L’entrisme islamiste dans les Universités américaines
Un matin, les étudiants arrivant sur leur campus se sont heurtés à un ”mur de l’apartheid“, construit pendant la nuit avec de grands panneaux. Ils ne pouvaient plus accéder à l’administration de l’Université. Pour faire plus “dramatique“, des “avis d’expulsion” étaient distribués.
La propagande menée par des mouvements radicaux sur les campus
De telles mises en scène ont été réalisées dans plusieurs universités américaines par des activistes de SJP (Students for Justice in Palestine), pour sensibiliser les étudiants aux soi-disant actions israéliennes envers les Arabes palestiniens.[1] Après le 7 octobre 2023, de tels évènements se sont multipliés dans les universités. Le 12 octobre, SJP appelait à une ”journée de résistance” à l’agression israélienne.
La première conférence nationale de SJP a été organisée en 2011 à l’Université de Columbia, avec 40 sections. La motion finale de la conférence de 2011 est révélatrice : l’organisation s’engage “à mettre fin à l’occupation et à la colonisation de tous les terres arabes par Israël.” La Palestine est considérée comme une terre exclusivement arabe, et SJP ne reconnaît aucun droit aux Juifs de vivre libres sur la terre dont ils sont pourtant les indigènes et qui leur a d’ailleurs été concédée par l’ONU. On retrouve ce même principe dans la Charte du Hamas, qui précise que c’est là une règle de “la Loi islamique, applicable à toute terre conquise par les musulmans de vive force” (article 3), c’est-à-dire par le jihad.
SJP a été soutenu et financé par l’AMP (American Muslims for Palestine), “une organisation leader qui propose une formation et un enseignement antisionistes aux étudiants et aux organisations communautaires musulmanes aux États-Unis.” SJP vise à “organiser et unifier le travail pour la Palestine sur les campus aux États-Unis”, selon une brochure de 2010 de l’AMP.
Des mouvements comme SJP et BDS (Boycott Désinvestissements Sanctions contre Israël) disposent d’importants moyens pour monter leurs actions. Un investissement rentable, qui permet “d’importantes victoires de BDS sur les campus“, selon la coordinatrice de BDS, Olivia Katbi Smith.[2]
La convergence de cette propagande avec des thèmes woke semble facile. A titre d’exemple, l’idée que le sionisme est “un mouvement nationaliste et suprémaciste blanc“ est banale dans le discours de SJP. Les étudiants pro-israéliens sont accusés de ”militer activement pour la suprématie blanche et le racisme.“[3]
Ainsi, des générations de jeunes Américains n’ont entendu parler d’Israël que par des jihadistes, dans des campagnes de propagande de SJP. Le nombre d’incidents antijuifs sur les campus enregistré par l’ADL (Anti Defamation League) a augmenté de 90 % sur les campus entre 2016 et 2017.[4] Selon un autre rapport de janvier 2021, 16% des sondés américains étaient d’accord avec l’affirmation selon laquelle le bilan d’Israël en matière de droits de l’homme “est pire que celui de la plupart des autres pays”. Pour 14%, le gouvernement israélien ”se comporte parfois aussi mal que les nazis.“
Peu après l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, l’État de Floride, puis les universités Brandeis, Columbia et George Washington ont pris des mesures pour limiter l’accès de SJP aux campus.[5] Mais les évènements qui ont suivi ont montré que la propagande avait déjà contaminé jusqu’aux dirigeants des universités américaines.
Outre les financements arabes et de l’AMP, le SJP aurait reçu 300 000 USD de la fondation Open Society de Soros depuis 2017 et 355 000 USD du Rockefeller Brothers Fund depuis 2019.[6]
La mainmise sur l’enseignement de l’histoire du Moyen-Orient
Outre ces actions sur les campus, il y a aussi le contenu de l’enseignement prodigué dans des universités américaines.
Des gouvernements arabes ont compris très tôt que les universités américaines, intéressées à des financements privés, pouvaient les aider à diffuser des sujets ou des thèmes qui les intéressent. Selon un rapport de Mitchell Bard, le lobby arabe a ainsi établi son emprise sur les ‘Middle-East studies’ des universités américaines, afin de faire valoir ses vues et ses positions politiques ; les thèmes sont la plupart du temps liés au conflit israélo-arabe sur la base des positions jihadistes.
Entre 1986 et 2021, 258 universités américaines ont ainsi reçu 7 713 dons et contrats, d’une valeur totale de 8,4 milliards de dollars, le Qatar étant le plus important donateur.[7] Même “l’État de Palestine” a contribué, à hauteur de 7,5 millions de dollars, qui ont servi à crédibiliser le narratif de l’Autorité palestinienne. Or ces fonds proviennent de donations internationales ‘humanitaires’, notamment des Etats-Unis et sont utilisés pour financer des opinions contraires à celles du gouvernement américain !
L’Université du Nevada a refusé un contrat de Dubaï, en raison de questions concernant les droits humains. Mais d’autres Universités n’ont pas eu ce scrupule. Il faut également noter que des Gardiens de la Révolution, responsables de massacres en Iran, sont recyclés dans des Universités américaines, où ils occupent des positions importantes.[8]
Un budget important est consacré à des bourses, qui permettent à de nombreux étudiants de pays musulmans de faire des études dans les Universités américaines.[9] Sans surprise, ils militent pour l’AMP et le SJP.
Israël aussi a financé des études aux Etats-Unis, mais pour un montant 2000 fois plus modeste que les pays arabes, et principalement dans le domaine de la santé. Il existe aussi des départements d’études juives et des ‘Israel studies’ dans des universités, mais Bard notait en 2022, que dans ces départements, les professeurs rejettent tout activisme politique. Au contraire, les détracteurs d’Israël n’ont pas ce scrupule et abusent de leurs positions pour diffuser une propagande, souvent antijuive voire jihadiste.[10]
Le département ‘Africana’ de l’Université Cornell (la mieux dotée par les dons moyen-orientaux) propose l’apprentissage de plusieurs langues africaines, et aussi de l’arabe, “langue nationale de vingt pays, y compris ceux dans lesquels la civilisation occidentale est née”.[11]
Citons ici l’exemple terrible du Vassar College, raconté par Ziva Dahl, une ancienne élève : au sein du Département ‘Africana Studies’, dans le cours “Solidarités transnationales : lutte palestinienne pour l’autodétermination/lutte noire pour la libération”, la Professeure Jasbir Puar (spécialiste d’études sur le genre et les queer), enseigne qu’Israël prélève des organes d’enfants palestiniens pour sa recherche.[12] Dahl explique que dans le jeu de la victimisation multiculturelle, « les occidentaux, les blancs, les riches, les hommes cis et Israël (le Juif collectif) sont intrinsèquement mauvais, tandis que les personnes de couleur du tiers-monde, les femmes, les LGBTQ et les Palestiniens seraient automatiquement bons. » Les étudiants juifs de Vassar doivent cacher cette partie de leur identité, pour des raisons de sécurité. Situation que les étudiants juifs français découvrent en 2024 !
En 2024, on a pu constater à quel point l’administration et les présidences de plusieurs Universités prestigieuses sont déjà acquises à la cause du Hamas et des islamistes. Un bilan très positif des investissements massifs !
Dans les campus mais aussi en dehors, la propagande antijuive a ciblé les Afro-américains, posant des analogies abusives entre les victimes de la police américaine et les Arabes victimes du conflit israélo-arabe. Nation of Islam a répandu le mensonge des Juifs trafiquants d’esclaves.[13]
Il est loin le temps de l’osmose entre Juifs et Noirs américains : les Juifs se mobilisaient pour les droits civiques et les Noirs pour Israël. En avril 1975, Philip Randolph, Bayard Rustin et Rosa Parks avaient créé le BASIC (Black Americans to Support Israel Committee).[14] Aujourd’hui, IBSI tente de raviver ce combat.
© Alexandre Feigenbaum, Président de Dhimmi Watch
Notes
[1] ADL: The Anti-Israel Movement on U.S. Campuses, 2020-2021. https://www.adl.org/resources/report/anti-israel-movement-us-campuses-2020-2021
[2] Olivia Katbi Smith, Mondoweiss; https://mondoweiss.net/author/olivia-katbi-smith/
[3] ADL Center on extremism; Students for Justice in Palestine, 19/10/2023, https://www.adl.org/resources/backgrounder/students-justice-palestine-sjp
[4] The 2017 ADL audit of antisemitism https://www.adl.org/resources/reports/2017-audit-of-anti-semitic-incidents
[5] Nathan M. Greenfield, Are Middle East donations fanning campus antisemitism? University World News, 8/12/2023 https://www.universityworldnews.com/post.php?story=20231208224102138https://www.universityworldnews.com/post.php?story=20231208224102138
[6] Business Today deks, 28/4/2024 : Is George Soros behind anti-Israel protests in Columbia, other US universities? Here’s what we know so far. https://www.businesstoday.in/world/us/story/is-george-soros-behind-anti-israel-pro-palestine-protests-in-columbia-other-us-universities-heres-what-we-know-so-far-427241-2024-04-28
[7] Mitchell Bard: ‘Arab Funding of American Universities: Donors, Recipients and Impact’. American-Israeli Cooperative Enterprise, Novembre 2021, https://www.jewishvirtuallibrary.org/arab-funding-of-american-universities-donors-recipients-and-impact#_Toc57043864
[8] Dhimmi Watch, L’infiltration des agents de Téhéran dans les Universités américaines (Middle-East Forum) https://dhimmi.watch/2023/05/02/linfiltration-des-agents-de-teheran-dans-les-universites-americaines-middle-east-forum/
[9] Fonds de bourses d’études islamiques, États-Unis 2022-23, Islamic Scholarship Fund, https://mina7.net/grant/37802,fonds-de-bourses-detudes-islamiques-etats-unis-2022-23 OU Bourses Harvard Arab Alumni Association https://www.currentschoolnews.com/fr/mise-à-jour-des-bourses/la-bourse-haaa-2023/
[10] Mitchell Bard, Octobre 2022 : Academic Israel-haters throw a fit over Israel Studies, Jewish News Syndicate, JNS https://www.jns.org/academic-israel-haters-throw-a-fit-over-israel-studies/
[11] https://africana.cornell.edu/undergraduate#african-language-program
[12] Ziva Dahl, Intersectionality’ and the Bizarre World of Hating Israel, Observer, 15/3/2016,https://observer.com/2016/03/intersectionality-and-the-bizarre-world-of-hating-israel/
[13] Alexandre Feigenbaum, De Ferguson à la Palestine, les trous dans la banquise, Dhimmi Watch, 18/6/2021 https://dhimmi.watch/2021/06/18/de-ferguson-a-la-palestine-les-trous-dans-la-banquise/
[14] [ https://www.jewishvirtuallibrary.org/martin-luther-king-and-israel. Voir aussi New York Times, 23 novembre 1975, et Sidney Liskofsky, UN Resolution on Zionism, p. 113, https://www.bjpa.org/content/upload/bjpa/77re/77resolution.pdf
Depuis 2020, BLM (et son corollaire) représente officiellement l’idéologie dominante des USA. Qu’est-ce que BLM ? C’est l’équivalent afro-americain et islamiste du KKK : des nazis suprémacistes prônant la haine des Blancs et des Juifs, ouvertement pro Hamas. Voilà ce que sont les États-Unis (hormis peut-être quelques États du sud) _ de même que le Canada et la Grande-Bretagne. Quatre ans plus tard, les yeux commencent à peine à se dessiller (très légèrement)…
L’illustre Thomas Sowell a comparé la situation des USA de l’ere Biden à la chute de l’Empire romain.
Hallucinant ! Comment on a pu en arriver là? Comment on a laisser les financements arabes propager leur idéologie acheter les consciences et corrompre tout le système ?
L’americanisation de la France et de l’Europe a beaucoup contribué à la propagation de la barbarie décoloniale ou “intersectionnelle” et islamiste. Pas seulement à cause des dégénérés wokistes mais parce que le système de société anglo-saxon est incompatible avec la laïcité et favorise la prolifération des intégrismes religieux et identitaires. Après les attentats islamistes de 2015 et 2016, ce sont les médias américains et britanniques qui ont le plus diffusé la propagande islamiste, allant jusqu’à accuser la France d'”islamophobie”. Le seul chef d’Etat occidental à ne pas s’être déplacé lors de la marche de janvier 2015 était Obama. Je ne supporte pas les Français admirant les USA : c’est un symptôme de haine de soi. Le modèle républicain et laïc représentait un barrage (certes fragile et peu efficace) face à la sauvagerie islamiste et racialiste. Mais le peu de République et de laïcité qui nous restait a volé en éclat avec la prise de pouvoir de Macron. Celui-ci n’a jamais caché sa haine de la France, de la laïcité et des principes républicains. La volonté du macronisme etant d’américaniser et ghettoiser la France, la République Française été abolie au printemps 2017. RIP. Dire lutter contre l’islamisme et le racisme wokiste tout en soutenant les USA c’est pour le moins faire preuve d’une absence de cohérence. Le fait qu’une majorité d’américains soutiennent Israël ne doit pas faire illusion : parce que leur nombre est en forte baisse et qu’il ne faut pas confondre la population américaine et le pouvoir fanatique et wokisé de Washington/New York/Hollywood.