Gilles Bellaïche. Le prix des sangs

Quand on regarde de près la situation géopolitique autour du conflit israélo-arabe à Gaza, on s’aperçoit que les gouvernants occidentaux jouent un drôle de jeu ; en effet, ils ont tous déclaré au lendemain du 7 octobre qu’Israël avait le droit de se défendre, y compris en utilisant la force puisque ce sont les arabes palestiniens du Hamas qui leur avaient déclaré la guerre en commettant au passage un pogrom d’une rare barbarie ; on comprend donc que c’était une guerre de légitime-défense et qu’il était compréhensible de détruire une bonne fois pour toutes les infrastructures militaires et politiques du Hamas, organisation que ces mêmes gouvernants considèrent comme terroriste ; au passage, cela apporterait à coup sûr une vie meilleure aux plus de 2 millions de gazaouis vivant sous le joug du Hamas, bien que le problème de “l’innocence” de la population civile de Gaza ait déjà été traité par ailleurs (1).

À présent et après 7 mois de guerre dont 3 de pause effective dans les combats, le ton a complètement changé ; alors qu’il reste un seul bastion du Hamas à réduire à Rafah afin de mettre hors d’état de nuire les 4 derniers bataillons et l’état-major, ainsi que d’espérer pouvoir encore sauver des otages, on entend de nombreuses chancelleries occidentales : française, de l’UE, américaine, et bien sûr l’ONU, voire même l’OMS, crier au scandale et menacer Israël au cas où celle-ci entrerait dans Rafah pour terminer cette guerre, et permettre à sa population du sud de rentrer en sécurité chez elle, ainsi d’ailleurs que celle de Gaza même.

Pourquoi ces cris d’orfraie ?

Eh bien, toutes ces belles âmes nous expliquent qu’une intervention israélienne à Rafah conduirait à un bain de sang palestinien, alors que tout le monde sait hypocritement qu’au risque de la vie de ses propres soldats, Tsahal prend les plus grandes précautions pour éviter et limiter les pertes civiles, inéluctables dans tout conflit armé, et à plus forte raison quand l’autre belligérant fait “courageusement” tout son possible pour se cacher derrière sa population civile, et ainsi “faire pleurer l’Occident”.

Je comprends a priori les inquiétudes humanistes de toutes ces belles âmes, mais le pogrom barbare du 7 octobre est semble-t-il déjà loin dans les esprits ; pire encore, les bruyants soutiens occidentaux des arabes palestiniens et donc du Hamas, dans un élan antisémite décomplexé, expliquent qu’il y aura 10, 100, 1000 “7 octobre” à venir.

Et les israéliens le savent aussi très bien ; s’ils ne rentrent pas dans Rafah et que le Hamas n’est pas éliminé militairement et politiquement de Gaza, alors tout recommencera bientôt ; tous les ennemis éradicateurs d’Israël, et en premier lieu l’Iran et ses proxis Hamas et Hezbollah, auront gagné cette guerre, et seront renforcé dans leurs certitudes de pouvoir une prochaine fois effacer Israël de la carte du monde ; Israël aura alors perdu sa capacité de dissuasion (déjà en partie entamée), et ce seront effectivement 10, 100, 1000 “7 octobre” qui se reproduiront.

Alors l’équation est simple pour Israël : éradiquer aujourd’hui le Hamas avec malheureusement les dommages “collatéraux” inévitables, pour éviter les morts de demain par dizaines de milliers (de part et d’autre d’ailleurs !).

Mais ce n’est pas le calcul des dirigeants occidentaux, qui préfère éviter la mort d’arabes palestiniens aujourd’hui en ignorant les morts israéliens de demain.

Il devient alors légitime de se poser la question suivante : le sang arabe vaut-il plus que le sang juif ? A priori la réponse est oui pour les dirigeants occidentaux, alors même que les arabes eux-mêmes, biberonnés dans la culture musulmane souvent mortifère, ne craignent pas de faire couler leur propre sang !!

Je laisse ainsi à chacun le soin de s’interroger sur les raisons profondes auxquelles cette conclusion conduit…

Au passage, notons que les Européens, très inquiets des débordements violents coutumiers de leurs rues arabes, (Cf. les émeutes de juin 2023 en France venues des banlieues islamisées), préfèrent s’acheter une paix sociale et donc pas de sang versé chez eux, sur le dos du sang des israéliens ; en ce sens ils défendent leurs intérêts nationaux ; mais Israël n’aurait pas le droit de défendre ses intérêts nationaux !! Pourquoi ? Il serait là aussi intéressant de répondre en profondeur à cette question laissée depuis longtemps sans réponse circonstanciée.

© Gilles BELLAÏCHE

ISRAEL IS FOREVER/Morechet Jacques KUPFER – Toulouse

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1 Comment

  1. 100% d’accord ! Avec en plus le fait que tout renoncement de Tsahal serait vécu par les palestiniens, comme une capitulation et permettrait au Hamas, en piteux état, de redorer son blason.

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