À Gaza, des soldates israéliennes en première ligne

Marom, M16 à l’épaule, patrouille dans le désert à la frontière entre Israël et l’Egypte. Elle est membre du bataillon Bardelas et parmi les premières combattantes au sol à Gaza, signe de l’intégration des femmes dans l’armée israélienne.

De gauche à droite, Marom, Shana et Eliora, soldates israéliennes de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, posant à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)

  • 1/4De gauche à droite, Marom, Shana et Eliora, soldates israéliennes de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, posant à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024De gauche à droite, Marom, Shana et Eliora, soldates israéliennes de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, posant à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)

  • Des femmes soldats israéliennes de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, s'assoient après un exercice d'entraînement à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)2/4Des femmes soldats israéliennes de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, s’assoient après un exercice d’entraînement à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024Des femmes soldats israéliennes de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, s’assoient après un exercice d’entraînement à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)
  • Des femmes soldats israéliennes de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, s'assoient après un exercice d'entraînement à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)3/4Des femmes soldats israéliennes de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, s’assoient après un exercice d’entraînement à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024Des femmes soldats israéliennes de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, s’assoient après un exercice d’entraînement à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)
  • Une soldate israélienne de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, participe à un exercice d'entraînement à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)4/4À Gaza, des soldates israéliennes en première ligneUne soldate israélienne de l’unité d’infanterie mixte du bataillon Bardelas, participe à un exercice d’entraînement à l’est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d’Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)
De gauche à droite, Marom, Shana et Eliora, soldates israéliennes de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, posant à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)
Des femmes soldats israéliennes de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, s'assoient après un exercice d'entraînement à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)
Des femmes soldats israéliennes de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, s'assoient après un exercice d'entraînement à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)
Une soldate israélienne de l'unité d'infanterie mixte du bataillon Bardelas, participe à un exercice d'entraînement à l'est de la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud d'Israël, le 18 janvier 2024 (MENAHEM KAHANA)

« Nous pouvons voir le changement, nous pouvons voir l’acceptation des filles qui partent au combat », assure Marom lors d’une visite organisée pour la presse. La soldate de 21 ans, comme ses sœurs d’armes, ne donne pas son nom de famille.

Elle vient de combattre deux semaines dans le dans la bande de Gaza dans le secteur de Khan Younès (sud), nouvel épicentre des combats au sol et des raids aériens après une première phase intensive de la guerre concentrée dans le nord du territoire.

Les opérations israéliennes terrestres ont été lancées le 27 octobre, en soutien des forces aériennes et navales engagées après l’attaque perpétrée le 7 octobre sur le sol israélien par le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis la bande de Gaza.

Environ 1.140 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils tués le jour même de l’attaque, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Shana, la commandante du bataillon Bardelas, dit éprouver un « sentiment de fierté » pour avoir réussi à faire « entrer (ses) soldates à Gaza » et participer à la mission affichée par les autorités israéliennes: « anéantir » le Hamas et libérer les 132 otages qui manquent toujours à l’appel.

Sur le terrain, « au début, avec la couette qui sort du casque, ils (les hommes) regardent ça un peu bizarre », commente Shana, en français.

« Mais à la fin du compte, on est prêtes, on s’est entraînées pour et on est prêtes à tout. Ca a ouvert les yeux au monde en disant que voilà, il y a des combattantes, elles sont prêtes à tout faire », poursuit-elle.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne pilonne la bande de Gaza. Les destructions sont massives, les conditions de vie « inhumaines » pour la population et plus de la moitié des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés, selon l’ONU.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, près de 25.000 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tuées, et 62.388 autres blessées, dans les opérations israéliennes et les combats depuis l’attaque du Hamas.

Égalité

Avant même la création d’Israël en 1948, les femmes ont joué un rôle important dans la Haganah, la milice clandestine juive sous le mandat britannique qui formera le noyau de l’armée israélienne.

Pendant longtemps, elles sont restées confinées à des postes auxiliaires (taches administratives, opératrices radio), avant une avancée majeure en 1995 et un arrêt de la cour suprême qui les autorise à suivre les cours de préparation pour piloter des avions de chasse.

En 2000, une loi introduit plus d’égalité homme-femme et, entre 2013 et 2017, le nombre de femmes dans des unités combattantes a bondi de 350%, selon les données compilées par le groupe de réflexion Israel Democracy Institute.

Elles sont astreintes au service militaire, car Israël est l’un des rares pays à inclure obligatoirement ses citoyennes dans la conscription, et doivent aujourd’hui effectuer un service militaire de 24 mois, contre 32 pour les hommes.

Les femmes représentent moins de 20% de la force combattante, selon l’Institut for National Security Studies (INSS) à Tel-Aviv, qui relevait dans un rapport en 2022 l’existence résiduelle de freins les empêchant notamment d’intégrer certaines unités d’élite, et « le plafond de verre » que cela représente « pendant et après le service ».

Actuellement, huit bataillons offrent des postes de combat aux femmes et 92% des unités de l’armée israélienne ont des postes ouverts aux femmes, selon ses données.

Malgré cette inclusion, des soldates rencontrées se disent indignées après un e-mail d’une soldate relayé dans la presse et selon lequel des responsables militaires auraient ignoré les avertissements de jeunes femmes postées en surveillance aux abords de Gaza dans les mois qui ont précédé l’attaque du Hamas.

Mais elles se concentrent sur leur mission, qui a coûté la vie à 194 soldats dans la bande de Gaza depuis le début des opérations, d’après l’armée israélienne.

Pour Marom, « le plus difficile est de savoir que les otages sont à côté de moi (…) et que « maintenant, je ne peux rien faire d’autre que de savoir ça ».

© Mark Anderson

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