Israël n’apprend pas toujours de ses erreurs. Tout le monde se souvient de la Guerre des six jours qui vit la France, le plus important fournisseur d’armes d’Israël à l’époque, trahir l’État juif en déclenchant dès mai 1967 un embargo sur les armes à destination d’Israël, et ce, pour contenter le monde arabe que le Général de Gaulle – alors au pouvoir – voulait séduire.
Cette menace existentielle (une de plus) décida donc Jérusalem à créer sa propre industrie d’armement mais aussi à chercher un nouveau fournisseur pour ses avions de combat et autres équipements militaires. Ce fut donc l’Amérique qui prit le relais de la France.
L’Amérique allait donc devenir – de très loin – le premier fournisseur d’armes d’Israël, et ce, jusqu’à aujourd’hui (ajoutons que dès 1965, les États-Unis avaient signé un contrat de vente de 210 tanks M-48 Patton avec Israël, comme l’a indiqué David Rodman dans la Middle East Review of International Affairs).
Mais la dépendance quasi-totale d’Israël vis-à-vis des États-Unis (même si Israël produit en partie son propre armement hi-tech qu’il exporte aussi) est une faiblesse stratégique gravissime puisque Washington n’hésite plus à faire pression sur l’État juif en utilisant l’arme de l’embargo, même partiel, afin de tenter de faire céder le gouvernement Netanyahou sur telle ou telle question diplomatique ou militaire.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cela arrive : en 2001, alors que la Seconde Intifada – déclenchée par le chef terroriste Yasser Arafat et ses gangs – faisait rage, Colin Powell, alors Secrétaire d’État américain de Georges W. Bush, n’hésita pas à brandir la menace inouïe de rendre « illégale » l’utilisation par l’armée de l’air israélienne de ses chasseurs-bombardiers d’origine américaine opérant contre les bases terroristes du Fatah en Judée-Samarie (la « Cisjordanie»).
Évidemment, d’un point de vue pratique il est plus aisé – pour des questions d’interopérabilité et autres – de se fournir en armes au même endroit ; il n’empêche qu’il n’est jamais bon de mettre tous ses œufs dans le même panier !
Il est donc essentiel pour Israël de diversifier ses sources d’approvisionnement d’armes en faisant jouer la concurrence et en n’hésitant pas à acheter du matériel militaire dans des pays adversaires des États-Unis (ce que font des États arabo-musulmans qui sont pourtant considérés comme des alliés des États-Unis).
Cette diversification offrira l’avantage pour Israël d’être beaucoup plus indépendant sur le plan militaire et politique et procurera aussi à Jérusalem un atout diplomatique de poids vis-à-vis des pays dont Israël deviendra le client.
- Au moment ou je termine d’écrire cet article, une information émanant de la chaîne israélienne Kan – datant du lundi 25 mars – fait état d’une volonté de la part d’Israël de “chercher d’autres fournisseurs d’armes après les tensions avec les Etats-Unis au sujet de Rafa”…
© Frédéric Sroussi
Israel est un petit pays , meme les puissances du niveau de la France ou de l Allemagne ne produisent pas integralement leurs armes .
Nous pourrions relancer des usines de munitions que tous ont abandonné par souci de rentabilité dans le monde occidental , mais tous les composants et sous ensembles de haute technologie qui sont indispensables pour une guerre moderne ne sont pas a la portée d un pays comme Israel , comme par exemples les kits electronique de guidage des bombes ou les avions de combat eux memes .
On le voit avec les tentatives de rearmements des grands pays européens , seuls les americains maitrisent 100% des fabrications , et ils ont de beaux jours de chantage devant eux , malheureusement .
certaines puissances moyennes comme l’inde
ou l’Allemagne favorables à Israël pourraient fournir de l’armement.
Très juste. D’autant qu’une partie des USA ont déjà basculé dans les Ténèbres pro Hamas. Étant encore plus marqué au sein de la jeunesse d’outre Atlantique ce basculement dans les heures sombres s’aggrave d’année en année.
Pour Israël, diversifier ses sources d’approvisionnement en armes n’est pas seulement nécessaire : c’est vital.
Belles paroles mais hélas vers qui se tourner????
On voit que la France ne veut pas endosser ce rôle
Il reste seulement Biden qui se désengage de plus en plus en abandonnant
Israël