Ce bras de fer que se livrent Washington et Pékin, ou plutôt le monde libéral et le monde totalitaire, par Israël et Iran interposés, n’est qu’un échauffement
« La guerre de Troie n’aura pas lieu » est une pièce de théâtre de Jean Giraudoux, jouée pour la première fois en 1935. Tout commence par une prise d’otage. Pâris, prince de Troie, enlève la belle Hélène, épouse du roi de Sparte, qu’il faut libérer à tout prix. Cette œuvre visionnaire annonce l’inévitabilité d’une seconde guerre mondiale alors que la première s’est achevée seulement dix-sept ans plus tôt. Évoquant un célèbre épisode de l’antiquité grecque, on y expose la futilité de la guerre mais aussi celle de la diplomatie et des efforts pour l’éviter. Alors qu’elle est inéluctable.
Cette pièce n’a pas vieilli depuis. Elle se rejoue ces jours-ci avec d’autres acteurs. Ce n’est pas pour les beaux yeux des Israéliens que la communauté internationale s’est empressée de contrer l’offensive iranienne de la nuit du 13 au 14 avril. C’est pour prévenir un conflit qui, déstabilisant la région, affecterait une situation géopolitique globale déjà fragilisée par la guerre russo-ukrainienne et la perspective d’une mainmise de la Chine sur Taïwan. Autrement dit, c’est par crainte d’une troisième guerre mondiale. Laquelle n’aura pas lieu si l’on prend les précautions nécessaires, nous dit-on.
Les déclarations sévères de la Maison-Blanche, le déploiement impressionnant de la marine américaine, tant en Méditerranée que dans la mer Rouge et le golfe Persique, les sanctions imposées à l’Iran par la communauté internationale, peuvent-elles vraiment freiner la dégringolade vers un conflit régional, voire mondial ? Ou se pourrait-il que toutes ces mesures, ces déclarations emphatiques proférées à tort et à travers, ces déploiements d’avions et de vaisseaux, plutôt que de nous préserver d’un conflit généralisé, nous y précipitent ?
Se pourrait-il que les forces déployées au Proche-Orient, pour empêcher la guerre, risquent de la déclencher ?
Biden, en adjurant Poutine de ne pas attaquer l’Ukraine, ne l’a-t-il pas poussé à le faire ? Lui lançant un défi qui mettait en cause son honneur. L’expression « Don’t » que Biden a reprise à l’égard des ayatollahs perses ne peut que les intimer à ne pas obtempérer. Masser des navires de guerre dans la région pour dissuader l’ennemi de passer à l’action, n’est-ce pas créer une ambiance de conflit ? En mer Rouge, la coalition navale des pays occidentaux n’a pas obtenu l’effet de dissuasion souhaité. Trop timide dans l’ampleur de ses représailles, elle semble au contraire enhardir les Houthis du Yémen. Se pourrait-il que les forces déployées au Proche-Orient, pour empêcher la guerre, risquent de la déclencher ?
Le souci constant qu’expriment Washington et Bruxelles de ne pas « déstabiliser la région » offre sur un plateau aux Iraniens et à leurs sous-fifres un levier de pression sur le monde. Mais aussi à leurs patrons, la Chine et la Russie. Le monde a peur de la guerre. Inspirée par cette peur, la décision de Donald Trump de retirer le gros des troupes américaines présentes sur le terrain a laissé un vide que les Russes se sont empressés de remplir, principalement en Syrie. Ainsi qu’un vacuum géopolitique dont les Chinois profitent pour étendre leur influence économique et idéologique sur des pays comme l’Irak et le Koweït. Tant et si bien que le Qatar, mais aussi l’Arabie saoudite, se demandent aujourd’hui vers quel camp basculer et à qui prêter allégeance : les États-Unis ou la Chine ?
La pièce de Giraudoux montre à quel point le recours aux voies diplomatiques et autres stratagèmes constituent le plus souvent une politique de l’autruche
Ce bras de fer que se livrent Washington et Pékin, ou plutôt le monde libéral et le monde totalitaire, par Israël et Iran interposés, n’est qu’un échauffement pour un affrontement de plus grande envergure. La pièce de Giraudoux montre à quel point le recours aux voies diplomatiques et autres stratagèmes constituent le plus souvent une politique de l’autruche, un pathétique report de l’échéance.
La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? se demandent les nations du monde libre ignorant qu’elle a déjà commencé. Pas au Proche-Orient. Mais sur leur sol. Depuis le 18 juillet 1994, à Buenos Aires, depuis le 11 septembre 2001 à New York, depuis le 13 novembre 2015 au Bataclan. Pas depuis le 7 octobre à Be’eri. Et elle frappe à votre porte, à Malmö, Marseille ou Molenbeek. Comme on frappe les trois coups, au théâtre, avant le lever du rideau.
© Raphaël Jerusalmy
https://www.i24news.tv/fr/actu/analyses/artc-la-guerre-de-troie-n-aura-pas-lieu
Raphaël Jerusalmy, ancien officier du renseignement militaire israélien, auteur d' »Evacuation » chez Acte Sud, est analyste politique sur i24News
Le 8 octobre l armada americaine est venue pres de nos cotes pour ……nous proteger ? Certainement pas puisque le hezbollah nous a attaquė aussitot sans aucune reaction americaine .
Puis l armada est rentrée au bercail sans avoir tirė une balle de pistolet !
Les americains ont une peur bleue qu Israel regle le cas des mollahs que la clique obama / biden reluque depuis des années et avec lesquels les americains veulent faire des affaires , beaucoup d affaires bien juteuses .moralitė les jolis porte avions sont venus ….. proteger les futurs clients des usines US : l iran et ses 85 millions d habitants , avec son gaz , son petrole et tous ces jolis petrodollars qui dorment a Teheran .
Israël est seule.l’Europe et les États Unis distribuent des milliards a l’ukraine et sa bande de nazis. Mais rien pour Israël .Quelle honte!