juive qui se répand en France : le rejet des juifs de la sphère publique. Ainsi, a-t-il fallu une nuit de tractations tendues dans la nuit du 1er au 2 juin pour éviter que l’UEJF, l’Union des étudiants juifs de France, soit écartée d’un grand rassemblement à Paris organisé par les syndicats étudiants contre l’extrême droite. La CGT et des militants insoumis exigeaient l’expulsion des étudiants juifs, soi-disant pour préserver une unité syndicale… Abjecte justification.

Telles sont les conséquences de cette inconséquence.

Au moins quand Joe Biden fustige Benjamin Netanyahu, réussit-il à faire voter une aide militaire à Israël. Emmanuel Macron, lui non plus, n’aime pas Bibi. Au lendemain de son interview sur LCI – aux arguments très pertinents il faut le souligner – Macron laisse les industriels israéliens à la porte du salon de défense et de la sécurité de Satory. Sur les réseaux sociaux, torrent aux tourbillons de haine, les islamo-gauchistes exultent en partageant le communiqué de l’interdit de Satory. À Nice, les militants pro-Hamas, au courant ou pas de cette information, scandaient “Génocide, génocide ” en défilant au centre-ville.

Au moins quand Joe Biden fustige Benjamin Netanyahu, réussit-il à faire voter une aide militaire à Israël.
Dans le grimoire des tensions suite au pogrom du 7 octobre 2024, une autre date est à marquer d’une pierre noire : le 12 novembre 2023, le jour où le président de la République a refusé de marcher contre l’antisémitisme et pour la République, au nom de prétextes relevant d’un orgueil monarchique incompréhensible. Par son absence, ce jour-là, non seulement Emmanuel Macron a raté son rendez-vous avec l’histoire de la République française mais par sa réflexion à courte vue il a implicitement donné le signal que les Juifs pouvaient en France être les cibles de toutes les vicissitudes. Les Juifs de France ont peur car ils constatent que les hautes autorités politiques ont peur de les défendre.

Emmanuel Macron doit prendre la parole pour s’exprimer sur la situation internationale. On n’attend pas son explication sur cette décision, mais qu’il annule l’interdit inique de Satory.

© Michaël Darmon

https://www.i24news.tv/fr/actu/analyses/artc-eurosatory-se-souvenir-du-31-mai

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4 Comments

  1. Dans le titre de cet article, je lis: “….interdit aux israéliens, comme au temps des années 40 ”
    Que je sache, les Israéliens n’existaient pas encore en 40 puisque leur État a débuté son existence seulement en 1948.
    Ne serait-il pas temps une bonne fois pour toutes d’arrêter d’instrumentaliser en permanence l’antisémitisme !

  2. Mélenchonisme et macronisme sont les purs héritiers du nazisme et du pétainisme. Avec les islamistes et décoloniaux aux commandes de l’appareil. ine se passe pas un jour sans qu’une nouvelle preuve en soit apportée. “Ils constatent que les hautes autorités politiques ont peur
    de les défendre”…Ce n’est pas qu’elles ont peur de les défendre : c’est qu’elles sont résolument du côté de leurs ennemis. Elles sont résolument antisémites. Les deux principaux partis d’extrême Français se nomment “France Insoumise” et “Renaissance”. Mais vous avez l’air de débarquer et de découvrir la 🌛 !

  3. Petain fut le precurseur du ” en meme temps” , macron , le mauvais acteur que les possedants ont intronisė ” president” ne fait que reprendre la base petainiste .
    En meme temps defenseur des français et grand ami des nazis : remplacer ” nazis” par ” islamo nazis” et vous aurez la doxa des possedants macroniens .
    Le seul et unique objectif : proteger les privileges et les petits marquis mediocres qui gerent les fortunes familales .

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