Raphaël Nisand. 5784 : UN  SEDER BALAGAN 

 5784 : UN  SEDER BALAGAN 

En hébreu le séder c’est l’ordre. 

Depuis des millénaires l’injonction divine c’est de réciter et chanter la sortie d’Egypte dans un ordre donné pour apprendre aux générations qui se succèdent l’histoire des Hébreux , de leur combat pour la liberté , et des miracles qui ont accompagné cette épopée. 

A ce récit ordonné et très symbolique s’oppose le mot très israélien de balagan qui signifie un grand désordre rendant tout incompréhensible.

L’attaque du 7 octobre semble avoir semé les doutes les plus profonds sur nos certitudes les plus ancrées.

Comment concilier cette fête de PESSAH , ce récit de liberté et de victoire avec le fait que les otages restent détenus dans les pires conditions par des ennemis résolus à la destruction des hébreux ?

Comment concilier cette période qui devrait être de réjouissance avec ce que BHL décrit très justement comme la « solitude d’Israël ».

Déjà, dans ce gigantesque balagan les ennemis d’Israël ont réussi à faire mentir la promesse initiale de l’Etat juif : faire en sorte que la terre promise soit aussi une terre d’accueil et de paix pour tous les juifs.

Israël se maintiendra mais ce sera au prix de la guerre, et encore le fait même de se défendre contre un ennemi puissant et voué à sa perte lui est contesté.

La perversion des raisonnements impute aux victimes du 7 octobre des faits de génocide, le but que se sont donnés les descendants de pharaon.

ISRAEL IS FOREVER comme le dit une association défenseure d’Israël. On le souhaite mais le simple fait d’avoir besoin d’une telle affirmation montre bien la fragilité d’Israël . 
Verrait-on une association se dénommer « la France c’est pour toujours »  ou « les USA à tout jamais » ? 

L’affirmation revendiquée de la pérennité d’Israël démontre que ce n’est pas acquis.

Il faudra bien sûr offrir à la table du séder le siège du prophète ELIE aux otages et aussi aux combattants de Tsahal. 

La promesse mille fois prononcée L’AN PROCHAIN A JERUSALEM aura plus de signification que jamais depuis 1948.

Les israéliens les plus laïcs disent pour plaisanter dans ce contexte en parlant du séder « cette année on pourra se contenter de la version courte, on a essayé de nous tuer, on a survécu , mangeons » .

La Torah raconte combien l’entrée en Eretz Israël fut difficile et contestée. Moïse envoya des éclaireurs pour essayer de voir l’état de ce pays et ils revinrent effarés en disant qu’il y avait des cyclopes et des géants et qu’il serait extrêmement difficile de s’y installer.

Les hébreux modernes , Israël doivent affronter encore aujourd’hui ces géants voués à sa disparition. 

Les géants hostiles ont des nouveaux noms , Iran, Chine , Russie mais aussi presque toutes les autre nations du monde qui viennent de voter à l’ONU une résolution présentée par l’Algérie reconnaissant l’Etat de Palestine.

Seul l’allié américain a fait échec à ce vote ce qui en soi est déjà un petit miracle. 

Pour sortir de ce balagan par le haut, pour sauver l’Etat juif, il faudra encore beaucoup de miracles au moins aussi incroyables  que le partage en 12 fractions de la mer rouge .
il faudra un autre miracle encore, l’unité du peuple d’Israël qui n’est hélas jamais acquise.

C’est donc un séder pas comme les autres que nous allons vivre en suivant l’ordre du récit (MAGUID) de la fête de la liberté en espérant que la liberté soit celle des otages revenus à la Vie et celle d’Israël victorieux.

PESSAH CASHER VESSAMEAH  

                              Raphaël NISAND 

Chroniqueur sur Radio Judaïca

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