Les manuels scolaires de l’agence onusienne enseignent l’incitation à la haine et saluent la martyrologie ; les employés qui ont participé au 7 octobre n’étaient pas des cas isolés
Dans un livre de géographie, la carte du Moyen-Orient ne mentionne pas l’État d’Israël, mais la « Palestine » ; un livre d’histoire raconte une bataille de 1968 entre l’armée israélienne, les Jordaniens et les fedayins palestiniens, en vantant le courage de ces derniers qui portaient des ceintures d’explosifs et en louant « l’image d’un soldat sioniste brûlé » ; un livre de chimie demande aux étudiants de déterminer le type de produits chimiques contenus dans les bombes au phosphore prétendument larguées par Israël ; un livre d’études islamiques décrit les objectifs du djihad comme étant de « terroriser l’ennemi » et « de devenir martyr ».
Ces exemples sont tirés de manuels scolaires utilisés dans les écoles de Gaza gérées par l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), comme le souligne un récent rapport compilé par l’Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education (IMPACT-se). Ce groupe de veille, basé au Royaume-Uni et en Israël, contrôle depuis la fin des années 1990 les programmes scolaires dans le monde entier, avec une attention particulière pour le Moyen-Orient.
Depuis plusieurs années, IMPACT-se tire la sonnette d’alarme sur ce qu’elle appelle l’incitation à la haine d’Israël contenue dans les manuels scolaires palestiniens, notamment l’effacement systématique de l’existence d’Israël et la glorification du djihad violent et de la martyrologie.
« La coopération entre l’UNRWA et le [groupe terroriste palestinien du] Hamas est absolument indéniable », a déclaré Marcus Sheff, PDG d’IMPACT-se, « à la fois pour éduquer les terroristes qui ont perpétré les atrocités du 7 octobre et pour faire partie, comme nous l’avons découvert par la suite, de l’infrastructure terroriste dans ses écoles et dans ses hôpitaux ».
Israël a apporté la preuve qu’au moins douze employés de l’UNRWA ont pris une « part active » aux massacres du 7 octobre, qu’au moins trente autres y ont « contribué » et qu’environ 1 500 des employés de l’agence onusienne à Gaza (environ 10 %) ont des liens étroits avec des groupes terroristes.
« Le fruit de cette radicalisation est que parmi les milliers de personnes qui ont franchi la frontière le 7 octobre et commis des actes de meurtre, de viol et d’enlèvement. Il est statistiquement probable que la majorité d’entre elles aient fréquenté les écoles de l’UNRWA », a déclaré Sheff. « Ils ont été éduqués avec le programme de l’UNRWA, qui enseigne que le djihad et la martyrologie sont les valeurs les plus importantes de la vie, et que les Juifs sont des menteurs et des arnaqueurs. »
Trois systèmes scolaires distincts – un seul message
À Gaza, environ 70 % de la population est considérée comme réfugiée. Les Palestiniens sont uniques en ce sens que, contrairement à tout autre groupe de réfugiés dans le monde, leur statut de réfugié est héréditaire et est transféré automatiquement par les Nations unies au fil des générations. Tous les descendants des Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés d’Israël pendant la Guerre d’Indépendance de 1948 peuvent bénéficier des services de l’UNRWA, notamment en matière de santé et d’éducation.
Les 30 % restants de la population de la bande de Gaza, les habitants natifs de Gaza qui ne sont pas des descendants de réfugiés, fréquentent les écoles publiques administrées par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Conformément à la politique de l’UNRWA, les écoles de l’agence onusienne enseignent le programme du « pays hôte » dans les différentes nations et régions du Moyen-Orient où elle opère. Gaza ayant été sous l’administration de l’Autorité palestinienne (AP) jusqu’en 2007 – jusqu’à ce que celle-ci soit évincée par le Hamas – l’organisation humanitaire a toujours utilisé les manuels de l’AP en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Depuis plusieurs années, IMPACT-se publie des rapports sur ces manuels afin d’attirer l’attention sur l’incitation à la haine d’Israël qu’ils contiennent.
Le groupe de veille a révélé que le matériel pédagogique de l’AP non seulement n’encourageait pas l’éducation à une solution pacifique du conflit, mais niait l’existence de l’État juif. Israël est systématiquement rayé des cartes et les villes israéliennes sont indiquées comme étant en Palestine.
En outre, les chapitres d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale ne mentionnent pas la Shoah, mais glorifient les terroristes palestiniens qui ont massacré des civils israéliens.
Le programme scolaire produit par l’AP a été adopté sans hésitation par l’UNRWA à Gaza et en Cisjordanie pour ses écoles.
« L’UNRWA, une agence de l’ONU, ne change rien au matériel pédagogique publié par l’Autorité palestinienne, bien qu’il ne réponde pas aux normes de neutralité des Nations unies, et a résisté aux appels à l’élaboration d’un programme parallèle pour les réfugiés, conforme aux normes internationales en matière d’éducation », a souligné Sheff.
Dans certains cas, des écoles de l’UNRWA à Gaza ont produit du matériel pédagogique complémentaire qui est « tout aussi mauvais que celui de l’Autorité palestinienne », a poursuivi Sheff.
Un rapport récent de l’IMPACT-se a révélé qu’une école de Beit Hanoun, dans le nord-est de Gaza, a téléchargé des exercices d’auto-évaluation en ligne pour les élèves de 3e, dans lesquels les réponses correctes à la question « Quelles sont les conditions requises pour protéger l’unité de la société ? », étaient « la connaissance » et « les armes ».
L’établissement a également publié un concours de recherche sur la « Nakba » – ou « catastrophe », terme arabe désignant le déplacement des Arabes lors de la création de l’État d’Israël et de la Guerre d’Indépendance – dans le but « d’envisager l’avenir de la Palestine après le retour et la libération ».
Un autre exercice d’auto-évaluation en ligne sur l’éducation islamique destiné aux élèves de 6e année a violé le principe de neutralité religieuse de l’UNRWA en matière d’éducation, en présentant l’affirmation suivante « La croyance d’une personne est vraie même si elle ne croit pas au prophète Mahomet », comme mensongère.
Pas que des « pommes pourries » isolées
Yusef al-Hawajara faisait partie des 3 000 terroristes qui ont franchi la frontière entre Gaza et Israël le 7 octobre. Lors d’un appel téléphonique passé ce jour-là, al-Hawajara s’est vanté auprès d’un ami : « Nous avons des femmes otages, j’en ai capturé une ! » Le terme arabe qu’il a utilisé pour désigner les femmes otages, sabaya, est souvent employé par les djihadistes pour désigner les esclaves sexuelles. « Nous allons entrer dans la mosquée Al-Aqsa. »
Al-Hawajara était membre de la brigade des camps centraux du Hamas. Il était également enseignant à l’école élémentaire pour garçons de Deir al-Balah de l’UNRWA, dans le centre de la bande de Gaza. Sa double allégeance n’est pas un cas isolé.
« Les employés de l’UNRWA qui ont participé au massacre n’étaient pas de simples pommes pourries. Il ne s’agit pas d’une anomalie. C’est une caractéristique de l’institution », a indiqué Sheff.
« L’UNRWA à Gaza est une organisation institutionnellement imprégnée des idées et des terroristes du Hamas, et en éduquant la majorité des écoliers de Gaza, elle a été au cœur même de ce processus de radicalisation », a expliqué Sheff.
IMPACT-se a publié en novembre un rapport révélant qu’au moins cent éléments du Hamas ayant mené des attaques terroristes contre des Israéliens au cours des dernières années sont des diplômés du système scolaire de l’UNRWA.
« Nous voyons à quel point le soutien au Hamas a été exprimé sur les [comptes de] réseaux sociaux des employés de l’UNRWA. L’UNRWA est une organisation de l’ONU ; il n’y a absolument aucune excuse au fait que cela se soit produit jour après jour, année après année, sous le nez de tout le monde », a souligné Sheff.
« Pour nous, les conséquences ont été terribles, car nous avertissons depuis des années les gouvernements et les Parlements que si l’UNRWA continuait à enseigner ce genre de choses dans les écoles, sur le djihad et la martyrologie, et sur la déshumanisation des Juifs et des Israéliens, quelque chose de terrible allait se produire », a-t-il ajouté.
Le changement commence dans les salles de classe
De nombreux exemples au Moyen-Orient ont montré que des changements radicaux dans les programmes scolaires sont une solution viable pour lutter contre l’extrémisme, a affirmé Sheff.
Les manuels scolaires des Émirats arabes unis, pays qui a signé un accord de paix avec Israël en 2020, prônent aujourd’hui la paix et la tolérance religieuse à l’égard des Juifs, en s’appuyant sur des sources tirées du Coran et d’autres textes religieux. Le programme scolaire comprend également un enseignement de la Shoah, le pays du Golfe ayant décidé de se positionner en tant qu’artisan de la paix dans la région.
Même en Arabie saoudite, un grand pays musulman conservateur qui n’a pas encore de liens diplomatiques avec Israël, la représentation de l’État juif dans les manuels scolaires s’est nettement améliorée, et le matériel pédagogique est devenu de plus en plus critique à l’égard des mouvements radicaux et djihadistes tels que les Frères musulmans, le Hezbollah et l’État islamique (EI).
Des changements positifs concernant Israël et les Juifs ont également été mis en œuvre dans les programmes scolaires enseignés au Maroc et en Égypte, a noté Sheff.
La même approche de déradicalisation pourrait être facilement appliquée au système scolaire palestinien, a-t-il ajouté.
« Nous sommes en contact avec de nombreux décideurs politiques aux États-Unis, en Europe et dans le monde arabe. Il y a beaucoup d’intérêt car il est absolument clair que c’est essentiel pour que la société [palestinienne] aille de l’avant. Et il ne fait aucun doute que cela doit être mis en place dès que possible. »
© Gianluca Pacchiani
Source: Times of Israel.
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