L’antisémitisme a toujours signifié qu’il n’avait pas de haine gratuite des juifs mais que son rejet des juifs allant jusqu’à la persécution et le souhait de leur disparition était légitimement provoqué par leur comportement nocif. Au Moyen-âge, les juifs était le peuple déicide et usurier, propagateur de la peste ; dans les temps modernes, ils étaient à la fois les capitalistes accapareurs et les bolcheviks fomenteurs de désordres sociaux et de révolutions sanglantes.
De la même façon, c’est le comportement nocif d’Israël qui justifie qu’on souhaite sa condamnation et même, pour certains, sa disparition en le désarmant face à ses ennemis. Israël depuis son origine est vu par ses ennemis et même une partie de l’opinion comme un état colonialiste, pratiquant l’apartheid pour ne pas dire le génocide de la population palestinienne, y compris en tuant gratuitement des innocents, comme les juifs du moyen-âge étaient accusés de pratiquer des crimes rituels sur des enfants.
Ce n’est pas la politique d’un gouvernement israélien en particulier qui est visée mais. depuis toujours « la politique d’Israël ». Il s’agit là d’une essentialisation de l’état juif, très caractéristique de l’antisémitisme. On dit « Israël » comme on disait « le juif ». Ce qui est reproché à cet « Israël », c’est ce qu’on a toujours reproché aux juifs dans l’histoire : la volonté de domination du monde (« les Sages de Sion »), le meurtre des innocents, l’hostilité à l’égard des non-juifs, les « goyim », considérés comme du bétail à exploiter ou à exterminer. Les journaux nazis comme le Völkischer Beobachter qualifiaient les juifs de peuple « génocidaire » (en allemand, « Völkermörder »).
Les nazis et leurs collaborateurs dans toute l’Europe avaient leurs raisons d’en vouloir aux juifs et ils ne manquèrent de dire le sort qu’ils leur réserveraient en punition de leurs crimes et de leurs exactions supposés contre le peuple allemand. Il en va de même aujourd’hui : les islamistes ont pour prétexte la cause palestinienne, le lieu où les juifs commettraient leurs crimes et leurs exactions contre le peuple musulman. Les allemands n’étaient pas nazis dans leur immense majorité quelques années avant l’arrivée de Hitler au pouvoir. Mais peu à peu la doctrine nazie s’inflitra dans les esprits et après l’avènement de Hitler c’est tout un peuple fanatisé qui suivit son führer. Les pourfendeurs de l’Islam radical font les mêmes erreurs que les socio-démocrates allemands qui tournaient en ridicule Hitler ou conspuaient les actions violentes des SA, sans prendre le temps de réfléchir comme le souhaitait l’auteur du Viol des Foules Tchakhotine, à ce qui faisait le succès de la propagande nazie.
Présenter l’Islam radical comme la propagande social-démocrate et communiste dépeignait le nazisme serait une erreur fatale. Comme l’écrivait George Orwell avant la guerre : « « Le fascisme n’est qu’une atrocité absurde, une aberration, un « sadisme de masse », le genre de choses qui pourraient se produire si l’on ouvrait les portes de l’asile à une horde de fous homicides. Présentez le fascisme sous ce jour, et vous arriverez à mobiliser, un certain temps tout au moins, l’opinion publique contre lui sans susciter pour autant le moindre mouvement révolutionnaire. »
On a oublié quelle fut la séduction du totalitarisme auprès de masses déboussolées, vaincues, en quête de sens et de dignité. On a oublié ces foules sincèrement enthousiastes, mobilisées avec ferveur pour des chefs charismatiques comme Hitler, Staline, Lénine, Mao…
On a oublié à quel point le besoin de dignité pouvait être satisfait par l’honneur d’être un prolétaire soviétique, un fasciste défilant en chemise noire, un garde rouge de la révolution culturelle, un aryen de race pure, un musulman d’une Oumma en passe de venger les humiliations infligées par les ennemis de l’Islam…
On a oublié la force du sentiment de victimisation qui fait voir le Mal en dehors de son propre groupe. Le journal nazi der Völkischer Beobachter écrivait en 1933 que les juifs étaient un peuple génocidaire (Völkermassmörder) et qu’il fallait agir avant qu’ils n’exterminent le peuple allemand.
On a oublié la séduction du totalitarisme qui, au moins à ses débuts, crée un élan collectif et adoucit souvent les injustices sociales, au prix de la fabrication d’un bouc émissaire par les mensonges de la propagande et la réécriture de l’histoire.
La séduction totalitaire est toujours présente chez l’être humain, en particulier dans les périodes d’incertitude et de chaos, où la société se transforme trop rapidement sans que les individus soient préparés à affronter ces changements brutaux.
D’un autre côté, il faut bien voir que la détestation de l’Occident et du libéralisme, point commun à tous ces mouvements totalitaires du passé et du présent, repose sur des réalités incontestables. Et je ne parle pas seulement des inégalités sociales, de l’argent-roi ou du vide spirituel.
Comment lutter alors contre ce totalitarisme, tel qu’il se présente sous ses formes les plus assumées en Orient et les plus masquées en Occident, ce totalitarisme qui, comme toujours, nous propose de créer une société parfaite qui éliminerait définitivement les fauteurs du Mal, coupables de tous les maux de l’humanité.
Ce combat est nécessaire, car on ne peut établir une équivalence entre une société capitaliste, « ses horreurs économiques », et ses injustices, sa folie de consommation et de divertissement et une société totalitaire dans laquelle il n’y aurait aucun espace de liberté, aucune possibilité de débats contradictoires.
George Orwell – encore lui – ancien combattant de la la guerre civile espagnole – écrivait ces mots terribles en 1941 à propos de la guerre contre nazisme qui rappelle le dilemme de la riposte d’Israël après les massacres abominables, les viols et les prises d’otages du 7 octobre commis par les soldats du Hamas et des civils gazaouis :
« Le seul choix qui s’offre apparemment à nous, c’est de réduire en poussière les maisons, faire éclater les entrailles des hommes et déchiqueter des corps d’enfants avec des explosifs, ou bien de nous laisser réduire en esclavage par des gens à qui ce genre d’activité répugne moins qu’à nous. Jusqu’ici, personne n’a proposé de solution pratique pour échapper à ce dilemme. »
© Charles Rojzman
Le monde a plus a craindre de la lacheté des majorités volontairement aveugles et sourdes que des minorités , fascistes hier , islamo fascistes aujourdhui .
Sans les collabos de la gauche et sans la complaisance des bourgeois macroniens , l islamisme ne peut pas reussir .
Hitler avait su ramener a lui les grands capitalistes allemands et la haute bourgeoisie qui craignait le peuple et les rouges .
Tout ce que Charles Rojzman rappelle à juste titre au sujet de la rhétorique des nazis des années 30 et la manière dont leur idéologie s’est progressivement banalisée correspond à 100% à ce que l’on observe actuellement avec les mouvements indigénistes nord-américains, européens et africains _ de même qu’avec les mouvements islamistes. En France, l’idéologie du PIR et de la FI procèdent directement de l’idéologie nazie. L’idéologie genocidaire des indigènes de la République et de leurs équivalents étrangers (BLM par ex) est d’ores et déjà l’ideologie officielle de la plupart des États occidentaux. Le narratif officiel présente des crimes contre l’humanité comme des actes de résistance contre l'”oppresseur” (toujours européen, évidemment) et appelle donc à en commettre d’autres. Donc je ne suis pas surpris par ce soutien assez massif aux SS du Hamas dans la population et par le collaborationnisme actif de nos gouvernements.
Certains des fans d’Houria Bouteldja ou Rockaya Diallo sont certainement déjà passés des mots aux actes, et il y en aura beaucoup d’autres : nous sommes actuellement dans une Europe où règne un “sadisme de masse”, où une idéologie génocidaire est institutionnalisée et où des “hordes
de fous homicides” nous entourent. Et nous dirigent.
Les textes précédents que je lis sont inquiétant concernant l’avenir des juifs. Et dans les courriers recommandés que je peux envoyer – à la douzaine d’ enragés de L.f.i – j’explique qu’en les voyant , j’arrive à comprendre le mécanisme qui a conduit à l’horreur des années 40. Mais cette fois-ci, il y aura un boomerang qui se retournera contre eux