Le BNVCA aux Assises contre l’antisémitisme pour « retrouver la voie de la raison » 

Promises par la ministre en charge de l’Égalité et de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, les Assises de lutte contre l’antisémitisme  se sont ouvertes lundi 6 mai 2024, en présence de représentants des associations et des cultes.

Le BNVCA y était, en la personne de Paul Germon, qui nous rend compte de cette première journée.

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Accueil très chaleureux. La ministre est très motivée, simple, charmante et dépourvue de langue de bois, assistée entre autres  par un jeune homme de qualité, Thomas Urdy.

D’emblée il apparaît de façon certaine que la non-invitation initiale  du BNVCA n’avait rien de volontaire. 

Une table de débatteurs et des invités  concernés assis tout autour, en tout une centaine d’invités, Membres ou Dirigeants d’Associations de Lutte Contre L’Antisémitisme. 

Un bel aréopage de juifs / Establishmemt, Yonathan Arfi , Ariel Goldman , Maître Korchia notamment , une historienne, Marie-Anne Matard et Émilie Frèche, de même que des invités non juifs ,  Mario Stasi, Président de la LICRA , la vice-présidente du MRAP , Dominique Sopo de SOS Racisme , Dominique Reynié,  et des représentants des religions : le Recteur de la Grande Mosquée , le Grand Rabbin de France , l’évêque de Rennes , un représentant important du Protestantisme. 

Cette première réunion commence par des vidéos de témoignages impressionnants de victimes d’antisémitisme et aussi de Sophie Aram et Abnousse Shalmani , toutes deux remarquables de lucidité , d’intelligence et de courage, qui nous ont fait part de ce que leur prise de position sur le 7 octobre leur a coûté en insultes et menaces directes et sur les réseaux sociaux . 

Cette première matinée s’est poursuivie par un tour de table afin que chacun exprime son constat de la situation .

Pour ma part j’ai retenu en premier lieu les propos de Dominique Reynié s’exprimant notamment comme Professeur à Sciences-Po-Paris , témoin incontournable de grande qualité de la situation et de son évolution très inquiétante : le 7 octobre est un tsunami , il y a le feu , la situation est explosive , tout est à refaire au niveau notamment de l’éducation et des fondamentaux de la société , ses propos concernent non seulement l’antisémitisme actuel mais aussi toute la France , la jeunesse antisémite actuelle sera la génération dirigeante future , il faut penser à celle qui vient .

Émilie Frèche rappelle qu’il y a près de vingt ans déjà, au moment de l’affaire Ilan Halimi,  elle exprimait sa grande inquiétude sur l’évolution de la Société française ( cf. La mort d’un pote ) ; selon elle, l’absence du Président à la manifestation du 16 novembre contre l’antisémitisme suivie de la cérémonie d’allumage des bougies à l’Élysée étaient de lourdes erreurs ( Haim Korsia justifiera ce dernier point lors de son intervention ) . 

Autre intervention forte , celle du recteur de la Mosquée de Paris , Chems-Eddine Hafiz. 

Manifestement il avait à cœur d’une part de régler des comptes avec certaines personnes présentes qui lui auraient tourné le dos  après le 7 octobre, et d’autre part de faire savoir que le Coran n’est pas antisémite, ce que personne n’avait déclaré ; sa déclaration s’en trouva un peu hors sujet bien qu’il eût rappelé que plusieurs membres de la Mosquée ou tout simplement musulmans avaient sauvé des juifs pendant la guerre et qu’il serait toujours là pour faire barrage à l’antisémitisme . 

Le Grand Rabbin Korsia, qui semble entretenir d’excellents rapports avec lui , lui rappela pour clore le tour de table que les critiques ne concernaient ni le Livre ni les croyants mais un certain nombre de brebis galeuses .

La séance se termina par la synthèse faite par la ministre, Aurore Bergé .

© Paul Germon pour le BNVCA

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