Tsahal : nos seules munitions n’ont pas pu provoquer l’incendie à Rafah. Un dépôt de munitions caché peut-être à l’origine de l’incendie meurtrier de Rafah

L’armée israélienne, qui avait promis d’enquêter sur la frappe de Rafah, prouve qu’elle n’a pas agi dans la zone de sécurité. Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, déclare lors d’une conférence de presse en anglais que l’armée continuait d’enquêter sur la possibilité que des munitions du Hamas stockées dans la zone de la frappe à Rafah soient à l’origine de l’incendie qui a tué des civils palestiniens.

Des Palestiniens inspectent les dégâts après une frappe aérienne israélienne sur ce que Tsahal a qualifié d’installation appartenant au Hamas, non loin d’un camp de déplacés à Rafah, dans la bande de Gaza, le 27 mai 2024. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

L’armée israélienne estime que ce sont des stocks de munitions, voire un combustible dont elle ignorait la présence, qui ont provoqué l’explosion et l’incendie qui ont ravagé un complexe accueillant des Gazaouis déplacés à Rafah, dans le sud de Gaza. Des civils palestiniens ont perdu la vie à l’issue de cette frappe aérienne qui a permis d’éliminer deux terroristes du Hamas. L’armée a expliqué qu’elle en visait les commandants du Hamas Yassin Rabia et Khaled Najjar au moment de mener la frappe sur un complexe dans lequel ils se trouvaient, dans le quartier de Tel Sultan, à l’ouest de Rafah, dimanche soir.

Selon les renseignements de Tsahal, les installations étaient utilisées par le Hamas pour ses activités. Un lance-roquettes se trouvait d’ailleurs à quelques dizaines de mètres de l’endroit où les deux commandants ont été tués. L’armée a précisé que la frappe ne ciblait pas la « zone humanitaire » du secteur d’al-Mawasi, sur la côte, endroit désigné par les autorités militaires israéliennes comme refuge pour les Palestiniens. Le complexe du Hamas effectivement pris pour cible se trouve à plus d’un kilomètre de cette zone humanitaire.

Selon Tsahal, la frappe n’avait aucunement pour but de blesser des civils et l’armée avait pris ses précautions de façon à s’assurer que ni femmes ni enfants ne se trouvaient dans les parages du complexe du Hamas. Compte tenu de la proximité du camp de civils palestiniens, les avions de chasse israéliens ont utilisé de petites munitions – deux ogives de 17 kilogrammes chacune – afin d’éviter toute victime civile.

Malgré tout, suite à la frappe, un incendie s’est propagé au sein du complexe tout proche, à l’intérieur duquel des civils palestiniens s’étaient réfugiés. Selon les autorités sanitaires du Hamas à Gaza, 45 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées.

Selon les premières conclusions de l’enquête de Tsahal, à eux seuls, les deux petits missiles n’ont pas pu déclencher l’incendie.

L’armée a donc enquêté sur ce qui a pu déclencher l’incendie. Selon ses premières conclusions, il se pourrait que ce soit des munitions, des armes ou d’autres matériels stockés dans le secteur de la frappe, qui aient provoqué une explosion non souhaitée, suivi d’un incendie, qui s’est propagé et a tué des civils palestiniens.

Infographie de Tsahal fournie le 28 mai 2024 à propos de la frappe sur Rafah, deux jours plus tôt. (Armée israélienne)

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré lors d’une conférence de presse en anglais que l’armée continuait d’enquêter sur la possibilité que des munitions du Hamas stockées dans la zone de la frappe à Rafah, soient à l’origine de l’incendie qui a tué des civils palestiniens. « Dimanche, nous avons éliminé des terroristes du Hamas lors d’une frappe ciblée, sur un complexe utilisé par le Hamas à Rafah. Cette frappe a été décidée sur la foi de renseignements précis indiquant que ces terroristes, responsables de la préparation et de l’exécution d’attaques terroristes contre des Israéliens, se trouvaient à l’intérieur de cette structure », a expliqué Hagari.

« Malheureusement, suite à cette frappe et en raison d’impondérables, un incendie s’est déclaré à proximité, qui a coûté la vie à des civils gazaouis. Nous avons fait le maximum pour limiter le risque de pertes civiles lors de cette frappe, mais l’incendie qui s’est déclaré était totalement inattendu et absolument involontaire », a-t-il poursuivi.

Hagari a dit que la mort de civils, à l’issue de cette frappe, était due à un « regrettable accident auquel nous ne nous attendions pas ». Selon les autorités sanitaires de Gaza, 45 personnes ont péri.

« Nous menons l’enquête pour savoir ce qui a causé l’incendie à l’origine de tous ces morts. L’enquête est en cours », a-t-il indiqué. En diffusant des images du site, Hagari a dit que l’armée israélienne avait « pris pour cible une structure fermée éloignée de la zone dans laquelle se trouvaient les tentes. Il n’y avait pas de tentes à proximité immédiate. »

« Contrairement aux informations qui ont pu circuler, je tiens à dire que nous avons mené la frappe en-dehors de la zone humanitaire que nous avons invité les civils à rejoindre. Notre frappe a eu lieu à plus d’un kilomètre et demi de la zone humanitaire d’al-Mawasi, la zone la plus sûre », a-t-il expliqué.

« Cette frappe a été menée à l’aide de deux ogives de petite taille, adaptées à ce type de frappe ciblée. Il s’agit précisément de munitions chargées de 17 kilogrammes d’explosifs », a-t-il ajouté, précisant que « ce sont les plus petites munitions possibles pour nos avions ». « Suite à cette frappe, un important incendie s’est déclaré, pour des raisons qui font toujours l’objet d’une enquête. Nos munitions seules n’ont pas pu causer un incendie de cette ampleur », a-t-il poursuivi.

« Notre enquête vise à établir ce qui a pu causer un incendie d’une telle ampleur. Nous passons en revue toutes les possibilités, y compris celle que des armes stockées dans un complexe proche de notre cible, dont nous n’avions pas connaissance, aient pu s’enflammer suite à la frappe », a-t-il déclaré.

« Il est important de souligner que le Hamas est actif dans cette zone depuis le 7 octobre », a rappelé Hagari, montrant une autre image témoignant de la présence de lance-roquettes du Hamas à 43 mètres du lieu d’impact. « Le Hamas a tiré des roquettes sur Israël au moyen de ces lanceurs le jour du massacre, le 7 octobre », a-t-il précisé. Hagari a ajouté que l’armée passait également en revue « les images prises par les Gazaouis, la nuit de la frappe, et publiées sur les réseaux sociaux, qui semblent attester de la survenue d’explosions en cascade, signe de la possible présence d’armes à proximité ».

« Les services de renseignement ont intercepté des appels téléphoniques qui confortent l’hypothèse de stocks d’armes, dans un complexe voisin, qui auraient pris feu », a-t-il dit, avant de diffuser un audio dans lequel des Gazaouis parlent d’une explosion. « Nous faisons en sorte d’établir les causes de cet incendie. Il est encore trop tôt pour apporter une réponse. Mais même lorsque nous aurons identifié les causes de cet incendie, la situation n’en sera pas moins tragique », a confié Hagari.

« Nous avons justement pris soin de prendre des mesures, avant la frappe, pour ne pas faire de victimes civiles. Surveillance aérienne, utilisation de munitions spécifiques pour minimiser les dommages collatéraux, report de l’attaque en cas de présence de civils et j’en passe », a-t-il conclu.

Hagari s’est engagé à ce que l’enquête soit « rapide, exhaustive et transparente ».

© Emanuel Fabian

https://fr.timesofisrael.com/tsahal-nos-seules-munitions-nont-pas-pu-provoquer-lincendie-a-rafah

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*