C’est avec reconnaissance et gratitude que la CICAD veut s’adresser aux 54 député(e)s qui ont voté ce 20 mars, en faveur d’une motion demandant l’interdiction de l’utilisation et l’exhibition des symboles nazis dans l’espace public.
Malgré la position ferme du Conseil d’Etat qui invitait le Grand conseil à refuser cette motion et renvoyait aux législateurs et législatrices fédéraux.les, des députés ont décidé avec courage et détermination de se mobiliser.
Tant le Conseil fédéral que les chambres fédérales n’ont pas été en mesure, depuis ces dernières années, de légiférer sur cette question en dépit des multiples résolutions déposées. Il était temps que les députés empoignent cette problématique.
La CICAD qui milite depuis 2009 pour une prise de conscience sur ce sujet par le Conseil fédéral et les parlementaires fédéraux, salue la motion des députés Alexandre Berset et Hubert Dafflon.
Aujourd’hui encore, la Suisse permet d’arborer des signes du IIIe Reich et la vente d’objets nazis dans l’espace public. Nonobstant la norme antiraciste, la loi ne prévoit pas d’interdire de tels symboles, favorisant de facto la propagation des idéologies haineuses et discriminatoires. Comme le rappelait les dépositaires de la motion, les autorités fribourgeoises avaient été confrontées de plein de fouet à ces questions : « L’affichage d’un drapeau nazi lors de la bourse aux armes et Militaria en janvier 2023 à Fribourg est symptomatique de cette tendance à la normalisation de la présence de symboles de haine dans l’espace public. »
Il est important de rappeler que d’autres objets parlementaires font l’objet de discussions et prochainement de votes dans les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel où des députés sont mobilisés pour mettre fin à cette lacune législative.
S’engager contre ceux qui continuent d’utiliser ces symboles par conviction ou les banalisent au profit de leur combat politique est une nécessité. Une mission qui ne peut être complète sans un travail de prévention et de sensibilisation à tous les niveaux, et surtout dans le milieu scolaire.
Un tel avancement pourrait ouvrir la voie, enfin, vers une interdiction des symboles et gestes nazis sur le plan fédéral.
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