FIGAROVOX/CHRONIQUE – Après la mobilisation d’étudiants pro-palestiniens devant Sciences Po, le chroniqueur du Figaro s’inquiète de la haine du Juif qui prospère en France, sous couvert de critique d’Israël.
Les Juifs français ont peur. Ils ont deux fois raison. Ils sont Juifs et Français. D’aucuns pensent que nous sommes en 1940. Au bord du précipice. Ils ont tort. Il est vrai que la situation leur donne quelques arguments sur la similitude : la haine purulente, le mensonge pestilentiel et la collaboration complice d’une partie de la population.
Commençons par la haine. Elle est partout, des rives du Potomac jusqu’au bord de la Seine. Et de Sciences Po aux universités américaines. Moins de monde ici que là-bas, mais rigoureusement la même farine de haine. Les mêmes slogans qui proposent aux Israéliens de rentrer en Pologne et à la Palestine, enfin libérée de ses «intrus», de s’étendre de la mer jusqu’au Jourdain. D’autres slogans sont encore moins aimables envers les Juifs ou les Blancs. Ce qui représente tout de même une belle libération de la parole. Celle-ci ne s’embarrasse pas de précautions hypocrites sur la souffrance juive d’hier ou d’aujourd’hui, comme nous l’avons vu avec le grand pogrom du mois d’octobre, et alors que le Hamas agit encore.
La composition des étudiants diffuseurs de haine est de la même mauvaise graine, du Potomac jusqu’à la Seine : islamiste et gauchiste. Ceux-ci sont cornaqués dans un bel esprit de concorde, qui par les Frères Musulmans, qui par les Insoumis. Jusqu’à Rima Hassan qui prône tranquillement «le soulèvement». Le Mal court. Il est bête. Bête comme ces révolutionnaires en peau de lapin qui célébraient Pol Pot ou Che Guevara mais qui pleurent pour un rien. Comme d’être convoqués au commissariat. Partout le wokisme sévit, avec souvent un racisme décomplexé qui voit sous le Juif déterminé, un blanc privilégié. Raison pourquoi, à côté de musulmans encolérés, l’on peut parfaitement trouver quelques Juifs blancs repentants, avides d’êtres aimés et pardonnés. Certains optimistes ont fait remarquer que la situation française était plus enviable que la situation dans les pays anglo-saxons, quant au nombre de diffuseurs de haine dans les facultés.
Certainement. Mais c’est en France et non en Grande-Bretagne ou aux États-Unis que la haine assassine sévit le plus. C’est à Paris que les Islamistes ont torturé et assassiné Mireille Knoll et Sarah Halimi, par haine d’Israël. C’est à Toulouse que Mohammed Merah a assassiné des enfants pour venger un jeune arabe palestinien. C’est dans un Hyper Cacher de Paris qu’Amedy Coulibaly a perpétré un massacre. C’est dans une synagogue de la rue de Copernic à Paris, qu’un attentat à la bombe fait quatre morts et plus de 40 blessés. C’est dans un restaurant juif, rue des Rosiers à Paris, qu’ont mitraillé les tueurs propalestiniens, que je peine à penser philosémites.
Poursuivons par le mensonge. Un mythe, propagé impunément par les Insoumis, s’est installé en douceur et profondeur, sans provoquer de saine stupeur : le «génocide à Gaza». Je l’avais annoncé dès le 10 octobre dans mon Journal de Guerre : l’État-ghetto pogromisé serait bientôt nazifié dès sa réplique guerrière forcément meurtrière dans un territoire exigu, contre une entité terroriste s’abritant derrière des civils, dont la mort la ferait exulter. Inutile de vouloir raisonner, nous ne sommes pas dans le rationnel. Inutile de vouloir invoquer les bombardements alliés plus meurtriers, avant-hier sur l’Allemagne hitlérienne, hier sur Mossoul. Inutile de vouloir suggérer une analyse plus approfondie des bilans du Hamas terroriste, puisque ceux-ci sont tenus par certains médias pour le «Journal officiel». Inutile de continuer à argumenter puisque ce samedi 27 avril, France Inter recommençait à livrer des bilans aussi précis que non sourcés. Inutile d’indiquer que l’ex-présidente de la Cour internationale de justice de La Haye, Joan Donoghue, est intervenue sur la BBC pour affirmer que la Cour n’avait jamais jugé «plausible» un début de génocide des Palestiniens.
Car nous ne sommes pas sur le terrain de la bonne foi ou de la raison. Mais sur celui qui consiste à tirer du plaisir à reprocher au peuple de la Shoah d’avoir perpétré un génocide. Voilà qui, du même coup, efface ce génocide de Blancs privilégiés. Ne doivent plus rester dans la mémoire victimaire racisée que les souvenirs de l’esclavage (transatlantique pas arabique) et de la colonisation (occidentale pas arabe), à commencer par celle de Sion.
Finissons par la collaboration passive à la haine et au mythe par le silence des prétendues élites. Ce sont les Insoumis pro-islamistes qui diffusent impunément le mensonge et la haine. Et bien, ils ont réussi en partie à bénéficier de compassion après leur campagne de victimisation. Ainsi que je le notais dans ma précédente chronique, certains, dans Le Monde, Libération ou sur l’audiovisuel de service public, ont compati à la douleur insoumise d’être convoqué par la police républicaine pour avoir à répondre du délit d’apologie d’un pogrom. Ils se situaient, bien entendu, sur le terrain de la liberté d’expression totale autant que sacrée. Sauf que je n’avais pas noté leur indignation quand Éric Zemmour ou Valeurs Actuelles avaient eu à répondre de leurs propres expressions. La sélection arbitraire dans la liberté de s’exprimer est pire que sa répression.
On notera également, concernant l’occupation illégale de Sciences Po, la faiblesse de réaction ministérielle de Sylvie Retailleau, d’une platitude élevée et surtout de l’incroyable acceptation de la direction de l’université de suspendre les sanctions contre les étudiants fautifs et de débattre du boycott d’entreprises Israéliennes. Si des étudiants d’extrême-droite s’étaient livrés aux mêmes exactions, la direction aurait-elle accepté de débattre de la re-migration de certains musulmans ?
Enfin, il y eut même des journalistes pour prendre la défense des étudiants manifestant rue Saint-Guillaume et pour contester avec véhémence les reproches d’ignorance émis à leur encontre par Élisabeth Badinter, par exemple. C’est ainsi qu’un journaliste, collaborant à la fois pour Libération et France Inter – ce qui n’est pas incompatible – reprocha à la philosophe de «délirer» quant à imputer à ces étudiants un quelconque antisémitisme. Je n’avais pour ma part pas remarqué que diffuser le mythe du génocide, être accompagné docilement par les Insoumis, célébrer le Hamas pogromiste ou exhiber des mains rouge sang pour exalter l’assassinat de deux Israéliens égarés et assassinés, était la marque d’un philosémitisme exacerbé.
Cet esprit très docile mais tellement acéré quand il s’agit de critiquer Israël, ne se demande pas pour quelle mystérieuse raison, ces étudiants épris d’humanité ne se mobilisent jamais contre la tyrannique République islamique qui voile ses femmes, pend ses opposants et homosexuels et jure de détruire un état innommé car innommable ? Mais à supposer même, par hypothèse hardie, que ces étudiants ne soient pas «antisémites», le fait de vouloir détruire comme le dernier des mollahs, le seul État juif pour construire une Palestine purifiée du Jourdain à la mer ne devrait-il pas suffire pour les condamner sans barguigner ?
Haine massive, mensonge purulent, passivité complice, sommes-nous en 1940 ? Non. Deux fois non. Il y a depuis un État d’Israël et un peuple déterminé, fort et résistant. Il y a aussi en France, un peuple français qui, dans sa grande majorité, a bien compris que ceux qui détestent le Juif sur sa terre, détestent tout autant le Français résolu à conserver la sienne, sa culture démocratique et ses racines. Et qu’Israël est le canari dans la mine.
© Gilles-William Goldnadel
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il vient de publier « Journal de guerre. C’est l’Occident qu’on assassine » (Fayard).
Un canari dans la mine , peuplée de mineurs qui dorment debout en pleurnichant sur leurs RTT .
« la Palestine, enfin libérée de ses «intrus», de s’étendre de la mer jusqu’au Jourdain »
Je doute fort de ce que deviendra le pays sans les Israéliens. Qui l’a fait revivre, au prix d’efforts inouïs ?
C’est maintenant un antisémitisme qui aspire à devenir de masse qui règne dans les esprits.
Un antisémitisme compassionnel, bienveillant, progressiste, anticolonialiste, généreux, pour ainsi dire chrétien, la veuve, l’orphelin……
La France qui fut si chrétienne devient insoumise, quand elle ne choisit pas la voie rassemblement-nationaliste. La première voit dans l’islam la tradition chrétienne réincarnée, embrassons nous Folleville, l’autre le vomit mais en est fasciné.
Dans les deux cas, le juif est vraiment de trop. Certains pensent qu’à la droite de la droite un abri existe, foutaises. Le mieux serait qu’il disparaisse, le juif, laissant la voie libre à ses descendances infusées chez les non-juifs. Les petits fichus des nouvelles saintes remplacent les voiles des bonnes sœurs d’antan.
L’antisémitisme, qu’on avait cru structurellement rattaché à ses dernières réincarnations telles le nazisme et stabilisé dans la société raisonnable a, comme le coronavirus, muté, il s’est transformé, réincarné, il est blanc, pur, généreux, bon et humaniste, égalités et réconciliations.
Et il est totalement oublieux.
C’est sa nouvelle aube et l’avenir radieux est devant lui. Bien entendu là bas, mais aussi ici, hic et nunc.
La Palestine ?????
Mais il y a longtemps qu’elle n’a jamais existée !!!!!
Pour autant que je m’en souvienne, il y a très longtemps il existait un territoire Juif rebaptisé Palestine, mais cela date d’environ 2000 ans..
Depuis, plus de Palestine.
Jusqu’à la venue messianique du Merluchon et sa cohorte de tarés.