Rue Soufflot et rue St Jacques bloquées.
Aucun bus ne passe.
Véhicules de police partout.
J’ai pris le métro jusqu’à Cluny, et je remonte à pied, entre La Sorbonne et le lycée Louis le Grand, deux temples du Savoir.
Devant l’une des portes de La Sorbonne, un appariteur qui bat le pavé, en train de se geler les miches. Tronche de beauf à la Cabu avec une casquette de garde-barrière.
Un de ses collègues arrive, tronche du Pervers Pépère à la Gotlib, la goutte au nez, l’imperméable entrouvert.
« C’est quoi tout ce bordel aujourd’hui ? »
L’autre, le beauf de Cabu :
« C’est l’Panthéon … »
Le pervers :
« Font chier … C’est pour qui encore ? »
Comme si on panthéonisait tous les jours.
Le beauf, mâchouillant sa moustache :
« T’sais bien … L’ Arménien… »
…
J’imagine que le même dira pour Badinter … T’sais bien … Le juif…
…
La Bêtise au front de taureau, au secours Baudelaire, en faction devant La Sorbonne.
© Daniel Sarfati
Je déteste la caricature du beauf par Cabu. Les gens qui en rient se croient être tellement plus vertueux et intelligents par contraste. S’en prendre aux gens inoffensifs et leur prêter des idées qu’ils n’ont pas (« J’imagine que le même dira pour Badinter … T’sais bien … Le juif… ») relève de la facilité. De toutes façons, ce n’est pas la judéité de Badinter qui est critiquée mais bien bien ses idées toujours très impopulaires. Voir l’article du Figaro de Chantal Delsol du 20 février à ce sujet .