Hier vers 13h j’écrivais ce texte aimablement publié par Sarah Cattan sur Tribune Juive https://www.tribunejuive.info/2024/04/13/mich , soit avant l’attaque iranienne d’hier soir sur Israël.
L’Iran a tiré 185 drones, 36 missiles de croisière, 110 missiles sol-sol et des missiles hypersoniques selon certaines sources, mais la quasi totalité a été interceptée et détruite par la défense aérienne israélienne aidée par ses alliés.
Résultat : peu de dégâts et un camouflet (apparent) infligé à la théocratie iranienne.
Le régime nazislamiste de Téhéran avait-il “intérêt” à une telle attaque frontale inédite avec l’état juif?
Certains prétendent que cette attaque n’en était pas une, que ce n’était pas une déclaration de guerre, mais juste une gesticulation.
Il n’en reste pas moins que la nature de cette attaque, sans la défense aérienne, aurait tué beaucoup de personnes et occasionné de gros dégâts matériels.
Alors ? Gesticulation ou déclaration de guerre ?
Comme je l’ai écrit hier les mollahs iraniens ne sont ni idiots ni fous.
Cette attaque est la réponse à l’attaque israélienne sur le siège de l’IRGC des gardiens de la révolution à Damas, attaque délibérée et calculée ayant probablement un double objectif : signifier au régime iranien qu’Israël ne peut plus tolérer les attaques incessante du Hezbollah et tester le régime iranien sur ses capacités militaires en le provoquant, une forme de piège dans lequel le régime de Téhéran pourrait tomber pour ensuite justifier et légitimer une réponse massive israélienne qui saisirait là une unique opportunité d’en finir avec ce régime et ses proxys, entraînant les USA dans leur sillage :
“Vous arrêtez de nous tirer dessus ou nous frapperons encore plus fort et nous vous conseillons de ne pas bouger, premier avertissement”.
Chiche, même pas peur, telle est la réponse iranienne d’hier soir, la junte au pouvoir sachant parfaitement bien que ses projectiles auraient peu de chance d’atteindre leurs cibles.
Peut-on pour autant parler de “gesticulation” ?
Je ne le pense pas, la gesticulation consiste à montrer ses muscles, pas à frapper, or ici la frappe a été massive et c’est uniquement parce que la défense aérienne a été très efficace que l’Iran des mollahs peut se draper dans une morale douteuse en arguant qu’il n’y a pas eu mort d’homme.
Or, tout le monde sait que c’est le régime iranien qui tire toutes les ficelles dans ce conflit et qu’il a juré l’anéantissement de l’état juif.
Qui doute encore des intentions du régime totalitaire de Téhéran?
Son but est de sanctuariser son territoire par l’acquisition de l’arme nucléaire afin de poursuivre sa guerre de basse intensité contre l’état juif par des moyens militaires conventionnels mais aussi par une guerre psychologique qui consiste à coaliser le monde contre Israël dans l’espoir que ses principaux alliés finissent par le lâcher.
Alors ? Quel intérêt ?
Eh bien l’intérêt pourrait, comme je l’ai écrit hier, être le même que celui d’avoir déclenché cette guerre à Gaza, soit provoquer une attaque israélienne sur le territoire iranien, coaliser le monde contre Israël, condamner cette attaque, diaboliser l’état juif, bref, le même scénario que celui du Hamas le 7 octobre où l’on a vu l’inversion accusatoire se mettre en place quelques jours après les massacres car Israël a le droit de se défendre, pas d’attaquer.
Ce coup d’hier soir pourrait donc bien être le coup du fou aux échecs, la diagonale du fou, dont on ne comprend pas très bien le mouvement, mais celui qui le manie sait très bien à quoi il sert, son déplacement semble erratique, insensé, et pourtant le joueur a souvent un coup d’avance car il anticipe, il sacrifie afin d’arriver à ses objectifs.
D’ailleurs, le régime des mollahs a déjà fait savoir hier soir que pour lui le dossier était clos mais qu’il était prêt à frapper plus fort en cas de représailles israéliennes.
Et Joe Biden a déjà fait savoir que les USA ne participeraient pas à d’éventuelles représailles.
Cette attaque d’hier est bien une déclaration de guerre frontale, même si il n’y a pas de dégâts.
Et la partie d’échecs est loin d’être gagnée pour l’un comme pour l’autre.
En tous cas, en attendant l’éventuel réponse israélienne, le régime iranien est toujours en place et le roi n’est pas vraiment mis en échec.
© Michel Rosenzweig
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