Quelques jours après l’attaque du Hamas, le réalisateur Duki Dror s’est rendu sur le site dévasté où avait eu lieu le festival de musique électronique. C’est maintenant sa mission de montrer au monde le film « Supernova: The Music Festival Massacre »
Le site de la rave organisée aux abords de la frontière avec Gaza où le Hamas a commis un carnage le 7 octobre, à proximité du kibboutz Reim, le 12 octobre 2023. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)
Trois jours seulement après l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre dernier, le réalisateur israélien Duki Dror a voulu se rendre sur le site de l’un des massacres perpétrés par les hommes armés au cours de cette matinée de triste mémoire : sur le site du festival de musique électronique Supernova.
Dror est un réalisateur de documentaires connu dont les films se sont plutôt intéressés à des thématiques géopolitiques, ces dernières années. Aujourd’hui, il a choisi de se saisir d’un sujet plus viscéral, épidermique. Quatre mois après sa première visite sur les lieux qui avaient accueilli la rave-party Supernova, il a présenté aux spectateurs son dernier film, enfin terminé, aux États-Unis. Son titre : « Supernova: The Music Festival Massacre. »
« Cela a été vraiment dur », confie Dror au Times of Israel. « Je crois que c’est le film le plus dur que j’ai pu réaliser jusqu’à présent. J’en ai fait quelques-uns dans ma carrière. Mais celui-là a été réellement dur, difficile à faire du point de vue émotionnel ».
« Supernova » – le documentaire dure un peu moins d’une heure – effleure la terreur et l’horreur du massacre commis au festival de musique électronique, lorsque des milliers de terroristes du Hamas avaient lancé une attaque massive dans les communautés du sud d’Israël, tuant environ 1200 personnes, des civils en majorité, et kidnappant 253 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza. Les hommes armés avaient commis des atrocités, ils s’étaient livrés à des viols, à des actes de mutilation et de torture. Des familles toutes entières avaient été abattues dans leurs habitations, parfois brûlées vives. 360 jeunes qui participaient à la rave-party Supernova avaient été froidement exécutés et plus d’une quarantaine de fêtards avaient été pris en otage.
Sur une bande originale de musique trance et techno, cette musique qui caractérise le son électronique, « Supernova » a été projeté, pour sa première américaine, au Festival du film juif Judy Levis Krug Boca Raton, le 21 février, en présence du réalisateur. Il a aussi été présenté, dans la même journée, à Washington, DC, par le coréalisateur du film, Yossi Bloch. Avec de prochains arrêts qui sont prévus à Philadelphie et à New York.
« Le film a beaucoup attiré l’attention en Europe », explique Dror. « Ici, nous venons tout juste de commencer la distribution américaine. Jusqu’à présent, les projections – il y en a eu quelques-unes – ont été d’une grande puissance. Les gens sont réellement très émus ».
« J’ai eu le sentiment que c’était mon devoir de raconter leur histoire, de montrer au monde ce qui s’est passé, de le mettre en lumière », ajoute Dror. « De dire la vérité – en particulier à un moment où il y a tellement de déni ».
Une photo aérienne montrant le site abandonné du festival Supernova, près du kibboutz Reim, dans le désert du Negev, qui a été attaqué par des terroristes du Hamas, le 10 octobre 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Le film témoigne de ce qui s’est passé par le biais de six jeunes qui étaient partis faire la fête en pleine nature, ce jour-là, et qui ont survécu à l’horreur – avec deux adultes plus âgés : un père dont le fils et la fille avaient été enlevés ce jour-là et qui ont été ultérieurement libérés et un policier qui avait aidé à secourir 150 personnes.
L’une de ces jeunes est Michal Ohana, 27 ans, vétérinaire. Elle raconte s’être cachée sous un tank pour échapper aux terroristes alors que les camarades qui étaient venus avec elle étaient enlevés et que ses amies étaient torturées.
« Je me suis dit : ‘Je vais rester en vie, je ne vais pas mourir ici’. Je récitais le Shema Yisrael, », se souvient Ohana dans le film, faisant référence à la prière du « Shema », fondamentale dans le judaïsme, qui est aussi dite dans les moments de danger.
La survivante Michal Ohana témoigne dans « Supernova: The Music Festival Massacre », le film du réalisateur israélien Duki Dror. Capture d’écran/Autorisation
Ses deux meilleures amies, Gali Amar et Amit Amar, toutes les deux étudiantes, ont échappé au carnage en se cachant dans des toilettes mobiles.
« Cela sentait mauvais », dit Amit devant la caméra. « Je ne pouvais pas bouger. Ils tiraient au niveau de nos têtes. Nous nous sommes cachées sur le sol, en priant très for pour qu’ils ne viennent pas ouvrir notre porte ».
Alors que le film raconte la tragédie qui s’est déroulée au cours de ce festival de musique annuellement organisé dans le sud d’Israël, il le fait également en incorporant des images issues de multiples sources – TikTok, des vidéos privées et des vidéos tournées par les caméras corporelles que portaient sur eux les hommes du Hamas. Parmi ces dernières, des terroristes qui ouvrent le feu sur une voiture.
Il y a une conversation téléphonique douloureuse qui se rejoue entre un père, Ilan Regev, et sa fille, Maya, qui se trouvait à la rave-party en compagnie de son frère, Itay Regev. « Papa, ils m’ont tiré dessus ! », s’exclame Maya. Ilan décide alors de prendre sa voiture et de partir vers le sud pour essayer de secourir ses enfants. Le frère et la sœur avaient finalement été kidnappés par les terroristes et ils ont été relâchés à la fin du mois de novembre dans le cadre d’un accord de trêve.
Un autre Israélien s’était rendu sur le site du festival en apprenant la nouvelle de l’attaque : le sergent-major Hananya Benjamin, originaire d’Ofakim.
« Il y avait des voitures abandonnées – un grand nombre à droite, un grand nombre à gauche, dévorées par les flammes », dit-il dans le film. « La route était bloquée ».
Une fois arrivé sur les lieux, raconte-t-il, « j’ai vu un massacre. C’était une zone de massacre ».
Les retrouvailles du frère et la sœur Maya et Itaï Regev, libérés de Gaza à quelques jours d’intervalle, avec un troisième membre de la fratrie à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, le 30 novembre 2023, sur des photos distribuées par l’hôpital. (Autorisation)
Ilan Regev et Benjamin ne devaient initialement pas participer au film. Dror avait terminé le premier montage du documentaire quand il a décidé d’ajouter leurs témoignages.
« Le point de vue [de Benjamin] sur ce qui s’est passé permet d’avoir un angle à 360 degrés sur l’histoire à partir de la perspective des victimes », explique Dror. « Et nous avons utilisé beaucoup de matériel obtenu à partir des témoins que nous avons interviewés avec des images qu’ils avaient tourné eux-mêmes pendant le massacre. »
Le réalisateur Duki Dror. (Autorisation)
A des moments variés du film, les intervenants soulèvent des questions sur des problématiques liés à la planification du festival de musique électronique et à la réponse apportée par les autorités lorsque l’attaque avait commencé, à 6 heures 30 du matin, suite à un tir de barrage de roquettes – que certains avaient pris pour des feux d’artifice ou des effets spéciaux.
La rave-party a eu lieu à proximité de la frontière de la bande de Gaza et une seule route reliait le site à la principale autoroute. Pendant l’assaut, un jeune qui avait appelé l’armée se serait fait raccrocher au nez, avec seulement une seule réponse : « Trouvez une solution vous-même, vous êtes dans une zone de guerre ».
Les protagonistes du film montrent l’impact laissé par cette journée sur leur vie. Ilan Regev colle des affiches à l’effigie de son fils et de sa fille dans le cadre du mouvement « Bring The Home Now » (Ramenez-les à la maison maintenant). Presque deux mois plus tard, son vœu se réalise quand Maya est relâchée, suivie par Itay, quelques jours plus tard.
Ohana déclare que lorsqu’elle entend une sirène d’alerte à la roquette et qu’elle trouve un refuge dans un abri anti-aérien, elle a peur qu’un terroriste vienne la kidnapper alors qu’elle est à l’intérieur.
« Nous avons été mis sur un champ de bataille », dit Gali Amar, évoquant le moment où elle a été secourue. « On m’a demandé de ne pas regarder autour de moi ». Elle et Amit Amar ajoutent : « C’est impossible de ne pas regarder ».
« J’ai beaucoup pleuré », explique Dror en parlant de la réalisation du documentaire.
« On fait face à tant de mal, à tant de négativité qui ont déferlés sur des jeunes qui étaient réellement innocents et qui étaient en quête de… paix, d’amour, de musique et de liberté. C’est bouleversant. Mes enfants ont le même âge. J’ai encore le sentiment que c’est une mission à mener pour moi, qu’il faut montrer tout ça au monde ».
© Rich Tenorio pour TOI
Un tel documentaire ne pourrait pas passer en France macro-mélenchoniste. Je ne suis pas du tout pro-américain, j’ai même une très forte antipathie envers le monde anglo-saxon, mais je trouve la France (et l’Angleterre !)actuelles encore pires. La presse semble être entièrement sous influence de Mélenchon. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la presse ! Même Le Figaro fait de la propagande pro Hamas. Même Marianne, que je lisais autrefois est devenu un immondice
mélenchoniste. Quant aux Césars…quelle honte ! Pas étonnant qu’il y autant d’horreurs, de meurtres et de viols dans ce pays : de nombreux peuples plus civilisés n’accepteraient pas cela. D’après un récent sondage (et cela m’a surpris en bien) au moins les 3 quarts des Américains soutiennent Israël. En France et en Angleterre je ne serais pas surpris que les 3 quarts des gens soutiennent le Hamas. Surtout s’ils croient ce qu’ils lisent dans la presse ou bien entendent à la radio/TV.
Sans soutenir en aucune façon le Hamas, comment accepter que l’on réponde à son carnage par un autre carnage ? (et dans des proportions sans commune mesure)