Dans cet entretien, Maître Yaël Hayat émet des réserves sur le mouvement #MeToo. Réputée pour son implication dans diverses causes humanitaires et juridiques, l’avocate, membre du barreau, critique la propension du mouvement à procéder à des jugements et condamnations publiques sans procès équitable. Elle met en lumière les risques que cela représente pour le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire. Elle aborde le cas de Depardieu, qui illustre ces phénomènes de “condamnation par les médias” et de lynchage public. Maître Hayat interroge l’impact croissant de l’opinion publique et des réseaux sociaux sur le déroulement des procédures judiciaires, redoutant une atteinte à la présomption d’innocence.
Le débat s’élargit à la question de savoir si le mouvement #MeToo, malgré ses intentions de donner la parole aux victimes, pourrait involontairement promouvoir une vision manichéenne de la justice, où la complexité des affaires individuelles est noyée dans un désir collectif de vengeance. Maître Hayat soulève des préoccupations sur le “vrai féminisme” et comment le mouvement actuel pourrait s’éloigner des idéaux d’équité et d’émancipation des femmes.
Chapitres
00:00 : Prélude
1:00 : Rencontre avec Maître Yaël Hayat
1:46 : L’affaire Depardieu : Des soupçons de viol
4:01 : #MeToo, incompatible avec l’institution judiciaire
10:20 : La présomption d’innocence
11:13 : L’influence du mouvement #MeToo sur la justice
13:15 : « Il faut que les têtes tombent » : Le désir de vengeance
14:00 : Où est passé le vrai féminisme ?
16:40 : Trop d’accusations classées sans suite
22:42 : Soutien aux victimes : quelles solutions ?
28:40 : L’aliénation
29:15 : Des récits qui laissent circonspects
30:50 : Le mouvement #MeToo a-t-il dépassé les bornes ?
32:51 : Statistiques préoccupantes sur les violences conjugales
36:00 : L’éclipse de la raison
36:13 : La « masculinité toxique »
36:50 : Analyse de la notion d’emprise
39:25 : Le cas de Judith Godrèche
46:30 : Croire sans distinction
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Bravo à TJ pour le choix de ses articles qui ne me laissent jamais indifférente.
Bien d’accord avec celui-ci. Je suis contre toutes les formes de chasses aux sorcières, tous ces tribunaux médiatiques qui peuvent coûter, souvent injustement, la mort sociale et parfois même physique des accusés et de leur famille et ceci sans la moindre preuve. Me Too en fait partie. Sa cible : les hommes, presque toujours des blancs et presque toujours célèbres. Je ne comprends pas qu’on ait pu nommer cette chose : libération de la parole, comme si c’était bien d’accuser publiquement sans preuve. Il existe une justice. C’est à elle qu’il faut s’adresser quand quelqu’un vous a agressé. C’est tout. Je ne vois pas l’utilité – à moins que pouvoir nuire sans preuve soit désormais considéré comme étant utile (il est vrai que politiquement, cela peut l’être et c’ est si facile) – de dénoncer, d’accuser sur le Net. Pour moi cela n’a absolument rien d’un progrès, c’est piteux, ça pue la haine et la vengeance et cela n’honore pas du tout la gent féminine.
” Il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme. Féminisme, oui, évidemment, toujours. Le maccarthysme est un tout autre sujet. C’est dire : “J’ai des listes d’hommes”, c’est porter des accusations que vous ne pouvez contredire, car il n’y a pas d’enquête. C’est aussi une tétanie qui frappe l’opinion publique. » Julien Bayou.