Laurent Touil-Tartour, élève de Emmanuel Levinas, écrivain et cinéaste, a publié chez Grasset son premier essai philosophique : « Achever Sartre ».
Le livre est un bel objet : couverture blanche , titre en noir et nom de l’auteur en rouge : 188 pages de texte et plus de 25 pages de notes et de bibliographie : un travail rigoureux qui suscite l’admiration.
Le sujet de l’essai c’est Jean-Paul Sartre , l’écrivain , le philosophe, considéré comme le Voltaire du 20 eme siècle. Son prestige est immense. Il refusa la Légion d’ Honneur et il refusa le Prix Nobel.
Le sujet de l’essai c’est Pierre Victor, nom d’emprunt d’un jeune juif de 25 ans nommé Benny Lévy, juif égyptien renvoyé de son pays natal à l’âge de 11 ans.
C’est la rencontre entre les deux hommes qui fait la trame du livre : ils ont 40 ans de différence. Sartre a écrit « Réflexions sur la question juive » où il affirme que c’est le regard des autres qui crée le juif, c’est l’antisémitisme haineux et jaloux qui transforme le sujet en juif.
Benny est devenu un admirateur de la violence et du terrorisme et il crée un mouvement extrémiste : la Gauche prolétarienne.
Les deux hommes ne se quittent pas pendant 10 ans et ils ont de longues conversations philosophiques.
Voici la fin de l’histoire : Sartre va amener progressivement Pierre Victor à devenir ce que jamais il n’avait été : Benny Lévy, juif religieux et érudit, barbe, kippa et phylactères.
Sartre va renier une grande partie de ses affirmations et puisera beaucoup dans la pensée d’Emmanuel Levinas.
La controverse se développa : Benny aurait perverti la pensée de Sartre vieillissant. Touil-Tartour pense au contraire que c’est Sartre qui patiemment a détricoté les idées de Benny pour l’amener à devenir authentique.
C’est un livre passionnant : la rencontre improbable de l’admirateur des terroristes avec le philosophe de l’extrême. Le texte est clair et il n’est nul besoin de sortir de Normale Sup pour comprendre le débat d’idées. Achetez-le et lisez : c’est intelligent et c’est actuel : Gaza et ses criminels , Israël et ses désespoirs.
© André Simon Mamou
Ci-dessous quelques extraits :
Sartre : « Si on crée un État arabe et juif, ça ne marchera pas parce que les Arabes veulent foutre les Juifs dehors ! »
« Benny: « Détruire l’Etat d’Israël, ce n’est pas non plus, comme l’ont dit quelques idiots, jeter les juifs à la mer. »
Sartre: « Ce n’est pas ‘quelques idiots’, c’est tous.
Benny: « Non… »
Sartre : « C’est ce qu’on ne les encourage pas à dire mais c’est ce qu’ils disent ! »
Benny : « A la limite, on peut comprendre. C’est le sentiment naïf de ceux dont les terres ont été spoliées, ils disent : ‘on va rejeter à la mer l’envahisseur … J’entends régulièrement des ouvriers arabes ne pas faire la distinction entre les Sionistes et les Juifs : bon, je ferai tout pour qu’ils fassent la distinction, je leur expliquerai … mais enfin je comprends les mécanismes qui font qu’ils disent ça. »
Sartre: « Je le comprends aussi mais tu sais, quand ils disent ‘on veut détruire Israël’, ça veut dire quelque chose, ça veut dire que c’est une force qui dans le monde arabe existe et qu’on n’a jamais déguisée … »
Page 79 du livre
Votre « Voltaire du 20eme siècle » était plus proche de Despentes ou Arnaux que de Flaubert ou Victor Hugo.
Sartre, au demeurant ex collabo pétainiste puis laudateur de Mao et Khomeiny, a fait de l’apologie de crimes racistes et terroristes : relisez son odieuse préface à Frantz Fanon ! A l’inverse, le grand Albert Camus était exemplaire sur le plan intellectuel et moral. Sartre et Beauvoir (qui étaient également des pervers et des détraqués dans leur vie privée) ont largement inspiré tous les fascistes du style mélenchoniste et les naziwokistes qui souhaitent au
contraire « Oublier Camus ».
En effet,et on ne peut pas oublier le mépris qu’éprouvait Sartre à l’encontre de Camus.
Le livre de Jean Paul Sartre, « Réflexions sur la question juive », m’a laissé un goût amer, très amer. Il se résume à peu de choses, les Juifs ne se sentent juifs que parce qu’il subissent la pression de l’antisémitisme. Autrement dit, et en toute logique, si les Juifs ne subissaient pas cette pression, ils oublieraient qu’ils sont juifs. C’est un peu court et ça revient à dire que l’identité juive n’existe que par la pression extérieure – exit la force interne. Jean-Paul Sartre est un bavard invétéré, qu’il repose en paix.
Cher Mr Ypsilantis , vous avez tellement raison qu il faut rappeler que. Ce merveilleux Sartre( incarnation du courage revolutionnaire 🤡) bavardait deja durant l occupation ( lire ses ecrits de l epoque est edifiant) , il continua a bavarder courageusement durant les purges contre ses amis collabo en prenant part au lynchage de 1945/46 .
Bref une figure digne de mener la Gôche française vers la pureté absolue , en attendant de se prosterner devant les crimes de Staline ou de Mao .
Cette page 79 est bien intéressante… Les réponses de Sartre indiquentcqu’il était très conscient du projet génocidaire des arabes, et très lucide sur la viabilité d’un Etat binational, celui-là même que l’élite mondialiste au pouvoir veut nous imposer, de gré ou de force.