« Mon fils et mon mari ont été assassinés et vous voulez que je vous explique quoi??? »

Or Tasa et Gil Tasa, fils et père abattus en deux endroits distincts par des terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre 2023

Il est rare que sur un media, interrogée ici à commenter l’hommage rendu aux Invalides aux victimes franco-israéliennes, une personne ait cette clarté, ce franc-parler, lesquels devraient amener à un peu plus d’humilité journalistes, commentateurs, lecteurs, auditeurs.

Sabine Tasa se rendra à Paris pour participer le 7 février à la cérémonie en hommage aux victimes françaises ; elle veut raconter le 7 octobre pour « que le monde sache ».

Ecoutez plutôt:

Originaire de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, cette Franco-israélienne se rendra à Paris pour participer le 7 février à la cérémonie en hommage aux victimes françaises de l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël.

« Je vais raconter mon histoire, je veux que tout le monde sache ce qui s’est passé », a affirmé dans un entretien à l’AFP celle qui a émigré en Israël en 1992.

Dix ans plus tard, elle s’installe dans le kibboutz Netiv HaAsara, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza, avec son mari Gil.

Le 7 octobre, à l’aube, des terroristes palestiniens du Hamas pénètrent dans le village et commencent à tirer sur ses habitants.

Son mari, pompier dans le civil, prend son pistolet pour repousser les assaillants entrés dans sa maison. Lorsqu’une grenade est lancée dans sa direction, il se jette sur deux de ses enfants pour les protéger. Ils lui doivent aujourd’hui la vie.

« Mon petit a son œil à moitié sorti, les deux sont couverts de sang et Koren, 12 ans, me dit que papa est mort », a raconté Sabine.

Elle a tenté d’appeler des secours. En vain. « Mes enfants sont en train de saigner à mort et personne ne me répond. Où est l’armée ? La police ? »

Elle a décidé de filmer ses enfants blessés et a envoyé la vidéo à tous ses contacts, une vidéo dont l’AFP a obtenu une copie.

On y voit ses deux fils couverts de sang allongés sur un lit, pendant que leur mère supplie qu’on lui vienne en aide en pleurant.

Évacuée avec trois de ses fils, dont le petit Shay, 8 ans, elle a juste le temps de serrer le corps de son défunt mari avant de quitter le kibboutz à bord d’une jeep blindée.

« Des cicatrices pour la vie » 

Son fils aîné Or, 17 ans, est parti tôt le matin avec des amis à la plage Zikim, à quelques kilomètres de Netiv HaAsara.

« Je l’appelle vers 6h30 et il me raconte qu’il est avec des amis dans un miklat [abri antiatomique] », s’est-elle souvenue, en retenant ses larmes.

« Dix minutes plus tard, mon fils était mort, ils sont entrés par la mer et ont abattu tout le monde ». Ce matin-là, 19 personnes ont été assassinées sur cette plage.

Sabine ne l’apprendra que le soir alors qu’elle est au chevet de ses deux fils blessés mais elle devra attendre deux semaines pour l’inhumer, le temps qu’il soit identifié.

Installée provisoirement à Netanya, Sabine insiste pour tenir le coup.

« J’ai décidé de me battre. Premièrement, pour mes trois garçons. Deuxièmement, pour moi. Troisièmement pour l’État d’Israël. Et quatrièmement, pour que tout le monde sache la vérité ». 

« Je vais raconter que mon mari a sauté sur une grenade pour sauver ses enfants, que mon fils a perdu la vue et qu’il porte des cicatrices pour la vie, sans parler des traumatismes », a-t-elle expliqué.

TJ avec TOI et AFP

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