Elle a décidé de “rendre public” cet épisode, l’estimant à raison “suffisamment grave, et surtout révélateur d’un climat antidémocratique” pour mériter une publicité.
Invitée début février à une “grande soirée artistique autour de la protection des civils dans le conflit israélo-palestinien” par un membre d’Amnesty International et ayant accepté de s’y rendre dans un esprit transpartisan, Emilie Frèche explique avoir espéré que le “message général l’emporterait sur les sensibilités divergentes des participants”.
Mais la voilà déprogrammée par l’ONG de l’événement, finalement annulé, en soutien aux populations civiles de Gaza: c’est que sa présence aurait été dénoncée par d’autres artistes en raison de sa position sur les événements du 7 octobre.
Un peu comme Dina Roubina en somme, sommée par la Maison Pouchkine de “clarifier ses positions” avant de participer à une conférence…
Concernant l’ONG Amnesty International, il semble qu’elle ait préféré annuler la soirée “We are civilians”, prévue mercredi 6 mars au théâtre du Châtelet à Paris “autour de la protection des civils dans le conflit israélo-palestinien” plutôt que d’y voir participer celle qu’ils ont invitée et dont “les autres ” ne voulurent pas, ses positions sur le conflit entre Israël et le Hamas ayant été jugées “incompatibles avec l’état d’esprit de la soirée”!
Dans une tribune parue dans Libération le lendemain, l’écrivaine et scénariste, connue notamment pour son engagement dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, a donné sa version des faits: sa participation aurait incommodé plusieurs autres invités… Et face à son refus de renoncer à s’y rendre, l’organisateur aurait tout bonnement annulé l’événement.
Invitée à déclamer un texte à l’occasion de la soirée, Émilie Frèche aurait informé les organisateurs de la teneur de son discours. C’est là que tout se corse: tout est fait pour la dissuader de venir, “d’autres artistes invités menaçant de ne pas se rendre à la soirée si elle-même y participait”.
Cerise sur le gâteau: C’est la directrice générale d’Amnesty International France en personne, Sylvie Brigot, qui lui aurait détaillé les griefs des artistes opposés à sa venue : son refus, notamment, de qualifier l’intervention militaire israélienne à Gaza de “génocide” ; mais encore un tweet posté en décembre dans lequel Émilie Frèche regrette les termes d’un appel au cessez-le-feu à Gaza ne mentionnant ni le rôle joué par le Hamas, ni la libération des otages israéliens.
Quoi? Vous voulez savoir Qui sont les artistes opposés à la venue de l’écrivain?
Camélia Jordana. Mehdi Kerkouche. Céline Sallette; Collectif Scale. Rachid Ouramdane. Jeanne Cherhal… etc…
Pour info: de la nécessité de rendre publiques ces “résinvitations”: ici, un mail de Sylvie Brigot, qui dit : “Votre intervention n’est plus possible. […] Nous l’assumons”.
Commentaire d’Emilie Frèche: “Quand il est question de parler des victimes juives, alors là tout le monde tremble”.
Décidément, cela devient un honneur d’être « désinvitée!
Soutien total à Mme Frèche contre l’imposture et la dictature intellectuelle !
la honte sur AMNESTY INTERNATIONAL qui ne veut pas parler des
morts israéliens égorgés , brulés , les femmes violées, tuées et les enfants .
A quoi sert , cet organisme à fermer les yeux sur les otages dont personne ne veut parler, sur les violes, les massacres..
Qu’ils continuent à boycotter, ils se retrouveront tous à Pôle emploi , même ces artistes qui n’ont rien compris au conflit .
We are Civilians : réaction d’Amnesty International France sur la polémique suivant l’annulation de la soirée au Théâtre du Châtelet :
Face aux récentes publications nous mettant ouvertement en cause après l’annulation de notre soirée We are Civilians au Théâtre du Châtelet, nous souhaitons revenir sur les faits.
Pleinement conscients de l’émotion générée par la situation, nous tenons tout d’abord à exprimer notre compréhension vis-à-vis de toutes les personnes qui partagent notre combat en faveur de la défense des droits humains et de la liberté d’expression.
Un certain nombre de contre-vérités ont été diffusées ces derniers jours, mettant directement en cause les fondements mêmes de notre raison d’être : nous rappelons que nous ne faisons aucune discrimination entre les victimes et que notre cadre de référence est le respect du droit international. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons revenir aux faits concernant l’annulation de cette soirée au Théâtre du Châtelet.
Rassembler pour la protection des populations civiles
L’objectif de cette soirée, co-organisée avec le Théâtre du Châtelet, était de rassembler des personnalités artistiques d’horizons et univers différents, voire divergents, mais toutes unies par le souhait de proposer une performance artistique permettant d’évoquer le sort de toutes les populations civiles victimes du conflit en cours, qu’elles soient Israéliennes ou Palestiniennes. Toutes ces populations civiles, qu’elles soient sous les bombes ou retenues en otage à Gaza, sous la menace de la violence des colons et de l’armée en Cisjordanie ou sous celle des roquettes en Israël, injustement détenues dans les prisons israéliennes, ont en commun d’être victimes de violations gravissimes du droit international ; nous voulions avant tout mettre en avant le besoin de protection et de justice pour toutes et tous.
L’organisation d’une telle soirée a été très difficile, à l’image de la situation dont elle entendait traiter et de l’extrême polarisation du débat en France sur ce sujet. Nous le savions et c’était aussi notre ambition dans un contexte de quasi-absence de dialogue : réunir le temps d’une soirée un panel diversifié dans un objectif de contribuer à un débat apaisé.
Nous étions parvenus à un programme fort, permettant de couvrir ces sujets d’une atroce réalité, non seulement avec des artistes, mais aussi des organisations humanitaires ou de défense des droits humains. Contrairement à ce qui a pu être écrit, le sort des otages israéliens devait être évoqué par plusieurs intervenants, dont nos collègues d’Amnesty International Israël qui faisaient le voyage depuis Tel-Aviv.
Un équilibre remis en cause
Trois jours avant la soirée, à un stade très tardif donc, ce délicat équilibre a été remis en cause par un ensemble d’artistes nous informant qu’ils ne souhaitaient plus monter sur scène en raison de la présence d’une de nos invitées, Emilie Frèche, et au regard de divergences profondes. Face à cette impasse, nous avons d’emblée songé à l’annulation. Mais en raison de l’avancement des préparatifs de l’événement, de l’ensemble des artistes et intervenants mobilisés, et de la salle qui se remplissait, manifestant ainsi un intérêt fort du public pour la soirée, il semblait impossible au Théâtre du Châtelet d’annuler l’évènement. Nous n’avons pu nous résoudre à abandonner le projet de cette soirée qui représentait une occasion quasiment unique. C’est là qu’a été notre erreur et nous l’admettons sans ambiguïté.
Pris par le temps et la complexité du moment, nous avons pensé à tort qu’il était acceptable de maintenir cette soirée dans ces conditions, en entamant un échange avec l’invitée contestée, et en essayant de réaliser cet événement sans elle. Nous n’aurions pas dû proposer cette option et nous aurions dû refuser de la désinviter, même si cela signifiait l’abandon de notre projet. Nous le regrettons sincèrement et lui présentons de nouveau nos excuses ainsi qu’à l’ensemble des intervenants initialement prévus. Nous aurions immédiatement dû annuler la soirée, ce que nous avons finalement décidé de faire quelques heures plus tard.
L’urgence reste la protection des populations civiles et l’appel au cessez-le-feu
Nous déplorons cette situation qui fragilise notre travail de défense des droits humains pour donner la parole aux victimes et obtenir justice. Aujourd’hui l’urgence est toujours, et plus que jamais, celle de la protection des populations civiles et de l’appel au cessez-le-feu : il est crucial que l’attention de l’opinion et des médias ne soit pas détournée de cette situation dramatique par l’échec de cette soirée et la polémique qui l’accompagne.
Plus de 30 000 morts à Gaza dont au moins 12. 000 enfants, une situation de famine terrifiante, 130 otages dont le sort reste inconnu et dont les familles vivent dans l’angoisse : ce sont ces urgences-là qui doivent nous mobiliser aujourd’hui, comme elles auraient dû prendre le dessus sur les divergences entre artistes dans le cadre de cette soirée.
La polémique autour de cet événement et de son annulation, bien loin des réalités insoutenables du terrain, illustre encore une fois tristement l’impossibilité d’un dialogue raisonnable et d’une empathie mutuelle sur la question israélo-palestinienne en France. Le constat est amer, mais nous continuerons de nous battre avec force et sincérité pour que ce dialogue existe, afin de venir en aide à toutes les victimes civiles, obtenir un cessez-le feu, la libération des otages et la justice pour toutes les victimes.