28 mars 2024
La disparition de l’ancien sénateur américain et candidat à la vice-présidence, Joseph Lieberman, à l’âge de 82 ans, marque une perte significative de leadership de principe et de patriotisme dans la politique américaine. Lieberman, qui a servi le Connecticut au Sénat pendant près d’un quart de siècle, laisse derrière lui un héritage de leadership de principe, de collaboration bipartisane et d’un engagement inébranlable envers ses convictions.
Sa carrière politique a été jalonnée de nombreuses étapes, notamment sa nomination historique comme le premier politicien juif à rejoindre un ticket présidentiel d’un grand parti américain en 2000, lorsque Al Gore l’a choisi comme colistier.
Les activités politiques de Lieberman ne se limitaient pas à la politique intérieure, mais reflétaient également une vision plus large de la politique étrangère. Son point de vue sur le régime iranien distinguait Lieberman de nombreux contemporains. L’engagement de Lieberman avec le mouvement de résistance iranien a souligné sa compréhension de l’importance stratégique de l’Iran dans la politique du Moyen-Orient et la lutte mondiale contre la dictature religieuse, l’extrémisme et le radicalisme.
Une voix pour la démocratie en Iran
En s’alignant avec le Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI), alternative démocratique au régime iranien, il a envoyé un message clair sur l’engagement de tous ceux qui revendiquent la paix dans le monde et au Moyen-Orient qu’il est essentiel de soutenir les mouvements démocratiques et de s’opposer aux régimes oppressifs, sinon la paix reste illusoire.
Ses discours, qui soulignaient à plusieurs reprises la légitimité et la vision démocratique du CNRI, visaient à inspirer confiance tant au public iranien qu’international qu’un Iran libre et démocratique était à portée de main. Bien que son décès marque la fin d’une ère, ses paroles continueront de résonner avec ceux qui partagent sa vision pour l’avenir de l’Iran.
Son soutien au plan en 10 points de Maryam Radjavi
Le soutien de Lieberman à la résistance iranienne se traduit principalement par son soutien au plan en 10 points de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI pour la période de transition en Iran après la chute du régime actuel, qui envisage une république laïque, démocratique et non nucléaire fondée sur l’égalité entre hommes et femmes.
« J’ai examiné ce plan. Je l’ai examiné avec Mme Radjavi. Je vous dirai, à mon avis, dans l’histoire des soulèvements et des rébellions pour la liberté dans le monde contre les dictatures, il n’y a jamais eu un groupe de révolutionnaires aussi prêts à éviter le chaos et à fournir une transition douce et pacifique vers la liberté que ce groupe, le CNRI, et le peuple d’Iran. Donc, il y a une alternative. » A-t-il affirmé dans son discours au Sommet Mondial pour une Iran Libre 2023, en ajoutant que « le CNRI et Mme Radjavi ont un plan de transition. C’est un plan qui montre que cette organisation ne cherche pas à s’emparer du pouvoir. Il s’agit de s’assurer que le peuple d’Iran s’empare du pouvoir lorsque ce régime tombera. C’est un plan qui commence par une transition vers des élections anticipées, pour avoir une assemblée constituante issue du peuple d’Iran qui adoptera ensuite la constitution, espérons-le très semblable au Plan en Dix Points, et élira les dirigeants du pays ».
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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