Ces mots de Michel Audiard résonnent dans notre actualité avec une étonnante vigueur tant ils disent la vérité de notre temps. Place de la Sorbonne, pour protester contre le discours du Président de la République, plusieurs centaines d’étudiants portant keffieh se sont réunis aux cris de « Israël assassin » et de « Halte au génocide à Gaza ». Le Hamaso-progressisme devient tendance à Science po et dans de nombreuses universités françaises. Aux États-Unis, à l’université de Columbia, des étudiants de gauche s’en prennent aux étudiants juifs, en solidarité avec la souffrante Gaza. Jean-Luc Mélenchon vient de dénoncer les convocations de Mathilde Panot et de Rima Hassan pour avoir exprimé des paroles de soutien au terrorisme du Hamas, comme s’inscrivant dans une logique judiciaire digne d’Eichmann.
Le niveau monte et Audiard a bien toujours raison
La Palestine n’est pas le Vietnam
Pour ceux qui ont encore deux sous de culture historique (et ce devrait être le cas de certains étudiants de Sciences Po, mais ça n’est justement pas le cas quand c’est l’idéologie qui fait office de culture), les dernières évolutions de la guerre menée contre Israël par les supposés alliés de la cause palestinienne ressemblent davantage à l’agression russe contre l’Ukraine qu’à la guerre menée par le FNL vietnamien contre les USA. Comparaison n’est pas raison, certes. Les temps ont changé, le monde n’est plus le même. Le temps de la guerre froide, l’affrontement entre Ouest et Est, entre URSS et USA, la guerre du Vietnam, la guerre d’Algérie se déroulaient dans le moment historique de luttes de décolonisation. Depuis la fin des années 60, les colonies se sont libérées de leurs tutelles coloniales. L’Union soviétique a volé en éclats depuis 1989, laissant libre un espace idéologique et politique vite occupé par la victoire la révolution islamique en 1979 en Iran. Le « Sud-global », dans la novlangue du temps présent, applaudit à ce nouveau leadership.
« Nous vaincrons. N’en doutez pas. Les opprimés finissent toujours par vaincre l’oppression. Nous vaincrons le génocide. Nous vaincrons la colonisation. Nous vaincrons l’occupation. Nous vaincrons l’apartheid. Nous vaincrons l’injustice… »
Ce texte n’a pas été rédigé par un dirigeant du Hamas mais par Rima Hassan, candidate insoumise aux élections européennes, juste avant qu’Israël reçoive dans la nuit du 20 avril 2023 une pluie de drones iraniens. Trois mensonges en une seule phrase. Progressistes, forcément progressistes … Ils construisent le bréviaire que le lider maximo de la France insoumise veut imposer dans le débat politique en France. En falsifiant les références historiques, Mélenchon et ses amis du Hamas jouent un jeu aussi pervers que dangereux.
C’est dans les fonds de tiroir du pétainisme que le parti hamaso-progressiste va chercher son inspiration
Avec Jacques Doriot comme grande figure tutélaire, le lider maximo de la France insoumise cultive son héritage. Venu du Parti Communiste d’avant-guerre, Doriot avait su rassembler tous les ingrédients que l’on retrouve dans le parti de Mélenchon. Celui-ci reprend à son compte tous les thèmes rassembleurs que l’inculture, la frustration, l’amour de la haine peuvent engendrer. Ayant choisi le drapeau dévoyé de la cause palestinienne, voilà que l’insoumis ajoute la haine antijuive à sa panoplie poujadiste. Il se trouve que cette stratégie séduit certains esprits délabrés. Grimés en progressistes soucieux des humiliés et des offensés, voilà que le premier parti anti-juif de France fait alliance avec les assassins du Hamas ou les forces les plus régressives de l’Iran des mollahs : contre les Juifs et contre les femmes est devenu la cible majeure de leur combat. Après avoir expulsé de la manifestation de défense des droits des femmes celles qui dénonçaient les crimes sexuels commis par le Hamas contre les femmes israéliennes le 7 octobre dernier, les voilà solidaires de ce qu’il y a de pire dans les forces obscurantistes de l’islamisme. Cela ne dérange pas cette gauche puisque le sionisme doit brûler en enfer. Progressiste, forcément progressiste …
Avec le Hamas comme modèle, avec « Mediapart » comme vecteur et avec LFI comme parti d’accueil, c’est une machine dangereuse qui s’est installée. Elle contamine les esprits faibles, elle fait de l’idéologie victimaire son socle psycho-politique, elle ment sur l’histoire, elle trompe se ouailles. Dans « Psychologie de masse du fascisme », Willem Reich mettait à jour ces divers ingrédients qui transforment des bataillons de gens ordinaires en moutons destructeurs. La langue du hamaso-progressisme a ceci de commun avec la langue du troisième Reich: donner aux mots leur capacité de nuisance par leur détournement.
La raison doit impérativement sortir de son sommeil avant le surgissement de nouveaux monstres.
© Jacques Tarnero
Jacques Tarnéro, philosophe, est essayiste, documentariste, chargé de mission à la Cité des Sciences et de l’Industrie. Il participe à la révolte étudiante de mai 68 puis s’éloigne de la gauche française lorsqu’elle fait d’Israël un Etat paria. Ses domaines d’études recouvrent la perception d’Israël dans l’histoire, notamment dans l’histoire contemporaine, l’éclosion du terrorisme, Mai 68 et ses conséquences, le négationnisme, et plus récemment, l’Islam de France. Il a été chercheur associé au CNRS-Centre interdisciplinaire de recherche sur les juifs et la diaspora et est l’auteur de plusieurs ouvrages. Il a également réalisé deux films documentaires, « Autopsie d’un mensonge en 2001 » sur le négationnisme, sa naissance en occident, sa diffusion dans le monde musulman et le rôle joué par Internet, ainsi que « Décryptage », en 2002, sur l’information et le conflit israélo-arabe. Jacques Tarnero appartient au Cercle de l’oratoire, constitué à la suite du 11 septembre 2001 autour de Michel Taubmann, journaliste à Arte et rédacteur en chef de la revue du cercle Le meilleur des mondes, et de l’épouse de ce dernier qui est pasteur au temple de l’Oratoire du Louvre. Le Cercle pointe l’importance de la lutte contre le totalitarisme islamiste et a soutenu les guerres d’Afghanistan et d’Irak. La revue a lancé la première pétition en faveur de Robert Redeker, le philosophe menacé en France en 2006 par des groupes islamistes . Akadem
Pas mal comme analyse. La FI est effectivement un parti d’ultra extrême droite, un mouvement nazi et le seul moyen de le combattre est de le nommer par son nom. (D’où la nature contre-productive du terme « islamogauchisme » : les décoloniaux et les pro islamistes se rattachent historiquement et idéologiquement au nazisme)
Analyse pas mal…a l’exception de la comparaison inepte entre le Hamas et la Russie, entre Kiev et Israël. Contre-sens idéologique et historique : l’armée russe n’est pas le Hamas, le régime de Kiev n’est pas composé d’enfants de chœur et la société russe d’aujourd’hui ressemble en réalité à la France et l’Angleterre d’AVANT la barbarie islamiste). Ce genre de
Contre-sens aboutit même à une sorte de banalisation des nazis du Hamas et de leur crime contre l’humanité. C’est au moins aussi absurde que si l’on comparait le Hamas à l’armée américaine au Vietnam ou en Irak.