En décembre 2023 l’Assemblée nationale française adoptait la loi “immigration” dont le but officiel était de lutter contre l’immigration de masse et les graves dangers qu’elle représente dans les domaines de la sécurité et de la cohésion sociale de la France.
Le 25 janvier dernier, 40 % du texte voté était censuré par les juges du Conseil constitutionnel dont “de nombreux dispositifs introduits par la droite sénatoriale” (Public Sénat, 25/01/24).
Le Conseil constitutionnel est présidé – faut-il le rappeler – par le socialiste Laurent Fabius, ancien Premier ministre de François Mitterrand. Les autres membres du Conseil ne sont évidemment pas neutres politiquement et aucun des juges de cette institution n’est connu pour être un opposant farouche à l’immigration de masse (même parmi ceux venant de la droite). Le Conseil constitutionnel est donc bien un organisme politique biaisé qui annule ou détricote ce que les représentants du peuple ont voté. C’était bien l’idée initiale d’un Michel Debré pour qui le Conseil constitutionnel devait être “une arme contre la déviation du régime parlementaire”. (Dominique Schnapper, in Une sociologue au Conseil constitutionnel)
Ce 14 février, c’est une autre haute assemblée de juges, le Conseil d’État en l’occurrence, qui prenait la décision hallucinante et antidémocratique d’accepter les doléances de l’ONG de gauche “Reporters sans frontières” qui avait réclamé des sanctions contre la chaîne d’informations CNews jugée trop à droite par cette association de “journalistes” néostaliniens.
Nous le voyons, en France, les juges sont de plus en plus politisés (à gauche, cela va de soi !) et deviennent des juges-législateurs, y compris dans des affaires pénales comme nous l’avons vu avec la décision absolument inique – et par conséquent totalement insupportable – de ne même pas juger le tortionnaire et assassin de Madame Sarah Halimi, le djihadiste africain Kobili Traoré. La juge en charge de l’affaire n’hésita pas à détourner la loi en transformant ce qui aurait dû aggraver une sanction pénale contre Traoré en une circonstance atténuante…
En Israël aussi, les mêmes juges-dictateurs et pourfendeurs de la démocratie sont présents dans le pays depuis que le juge de la Cour suprême d’Israël, Aaron Barak, décida dans les années 1990 qu'”il n’est aucune question – qu’elle soit politique ou non – qui, par essence, pourrait être considérée comme injusticiable”. Le philosophe et théoricien du droit Gérard Timsit écrivit concernant cette décision que : “Les cours suprêmes des pays démocratiques n’adoptent pas une position aussi absolue”. ( in Pour une théorie des “cas extrêmes “; aux limites du pouvoir juridictionnel)
Et c’est pour défendre cette vision totalitaire de la Cour suprême qu’une grande partie des Israéliens perdit la tête en 2023 en se rebellant avec une violence inouïe contre le gouvernement de B. Netanyahou. Ce dernier ne voulait pourtant que renforcer le pouvoir du Parlement (donc du peuple !) dont des lois sont annulées sans raison quand elles ont été votées par une majorité parlementaire de droite. La fièvre révolutionnaire fut telle (l’oligarchie de gauche s’accrochant bec et ongles à son pouvoir et à ses privilèges) que des milliers de réservistes de Tsahal osèrent même se mettre en grève (dont de nombreux membres des services du renseignement militaire et de l’armée de l’air), ce qui aida grandement le Hamas à assouvir sa gigantesque bacchanale antisémite et génocidaire du 7 octobre.
Mais la junte judiciaire israélienne alla même encore plus loin puisque le 11 février dernier, la procureure générale de l’État, Gali Baharav-Miara – qui n’en était pas à son coup d’essai en la matière – osa carrément se mêler de la façon qu’a le gouvernement de mener sa politique en temps de guerre à Gaza en lui reprochant d’avoir pris des décisions en “l’absence d’une infrastructure professionnelle et juridique contraignante” et de demander au gouvernement « d’annuler ses décisions » (I24 News).
Nous voyons que le concept de séparation des pouvoirs n’a pas été vraiment assimilé par nombre de juges tant en France qu’en Israël .
Les juges oublient que n’étant pas élus, leurs nominations et leurs décisions – si et seulement si ces dernières vont à l’encontre de la volonté générale du peuple – manquent de légitimité.
Comme il est écrit dans le Talmud : “Quand les juges sont jugés, la famine survient !” (TB Baba Batra 15 b).
Quand nous en arrivons à devoir juger les juges, ce que de plus en plus de gens font à juste titre , c’est qu’il existe une faim de justice qui pourrait s’avérer dévorante pour ceux qui sont devenus ivres d’un pouvoir de plus en plus jugé illégitime par des peuples en colère.
© Frédéric Sroussi
Bravo M. Sroussi pour cette analyse calme et pertinente.
Le gouvernement des juges est en train de tuer les démocraties un peu partout dans le monde “avancé” ; USA, France, UE, Israël,…
Après avoir fait sa révolution pour abattre les privilèges royaux et aristocratiques, le monde “avancé” va devoir à présent faire une nouvelle révolution pour abattre les privilèges des juges.
Mais le peuple le veut-il vraiment, assoupi dans son confort matérialiste ?
Pas si sûr…