Michelle Mazel. Transformer une tragédie en arme contre Israël

La mort de l’équipe dévouée de travailleurs humanitaires de World Central Kitchen est une tragédie

Une équipe de courageux humanitaires qui cherchaient à soulager la détresse des habitants est morte lors d’une frappe israélienne. Israël a reconnu qu’il s’agissait d’une erreur tragique. Il faisait nuit noire. Dans une zone de guerre remplie d’embuches, les véhicules, pourtant porteurs du sigle convenu, ont provoqué les soupçons.

On sait hélas que les terroristes du Hamas n’hésitent pas à utiliser des ambulances pour circuler sans entraves, qu’ils y dissimulent parfois des armes. D’où le drame. La crainte qu’e des terroristes aient pris le contrôle des véhicules.

“Une erreur d’identification”, pour reprendre les termes du chef d’état-major de l’armée, qui a déclaré qu’un examen approfondi des faits était en cours, et a promis que ses conclusions seraient rendues publiques.

Le Premier ministre s’est excusé à son tour et a exprimé des regrets. Il faut le dire : ce sont des choses qui arrivent pendant les guerres. Les militaires sur le terrain peuvent mal évaluer une situation ou agir sur la base d’informations erronées. De telles erreurs tragiques se sont produites dans le passé.

Seulement, il semblerait que l’armée israélienne soit la seule à ne pas avoir le droit à l’erreur. Pire, la voilà accusée d’avoir délibérément ciblé ce convoi humanitaire. Comment peut-on en arriver là ? Pourquoi l’aurait-elle fait ? Pourtant, nombreux sont ceux qui saisissent cette occasion pour prétendre que tel a été le cas.

 «Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre World Central Kitchen, mais aussi d’une attaque contre des organisations humanitaires qui se présentent dans les situations les plus graves où la nourriture est utilisée comme arme de guerre. C’est impardonnable», a déclaré Erin Gore, PDG de World Central Kitchen.

Il a peut-être parlé sous le coup de l’émotion, mais d’autres l’ont suivi.

Beaucoup, parce qu’ils sont toujours prêts à vilipender l’Etat juif. D’autres, afin d’exercer encore plus de pression pour un cessez-le-feu immédiat et sans conditions.

On a de la peine à comprendre la houle de haine contre Israël. Le président Biden, cachant mal sa colère, a exigé que des sanctions soient prises contre les responsables de ce qu’il qualifie “d’assassinat”.

Naguère, lorsque des frappes américaines ont touché l’hôpital de Kinduz en Afghanistan, tenu par des équipes de Médecins sans frontières, on n’a pas entendu pareille requête. Tandis que la tempête ne montre aucun signe d’apaisement, personne n’évoque la responsabilité du Hamas, ni ne blâme le Hamas. Et personne ne pense aux hommes, aux femmes et aux enfants encore en vie, après six mois d’abus innommables dont on ne voit pas encore la fin.

Personne ? Ah pardon ? C’est la faute d’Israël, selon le président américain. Pas assez prompt à courber l’échine et à accepter les exigences outrancières de l’organisation terroriste. 

© Michèle Mazel pour Dreuz.info.

https://www.dreuz.info/2024/04/transformer

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