Gaza, la famine orchestrée par Jérusalem ? Par Liliane Messika

Toutes les instances mondiales sont d’accord : la famine sévit à Gaza et l’État juif est entièrement responsable de chacun des morts de faim.

L’orchestre symphonique de l’UE, avec les chœurs de l’ONU et des USA

Josep Borrell, qui est à l’Union européenne ce que le ministre de la marine est à la Suisse, a déclaré la guerre à Israël, qu’il accuse nommément de la famine à Gaza : « Nous ne sommes pas au bord de la famine, à Gaza, nous sommes en état de famine… C’est la faute d’Israël qui ne laisse pas entrer l’aide humanitaire^[1] ».

Le même jour, l’ONU surenchérissait : « les restrictions imposées par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza pourraient équivaloir à une utilisation de la nourriture comme arme de guerre, ce qui constituerait un crime de guerre.^[2] »

Quant au Secrétaire d’État américain, qui doit à tout prix récupérer les suffrages musulmans pour son patron, 100% des Gazaouis sont en « situation d’insécurité alimentaire grave. C’est la première fois qu’une population entière est ainsi classée.^[3]»

On peut être ministre des Affaires étrangères de l’Hyperpuissance et ignorer ce qu’il y a sur le site de l’ONU ? On peut. La preuve, déjà en 2019, le Programme alimentaire mondial des Nations unies avait établi que 92% de la population du Venezuela souffrait d’insécurité alimentaire et que ce pays, le 9^ème au monde pour les réserves d’eau douce, faisait face à une crise de l’eau potable, qui touchait 90 % de sa population^[4].

Le 15 mars 2024, trois jours avant que la dramatique situation d’insécurité alimentaire des Gazaouis soit dénoncée par les puissants de ce monde, le chef du Bureau des opérations humanitaires de l’ONU signalait que cinq millions de Soudanais, déjà en situation d’urgence alimentaire, pourraient, si on ne leur apportait pas une « aide humanitaire urgente et un accès aux produits de base, glisser dans une insécurité alimentaire catastrophique dans certaines parties du pays dans les prochains mois^{^[5]} ».

Cela représente plus de 10% de la population, rien du tout par rapport aux 100%de Gazaouis, mais ça fait quand même cinq fois plus de gens qui risquent de mourir de faim. Vous avez vu des manifs dans les rues ?

Quand l’ambassadeur d’Israël pisse dans son violon…

L’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Guilad Erdan, a dénoncé, à la radio israélienne, le rapport de l’ONU. Il a déclaré que ce rapport « attestait une fois de plus du comportement biaisé et honteux de l’Onu dirigée par un secrétaire général qui servait les intérêts de l’organisation terroriste du Hamas.^[6] »

D’un côté, l’ambassadeur fait son boulot : réfuter les accusations contre son pays. Sa parole ne vaut donc pas tripette. En plus, dans un conflit, on ne fait pas confiance aux belligérants pour fournir des informations exactes. Erdan peut toujours causer.

Des petits malins font remarquer que les dirigeants de tous les pays donnent la main aux journagandistes de tous les médias pour répéter le refrain des chiffres du Hamas. C’est vrai, mais cépapareil.

De l’autre côté, râler parce que le secrétaire général de l’ONU sert les intérêts d’une organisation terroriste, c’est l’hôpital qui se moque de l’ambulance : lui aussi fait son boulot ! Et comme il représente une association de 92 dictatures et 74 démocraties, il n’a aucune raison de s’intéresser à la survie des 9 millions d’habitants de la seule démocratie moyen-orientale, qui détonne milieu d’un océan de 2 milliards de vrais croyants.

La partition de l’ONU est bourrée de fausses notes

Pour connaître la vraie nature de l’ONU, il faut connaître le nom du chef d’orchestre qui dirige sa Conférence sur le désarmement. Cette conférence, explique le site de l’ONU, concentre ses travaux sur les points suivants de l’ordre du jour : 1) Cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire et 2) Prévention de la guerre nucléaire, y compris toutes les questions connexes.^[7]

Du 18 au 29 mars et du 13 au 24 mai 2024, le pupitre sera tenu par la République islamique d’Iran, cet État qui construit ouvertement une bombe atomique destinée en premier, pour se faire la main, à Israël (le petit Satan) et en second aux États-Unis (le grand Satan). « La présidence iranienne de la Conférence des Nations unies sur le désarmement a suscité l’indignation lundi, des militants et des législateurs américains s’inquiétant de l’érosion de la confiance dans l’organisme international.^[8] »

On s’imagine que la presse mainstream française a fait son régal de cette information ?

Ben non. Zéro.

Pujadas, un soliste hors de la prison ronde

Comme c’est l’ONU et l’UE qui le disent, les perroquets de toute sorte, qui n’ont pas la vérification des sources dans le sang, entonnent le refrain de la famine avec gourmandise.

Pourtant, une fois n’est pas coutume, un journaliste français est allé vérifier à la source : y a-t-il, comme cela se répète aux cafés du commerce et chez Starbucks, une famine à Gaza et si oui, est-elle attribuable exclusivement à Israël ?

Un reportage de 6 minutes a été diffusé le 18 mars 2024 sur LCI^[9]. C’est une enquête de Quentin Bérichel réalisée pour l’émission de David Pujadas.

Cela commence par les images chocs de deux enfants mourant de faim, des images qui ont fait un carton sur les réseaux sociaux.

C’est effectivement horrible à voir et le cœur de toute personne normalement constituée devrait saigner, et donc s’enflammer de haine contre les responsables. Sauf que les responsables sont des maladies génétiques gravissimes.« Les journalistes américains le confirment. Un de ces enfants aurait une maladie du cerveau et une paralysie » (…) Le deuxième garçon est au dernier stade d’une sévère mucoviscidose.

LCI a aussi analysé des images de marchés dans la ville de Rafah, dont les étals sont à l’aune de n’importe quel marché français.

L’enquêteur a vérifié que ces images ont réellement été tournées ces jours-ci. « Cela ne signifie pas que c’est le cas dans tous les marchés, dans toutes les villes » précise-t-il, mais cela montre que certains marchés sont fournis en nourriture, produits frais inclus.

Idem pour le commerçant qui propose ses gâteaux sur un énorme plateau :

Le même commerçant a eu les honneurs d’une chaîne turque, dont le soutien du Hamas rend difficile l’accusation de propagande israélienne.

À qui profite le crime ?

Israël a-t-il intérêt à conforter les antisémites dans leur croyance imbécile en sa méchanceté foncière ? Si les Gazaouis étaient les colombes qu’imaginent les idiots utiles de par le monde, les affamer ne ferait qu’augmenter leur haine envers lui.

Les faits montrent qu’à défaut d’être la cruauté incarnée, l’État d’Israël agit, comme toujours, d’une façon beaucoup plus humaine que les autres États en conflit sur la planète. Le COGAT a fait savoir que, le 20 mars 2024, 129 camions d’aide humanitaire ont été inspectés et transférés dans la bande de Gaza. 120 camions ont été transférés via Kerem Shalom et 69 via Nitzana. 120 camions ont été distribués dans la bande de Gaza.

Le même jour, 24 camions d’aide humanitaire ont été transférés via le canal de livraison de Jordanie ainsi que 4 camions-citernes de gaz domestique.

Au cours d’une opération précise à l’hôpital Shifa contre l’organisation terroriste du Hamas, qui continue d’utiliser l’hôpital comme un bastion terroriste, l’IDF a opéré précisément contre eux et a coordonné et fourni un camion-citerne et de l’aide à la population civile, dont 1 800 litres d’eau et 3,8 tonnes de nourriture.

21 boulangeries sont opérationnelles à Gaza, fournissant plus de 2 millions de pains, petits pains et pains pita par jour à la population locale.^[10]

Cela porte le cumul de l’aide humanitaire pour Gaza depuis qu’elle a agressé Israël à :

L’effort humanitaire étant coordonné par Israël, l’Égypte, les États-Unis et les Nations unies, les deux derniers partenaires mentent sur leur action, non pas pour se hausser du col, mais pour flatter leurs mandants dans le sens de la haine antisémite. Biden s’est clairement entendu dire que l’Amérique insoumise voterait contre lui s’il continuait de soutenir l’État victime (votera-elle Trump ?). Quant à l’ONU, elle fait allégeance aux plus forts et aux plus dangereux de ses États-membres, ce qui est démocratique puisqu’ils sont plus nombreux que les démocraties.

« L’approvisionnement en nourriture est stable dans le sud de la bande de Gaza ; les marchés sont animés, les stocks de nourriture s’accumulent dans les entrepôts des agences humanitaires dans le nord de la bande de Gaza, où se trouvent encore 10 à 15 % des habitants de la bande de Gaza », a déclaré un porte-parole du COGAT, coordinateur des activités du gouvernement dans les Territoires.

En témoigne aussi, sur X^[11], un vendeur de shwarma dont l’étal ne désemplit pas :

« Soyons clairs : l’objectif du Hamas est de donner l’image d’une crise humanitaire. Lorsqu’il y a de la faim à Gaza, c’est une faim orchestrée par le Hamas. Ce sont les images qu’ils créent – ce sont les images qu’ils veulent que vous voyiez.

Je peux garantir trois choses. 1 : personne au sein du Hamas n’a faim ; 2 : le Hamas et d’autres gangs criminels et terroristes volent l’aide ; et 3 : le Hamas veut maximiser les souffrances des habitants de Gaza. Pourquoi ? Pour arrêter la guerre, pour protéger leur propre peau, pas celle des habitants de Gaza.^[12] »

« Le premier qui dit la vérité, Il doit être exécuté », chantait Guy Béart en 1968. Cette réalité n’a pas pris une ride. D’où le silence médiatique sur les camions qui arrivent à l’heure dans la Bande de Gaza et le raffut symphonique concernant une famine imaginaire.

« Le premier qui dit, se trouve toujours sacrifié, D’abord on le tue, puis on s’habitue », continuait la chanson. Y aura-t-il un deuxième assez courageux pour dire la vérité sur Gaza ?