Cette première interview est dédiée à Israël, au courage de cette Nation, à ces jeunes qui se battent pour la survie du Peuple juif tout entier.
L’espérance d’Israël a défié les siècles. Ella a opposé aux granits de l’Histoire, aux pierres tombales qui jalonnent l’Histoire, l’efflorescence toujours nouvelle de ses fleurs précaires, de ses fruits miraculeux… Eliane Amado Lévy-Valensi
Comment j’ai connu Yaël Cohen. Par Daniella Pinkstein
Rien en Israël n’est apparemment plus identique, ni finalement plus fondamentalement différent que la confrontation ou l’échange. On pense s’effondrer de colère pour une quelconque paperasse bancaire, fiscale, notariale, on pense se rouler de nerf au moindre écueil, à la poste, ou même chez Super-Pharm, mais dans le regard de l’autre que l’on croyait inconnu se redessine, toujours, comme un volcan qui ne s’éteint jamais, ce monde humain dans lequel nous reconnaissons cette promesse commune. Et le « je » que l’on croyait si seul, se meut soudain en un inévitable « nous ».
C’est ainsi que j’ai connu Yaël Cohen, dans un rapport initial de conseils, et que son avis est devenu, à mesure de notre conversation, sur Manitou ou André Neher, l’évidence d’un rêve retrouvé.
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Israël, le 24 janvier 2024.
Interview de Yaël Cohen Sitbon par Daniella Pinkstein
1:Chère Yaël, Etes-vous née en Israël ?
Je suis en effet israélienne. Mais, je suis née à Marseille. J’ai fait, très jeune, mon Alyah avec ma famille en 1972.
J’ai donc réalisé la majorité de mes études (et de ma vie) en Israël. Après mon service civil à l’hôpital Rambam, j’ai fait mes études de droit à l’Université de Bar Ilan et j’ai prêté serment au Barreau des avocats en novembre 1986. Depuis, j’exerce à Netanya, en tant qu’avocate et notaire.
1’/ Pouvez-vous me faire un court portrait de votre père ? Quelles furent ses amitiés intellectuelles, de Neher à Manitou, et les raisons de son Alyah.
Mon père, Mordekhai Roger Cohen za »l, est né à Tunis et a reçu sa licence en droit de la Faculté de Droit de l’Université de Paris en 1951. Parallèlement, il a étudié les textes religieux et l’hébreu auprès de rabbins, notamment le Rav David Berdah. Mon père était très impliqué dans la communauté juive et parmi les étudiants juifs de Tunis. Il a rempli le rôle de Président des étudiants juifs. Il organisait des Cercles d’études pour les étudiants et pour toute la communauté.
Des Cercles d’études dans divers domaines – en kodesh, enseignement d’hébreu, littérature, musique classique. Il a fondé une troupe théâtrale professionnelle dans laquelle il mettait en scène des pièces essentiellement d’auteurs juifs, comme Shalom Alechem, Joseph Milbauer….
Au cours de ces activités, il a fait la connaissance du Professeur Suzy Daniel, et ils sont restés en contact, également après leur Alyah. Mme Daniel était professeur de Guémarra à l’université hébraïque de Jérusalem. Mon père a soutenu sa licence et maitrise d’Hébreu à l’Université de Strasbourg. Son directeur de recherche de maitrise était le professeur André Néher, avec lequel il s’était lié d’amitié. Mon père recevait également Manitou, le Rav Léon Ashkénazi.
Je me souviens, jeune fille à Netanya, autour de la table de shabbat, des discussions entre eux. Par la suite mon père s’est rapproché du Rav Guez, le Rav du Kotel. Il était également lié avec les rabbins de la Yéchiva Kissé Rahamim à Bnei Bracq.
Mon père était un sioniste enthousiaste. Cela depuis sa jeunesse à Tunis.
C’est la raison toute simple de son Alya. Il pensait la faire bien plus tôt, mais vu les circonstances de la vie, ses parents âgés, il l’a faite en 1972. Pour lui c’était l’accomplissement de tout son idéal.
Par conséquent, il l’avait programmée en voulant se vouer à l’enseignement du kodesh, rêvant d’une alya également dans le spirituel. Ce n’est seulement lorsqu’il a été confronté à la réalité du système d’éducation, qui ne répondait pas à son idéal, qu’il a repris son métier d’avocat. Cela sans renoncer à sa passion de partager des connaissances – à Netanya, il a rapidement repris son Cercle d’études (qu’il avait recréé d’ailleurs à Marseille également) qu’il a maintenu jusqu’à quelques années avant son décès.
2/ A la fois avocat, dont vous êtes l’héritière, (et donc héritière aussi du sens profane de la justice) et intellectuel juif avec une connaissance profonde du judaïsme, votre père vous a transmis un savoir et un ancrage très particuliers. Est-ce que cette transmission fut au fond propice à son intégration dans la société israélienne et pour vous, par la suite, à y grandir ? Avez-vous l’impression que les bases qui furent les vôtres étaient adaptées à votre épanouissement en Israël ? Et si oui, pourquoi ?
Mon père était un idéaliste et très intègre dans ses croyances. Pour lui il était évident que la place du peuple juif était en Israël. En quittant la Tunisie, s’installant en France pour quelques années (essentiellement pour s’occuper de ses parents) il n’a pas voulu prendre la nationalité française. Ce n’était qu’une transition. Sa nationalité fondamentale, innée en lui, était l’israélienne.
Dès l’accomplissement de cet idéal, la question de l’intégration n’avait pas lieu d’être. Oui, il a eu des soucis pour trouver du travail, pour trouver ses repères. Oui ma mère a eu la déchirure de s’éloigner de ses parents. Et oui, il était réaliste et voyait ce qu’il faudrait corriger en Israël. Mais il voulait y contribuer de l’intérieur. Mais pas une fois mes parents n’ont eu de doute au sujet de notre place en Israël. Et de celle de leur famille. Pour nous les enfants, ce fut immédiatement le paradis. Nous avons été éduqués depuis notre naissance sur la base du sionisme, du fait que notre pays est Israël, que nous vivons le trajet messianique du « retour » du peuple sur sa terre. « Retour » bien que nous et plusieurs générations de nos ancêtres étions nés en diaspora. Pas une seule fois nous n’avons eu un regard en arrière tel que celui de la femme de Lot.
Pour nous, Israël est une évidence.
Nous avons grandi depuis le plus jeune âge sachant qu’Israël est notre maison.
Cette certitude est foncièrement ancrée également dans la génération des petits enfants et des arrières petits-enfants de nos parents.
3/ Avez-vous à votre tour transmis ce même savoir ? Car, élève-t-on en Israël un enfant, comme on élève un enfant dans tout autre coin de la planète ?
Oui, les générations des petits-enfants et des arrière-petits-enfants de nos parents ont la chance d’être nés en Israël. Ils ont relié l’histoire des tribus d’Israël sur cette terre. La grande majorité ne parle plus le français (chose que je regrette car toute langue est un atout). Les enfants grandissent avec le sentiment de liberté et d’appartenance. Ils savent qu’ils sont chez eux.
L’année dernière j’ai voyagé avec deux de mes petites filles, (jeunes filles de 16 et 14 ans). A Paris, parlant hébreu, elles ont vu, pour la première fois, le regard hostile qui leur a été lancé par deux personnes qui les ont entendu parler hébreu. Nous en avons parlé et elles ont reconnu avoir capté, pour la première fois, ce qu’est le regard antisémite en diaspora, et la chance qu’elles ont de pouvoir vivre fièrement sur leur terre, sans avoir besoin de longer les murs.
4/ Un monde semble séparer la nouvelle génération israélienne de la précédente. Est-ce le cas, selon vous ? Avant le 7 octobre, comment vos enfants, vos proches pour les plus jeunes, envisageaient-ils la nation israélienne, malgré les fractures sociales, politiques ou religieuses ?
Cela dépend de la tendance des jeunes. Les religieux se reliaient surtout à leurs identités juives vivant sur leur terre. Les moins religieux voulaient créer une identité israélienne parallèle à l’identité juive. Il y a toute une gamme de nuances sur un large spectre, qui va dans une extrémité à l’identité juive exclusive et sur l’autre extrémité, l’identité israélienne à l’image de toutes les nations.
Au milieu – toutes les nuances possibles.
Après le 7-10-23, nous voyons une vague de changements. La majorité des Israéliens ont ressenti que l’attaque visait notre identité de juifs plutôt qu’Israéliens. Cela a entrainé des réactions religieuses que nous ne voyons pas dans les précédentes guerres. S’il y a quelques années, l’avancement de la carrière militaire du commandant Ofer Winter avait été stoppé car il avait « osé » dire une prière avec ses soldats avant une opération à Tsouk Eytan, chose qui a été vue comme inappropriée – depuis le 7-10-23, pratiquement tous les commandants entrainent leurs troupes avec une prière avant la bataille et une prière de remerciement en revenant.
Est-ce que cette tendance restera après cette guerre ?
De toute les façons, à mes yeux, elle est révélatrice du caractère inné de l’Israélien.
5/ Cette nouvelle génération était-elle préparée à un événement aussi tragique que le 7 octobre ? Où sont actuellement vos enfants, certains sont-ils soldats ? Leur implication dans ce conflit allait-elle de soi ?
Personnes n’était préparé aux évènements du 7-10-23 – ni les anciens ni les jeunes. Le peuple juif est un peuple de paix et d’harmonie. Un peuple optimiste. Durant toutes les générations il a toujours été naïf et confiant sur la bonté d’autrui, pensant qu’avec une discussion on peut arriver à l’entente et la sérénité.
Depuis la création de l’état d’Israël, la phrase « jamais plus » (לעולם לא עוד) était pour nous une évidence.
La conception qui a mené aux événements du 7-10-23 est basée sur cet espoir.
Le 7-10-23 mon fils, deux neveux, le gendre de mon frère et le gendre de ma sœur ont été mobilisés. Sur tous les fronts (sud, nord, Judée-Samarie).
Comme chez tous les Israéliens.
En quelques heures, plus de 500,000 réservistes se sont présentés. Ce nombre a atteint 150 % des besoins de l’armée. La majorité d’entre eux se sont présentés même s’ils n’ont pas été appelés. Des jeunes Israéliens du monde entier, qui étaient en train de voyager, se détendre après leur service militaire, ont tout lâché et sont revenus en Israël, par tous les moyens, payant de leur poche des billets à prix exorbitants, pour se mobiliser. Et je répète, cela souvent, sans avoir été appelé.
La motivation de tous nos jeunes et hommes, qu’ils soient en services courants ou réservistes, a été un élan d’espoir et de fierté en notre peuple.
Il est d’usage de critiquer les nouvelles générations, la « génération des écrans ».
Le 7-10-23, cette génération s’est montrée la meilleure de toutes les générations. A mes yeux, meilleure même que celle de la création de l’état. Ceux-là n’avaient rien à perdre. Ils n’avaient pas le choix. C’était soit lutter soit retourner dans l’Europe de la Shoa. Tandis que les jeunes de la génération actuelle, qui ont grandi dans un Israël aisé, prospère, ont beaucoup à perdre. Ils n’étaient pas obligés de revenir de leurs excursions, ils n’étaient pas obligés de se présenter sans être appelés, ils n’étaient pas obligés de laisser épouses, enfants, affaires – mais ils n’ont pas hésité.
En plus, de fait, toute la population s’est mobilisée. Une solidarité incroyable s’est éveillée. Pour aider les familles qui avaient été obligées de quitter leurs domiciles, pour aider les épouses des réservistes, pour faire des repas, des barbecues aux soldats, leur envoyer des vêtements de base.
Je prie pour que ce sentiment d’unité solidaire se maintienne après la guerre. Que la division politique ne reprenne pas le dessus (bien que malheureusement, on en voie déjà des signes)
6/ Quand on regarde Israël de ces dernières années, – de l’extérieur tout au moins – , on est étonné de constater d’une part la division extrême qui a séparé les Israéliens les uns des autres, et la soudaine cohésion actuelle ? Qu’est-ce qui unit exactement cette nation, selon vous ?
Je veux croire que ce qui nous unit est plus fondamental que ce qui nous sépare. Il y a le sentiment d’unisson quand on est attaqué de l’extérieur. Le sentiment que dans une famille on peut se disputer, mais que personne de l’extérieur n’essaie de nous réduire, de nous annihiler. Nous savons que nous n’avons pas d’autre pays, nous ne pouvons plus vivre dans la diaspora qui nous rejettera toujours.
Je ne parle pas seulement de notre sécurité.
Mais le fait d’avoir fait revivre cette terre qui était désertique tant que les juifs n’y étaient pas revenus, et qui s’est épanouie et a refleuri en nous accueillant tel un enfant perdu et retrouvé, nous a reliés viscéralement avec la terre. J’ai la certitude que nous avons plus de commun que de différences. Peu importe si nous sommes religieux, traditionaliste, laïcs.
Je pense que les médias et les politiciens cultivent la division et l’ont créée. Mais en temps d’épreuve, le peuple a prouvé sa réelle qualité.
Nous sommes unis par notre histoire, notre naissance qui remonte à Abraham, au travers de toutes nos péripéties dans l’histoire, nous sommes unis grâce à nos victoires, notre Temple, la période prospère dans le temps du roi Salomon, l’héroïsme des soldats du roi David, des Maccabées, et nous sommes unis par nos drames, la destruction et l’exil, par les pogroms et l’Inquisition, par la Shoa.
Nous sommes unis par notre Torah qui est la base de la conscience de l’humanité, elle a fixé une échelle de valeurs suprême bien avant le printemps des peuples.
Nous sommes unis par le Livre, par l’étude permanente, par les questions que nous n’arrêtons pas de poser.
Mais nous sommes surtout unis par la renaissance, la gratitude du retour sur notre terre, qui nous a apporté tellement de joies et d’épanouissement d’un côté et tellement de peines et drames de l’autre – qui nous ont soudés les uns aux autres, pour toujours je l’espère.
J’ai eu l’occasion de parler avec une dame des Philippines. Elle m’a expliqué qu’ils ne connaissent pas l’histoire des Philippines avant l’arrivée des Espagnols et que de toutes les façons, ils vivaient en tribus séparées avec des langues (idiomes) différentes. A sa question, je lui ai parlé de notre histoire depuis Abraham. La différence était flagrante.
C’est cela qui nous unit.
7/ Qu’est-ce qu’être juif, à votre avis, aujourd’hui ? Et comment cela nous implique-t-il dans ce monde ?
Je pense que le juif, aujourd’hui et depuis toujours, représente la conscience de l’homme et de l’humanité. Notre Torah et nos Écrits décrivent les lois et règles pour, une vie familiale, une société, une nation idéales. Je pense que les persécutions des juifs depuis toujours et l’hostilité envers Israël actuel, en découlent.
Qui aime être confronté à sa conscience ?
8/ Pour vous qui êtes avocate, comment expliquer à vos enfants la solitude sans justice que subit Israël aujourd’hui ? Comment leur transmettre l’espoir ?
Mes enfants, nos enfants n’ont pas besoin d’explications de notre part, les anciens. Je pense que le juif nait avec une mémoire génétique. Nos enfants comprennent très vite la situation. Aucun de mes petits-enfants ne m’a posé la question « Pourquoi » ces événements du 7-10-23.
Oui, vu leur échelle de valeurs, ils posent la question « Comment une telle cruauté peux exister » ?
Ils voient la différence avec l’armée israélienne, avec quelle moralité elle préserve la population palestinienne (bien qu’il soit clair que cette population n’est pas innocente et qu’elle est partie prenante avec le Hamas).
Je n’ai pas de réponse à la question des enfants.
Et j’en suis d’ailleurs reconnaissante de ne pas être en mesure de l’expliquer. Car explication veut peut-être dire compréhension et justification. Loin de nous. Les enfants comprennent que l’ennemi est d’un niveau inférieur au niveau animal.
Car l’animal ne tue que pour manger. Il ne tuera pas, ne violera pas par idéal et joie. J’espère que cela renforce leur identité juive et leur fierté d’appartenir au peuple si ancien et à la nation israélienne.
9/ Juifs de la galout, juifs de France qui avons des liens indéfectibles avec Israël, souvent après maintes Alyah, certaines réussies, d’autres manquées, nous sommes désespérés de ne pouvoir aider à la hauteur des événements actuels. Quelle aide (pas seulement financière) serait, selon vous, la plus utile, la plus juste pour donner à notre lien avec Israël, aussi un sens avec le mot « peuple » ?
Spirituellement, c’est simple – vos prières pour le retour des otages et la réussite et santé de nos soldats. Plus terre à terre – « l’aide » à laquelle je pense, est bien plus difficile. De parler autour de vous, de convaincre les nations que c’est Israël qui se trouve dans la justice de l’histoire et la lumière, que cette assignation au Tribunal de la Haye est une aberration pleine d’hypocrisies, haine gratuite, injustice.
Malheureusement, je ne suis pas sûre que, vues les vagues d’antisémitisme montant dans le monde entier, vous pouvez réellement vous permettre de prendre le flambeau de ce rôle.
10/ Vous vivez dans une ville où les Français sont fort nombreux, avez-vous le ressenti que la raison de leur Alyah a drastiquement changé depuis l’Alyah de vos propres parents ?
Ma famille est montée en Israël en 1972 – mes parents vivaient très bien en France, ils étaient respectés et appréciés par leur entourage. Leur Alyah était basée sur de l’idéologie pure. Cette idéologie existe toujours.
Mais nous voyons aussi ces dernières années, une Alyah causée par la fuite de l’antisémitisme, pas seulement par idéologie.
Ensuite, du temps de notre alya, la majorité des alyas étaient celles de familles, dont les parents, comme les miens, étaient encore en pleine activité professionnelle et ils devaient se recréer une situation en Israël. Ces dernières années, nous voyons plus d’Alyah, soit de jeunes, avant qu’ils commencent à travailler, soit de personnes à la retraite.
11/ De quoi ce 7 octobre est-il à votre avis annonciateur ? Et comment voyez-vous l’avenir proche d’Israël ?
Avant les événements du 7-10-23 nous pensions que l’État d’Israël était un havre de vie pour les juifs, une évidence permanente dans notre histoire. Que nous n’étions plus en danger existentialiste.
Je pense que nous avons réalisé notre erreur.
Pour l’avenir proche, la guerre continuera dans le sud et il est fort probable qu’elle s’étende dans le nord.
J’espère que la motivation et l’unité qui se sont si admirablement manifestées, continueront également dans les combats à venir.
12/ Si nous devions collectivement rêver, quel avenir espéreriez-vous pour tout le peuple juif ?
La génération remarquable donc je vous ai parlé – c’est elle mon espoir.
Grâce à eux, j’ai retrouvé la confiance dans notre peuple et dans notre capacité de rayer toutes divisions malgré l’année difficile de 2023.
Je rêve et prie qu’au lendemain de cette guerre, toute cette jeunesse, ces hommes réservistes qui sont allés lutter côte à côte avec leurs frères – sans donner importance à leurs tendances religieuses ou politiques – que de cette génération admirable naissent les dirigeants futurs qui remplaceront tous les dirigeants actuels, qu’ils soient dans le politique, dans l’armée, dans les médias.
Et pour nos frères de la diaspora, je me souviens d’une phrase de Manitou, qui s’adressait aux juifs de diaspora, leur conseillant de revenir sur leur terre avant de s’y trouver obligés, avant qu’il ne soit trop tard.
Nous sommes un peuple d’espoir et d’optimisme – je suis persuadée que cette période est une étape supplémentaire, bien que tellement douloureuse, dans la reconstruction de notre pays.
Merci Yaël Cohen-Sitbon pour cette interview, et l’émotion que suscite chacune de vos réponses.
© Daniella Pinkstein
A nos soldates de l’ombre comme Yael Cohen-Sitbon, à toutes ces femmes vaillantes qui relèvent au plus haut le niveau de l’humanisme et qui soulignent qu’une mère juive est la mère de tous les enfants et soldats juifs, que leurs vies sont sacrées parce que les Juifs magnifient la vie (à l’inverse des mères palestiniennes qui magnifient la mort, heureuses d’avoir donné vie à leurs progénitures pour tuer des Juifs quitte à en mourir), je rends hommage en rappelant l’excellent roman de James Jones qui a écrit :
« Tant qu’il y aura des hommes », j’écris Am Israël Haï « »qu’il y aura des femmes » ».
Bravo Yael et toutes les femmes.