Reconnaissance de l’Etat de Palestine : une dynamique française dangereuse

En coordination avec Nétanyahou, le Président Biden vient de proposer une nouvelle feuille de route et un projet de paix régionale et ambitieux tout en réaffirmant son soutien inébranlable et son amitié sincère à l’égard de l’Etat d’Israël. En revanche, le Président Macron semble choisir le camp arabe. Il soutient la position palestinienne sans réfléchir sérieusement aux conséquences dangereuses du lendemain. Il cède aux pressions et boycotte des industriels israéliens de l’armement. Il n’attend pas les conclusions de l’enquête de Tsahal sur la tragique opération à Rafah et adresse ses sincères condoléances à Mahmoud Abbas. Lors de son entretien avec Abbas, le président français déplore « le bilan humain intolérable d’un bombardement contre un camp de déplacés. » Il a ignoré le but de cette opération ponctuel et l’armement précis utilisé par Tsahal pour justement éviter des victimes innocentes, et n’a pas non plus condamné le Hamas d’avoir utilisé des femmes et des enfants comme boucliers humains. Macron et Abbas ont appelé à ce que « l’intervention militaire israélienne à Gaza cesse immédiatement, comme le demande la Cour internationale de Justice ». Une affirmation imprécise et discutable…

Selon l’Elysée, le Président de la République s’est engagé « à travailler à bâtir avec ses partenaires européens et arabes une vision commune de paix qui offre des garanties de sécurité pour les Palestiniens et les Israéliens et inscrire la perspective de reconnaissance de l’Etat de Palestine dans une dynamique utile. » Vraiment ?

A la veille des élections européennes, le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, n’a-t-il pas accusé ses partenaires, la Norvège, l’Espagne et l’Irlande, de privilégier un « positionnement politique », plutôt que de chercher une solution diplomatique au conflit israélo-palestinien. Cette reconnaissance a-t-elle changé la situation à Gaza ? Rien !

Pire encore, ces pays ont délibérément bafoué les Accords d’Oslo puisqu’ils sont signataires au nom de l’Union européenne. Ils se sont engagés d’attendre la fin des négociations sur le statut final. Dangereux exemple pour le respect des traités internationaux. 

La reconnaissance de l’Etat palestinien prouve une fois encore que l’Union européenne est profondément divisée. Elle n’a aucune stratégie cohérente et sa politique étrangère est dirigée par des hauts-fonctionnaires dont leur analyse demeure illusionniste, bien loin de la réalité sur le terrain.

Pour la France, la reconnaissance d’un État palestinien n’est plus « un sujet tabou. » Elle interviendra « à un moment utile », pas sous le coup de « l’émotion ».

Alors comment faire ? Travailler étroitement avec l’Algérie…Cela rappelle le fameux scénario grotesque fomenté en 1974 par Abdel Aziz Bouteflika avec le gouvernement Giscard. Il a permis à Yasser Arafat d’entrer par la grande porte de l’ONU et prononcer un discours. Ainsi, on efface un passé douloureux entre deux pays, on renforce les relations avec une ancienne colonie française, on calme le jeu avec tous les Algériens de France, et on tire un profit électoral. Et pourtant, l’Algérie poursuit une politique anti-occidentale et pro-iranienne. Elle sème la zizanie au Maghreb, s’oppose farouchement au Maroc et à tout rapprochement avec Israël.

En réalité, la valse-hésitation française de reconnaître l’Etat palestinien masque les réelles intentions. C’est un écran de fumée puisque la décision de principe a été déjà prise. 

Le Président Macron poursuit un double jeu. Il souhaite voir une Autorité palestinienne « réformée et renforcée, en capacité d’exercer ses responsabilités sur l’ensemble des Territoires palestiniens, y compris dans la bande de Gaza, au bénéfice des Palestiniens ». Il a demandé à Mahmoud Abbas, 87 ans : « à mettre en œuvre les réformes indispensables. » Il a également rappelé « la responsabilité d’Israël à ne pas faire obstacle au transfert des revenus de l’Autorité palestinienne » …Sans exiger de nouvelles élections transparentes, et ne plus transférer des sommes faramineuses aux auteurs d’attentats terroristes et à leurs familles.

Comment Macron peut-il croire dans les capacités d’Abbas de maitriser une situation chaotique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ? Ignore-t-il que le Hamas est majoritaire au sein de la population ?

Un sondage publié ces jours-ci par le JCPA-CAPE de Jérusalem révèle que 64% des Israéliens s’opposent à la création d’un Etat palestinien. Depuis le 7 octobre 2023, la majorité écrasante des Israéliens, de gauche comme de droite, refusent tout dialogue avec les Palestiniens jusqu’au jour où leur sécurité le long de toutes les frontières et à l’intérieur du pays sera absolue.  

En conclusion, toutes les tentatives de reconnaître unilatéralement « l’Etat de Palestine » sont vouées à l’échec.

L’expérience du douloureux passé nous enseigne que tous les chefs palestiniens refusent tout compromis et sont incapables de diriger un Etat indépendant vivant en paix aux côtés de l’Etat juif.

Freddy Eytan / jcpa-lecape.org

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