Paul Auster, écrivain américain francophone et francophile était un peu le Woody Allen de la littérature.
Plus adulé à Paris qu’aux USA.
Il avait un regard ténébreux et une voix rauque due à l’abus de cigarillos.
Le tabac nuit à la santé, il est mort d’un cancer des poumons, hier 30 avril.
Il vivait à Brooklyn, un quartier de New-York qu’il avait immortalisé dans le film « Smoke » en 1995, mis en scène par Wayne Wang.
Le principal protagoniste Auggie ( joué par Harvey Keitel ) tenait un débit de tabac. Autour de lui, amis et clients lui rendant des visites quotidiennes, chacun racontant sa petite histoire.
Le tabac ne nuit pas à la littérature, ni au cinéma.
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Paul Auster aimait brouiller les pistes par une narration fracturée et les identités multiples de ses personnages.
« Une minute nous sommes une chose et la suivante une autre chose. »
Chaque paragraphe d’une de ses histoires est une mise en abîme.
Attention à la chute.
Dans « Cité de verre », Quinn un écrivain de romans policiers, à la suite d’une erreur téléphonique, endosse la fausse identité d’un détective privé dénommé… Paul Auster !
« C’est un faux numéro qui a tout déclenché, le téléphone sonnant trois fois au cœur de la nuit et la voix à l’autre bout demandant quelqu’un qu’il n’était pas. »
Quinn se remet difficilement de la mort de son fils, dont le souvenir le hante.
« On ne pouvait pas dire que Quinn était content d’être vivant. Mais au moins il n’en avait pas de déplaisir, comme s’il avait réussi à se survivre, comme s’il menait en quelque sorte une vie posthume. »
Ce roman a été écrit en 1985.
Paul Auster a perdu son fils d’une overdose en 2022, quelques mois avant que son cancer ne soit diagnostiqué.
Pour Paul Auster la vie réelle était une fiction.
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La vraie biographie de Paul Auster ne tient qu’en quelques lignes, celle de son œuvre.
C’est à travers le dédale de ses récits, que l’on retrouve l’homme et l’artiste.
Paul Auster écrivait au stylo ou avec une vieille machine à écrire Olympia, l’ordinateur l’intimidait.
« Écrire à la main est une expérience tactile, physique. Les mots viennent vraiment de mon corps. »
Il écrivait 6 heures par jour. 7 jours sur 7.
Il a écrit au total 34 bouquins dont 18 romans.
Sa vie ne s’est pas arrêtée hier.
Il nous reste à la découvrir à travers son œuvre.
Ne croyez pas la mort, la vie réelle est une fiction.
© Daniel Sarfati
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