Le Hamas rejette la demande de Moscou de libérer les derniers otages détenteurs de la nationalité russe
« Nous ne capturons pas quelqu’un de Russe ou de Français, nous le capturons parce qu’il tue des Palestiniens et que c’est un soldat israélien », répond Mussa Abou Marzouk, à la tête d’une délégation de l’organisation terroriste en déplacement à Moscou vendredi et invité sur la chaîne russe RT à réagir à la requête du Kremlin: rejetant la possibilité de libérer les derniers otages possédant la nationalité russe, il décline: « Le Hamas ne se soucie pas de savoir s’ils sont Russes, Français ou autre. Ce sont des soldats qui tuent des Palestiniens », notant qu’un grand nombre d’otages avait de toutes façons une double nationalité.
« Nous capturons des soldats israéliens avant tout. Tout à coup, Israël leur attribue des citoyennetés étrangères et prétend qu’ils ne sont plus Israéliens ? Nous avons décidé qu’il n’y aurait rien de nouveau dans la libération des prisonniers tant qu’il n’y aurait pas de cessez-le-feu global », a-t-il conclu.
Pour rappel: l’Allemagne et la Hongrie avaient accordé la citoyenneté et délivré des passeports à certains otages du Hamas dans l’espoir de faciliter leur libération, les personnes concernées étant celles ayant un ou deux parents nés dans ces pays. Ainsi, Roni Krivoi (photo), libéré fin novembre à la faveur de sa nationalité, avait été fait peu de temps auparavant citoyen russe.
A l’issue de la réunion entre le ministère russe des Affaires étrangères et une délégation du Hamas à Moscou, la diplomatie russe a publié un communiqué appelant à la libération rapide des otages détenus à Gaza, dont trois sont de nationalité russe : Andrei Kozlov, 27 ans, Alex Lubnov, 32 ans, tous deux kidnappés au festival Nova, et Alexander Trupanov, 28 ans, enlevé au kibboutz Nir Oz.
A noter: si aucun des trois ne servait dans Tsahal au moment de leur enlèvement, le Hamas considère les otages compris dans une certaine fourchette d’âge comme des soldats.
Pour info: il s’agissait du second déplacement d’une délégation du Hamas à Moscou depuis les attaques du 7 octobre. Lors de la trêve conclue entre Israël et le Hamas fin novembre, plusieurs otages de nationalité russe avaient été libérés sans condition, « en signe de reconnaissance envers Vladimir Poutine pour son soutien à la cause palestinienne ».
Le Hamas durcit ses conditions pour la libération des otages
« Si nous n’obtenons pas un accord maintenant, il n’y aura plus personne à libérer », clament les proches d’otages
Alors qu’Israël tente de faire émerger les conditions d’un nouvel accord de libération d’otages avec le Hamas, la chaîne israélienne 12 rapporte que les exigences de l’organisation terroriste pour un tel accord auraient évolué:en effet, outre la réclamation d’un cessez-le-feu total et du retrait de Tsahal de la bande de Gaza, le Hamas réclame désormais des garanties internationales relatives à son maintien au pouvoir dans le territoire.
Autant de conditions ubuesques et intenables pour Israël, qui souhaiterait, de son côté, s’engager sur une trêve, une augmentation significative de l’aide humanitaire et la libération de prisonniers palestiniens en échange de la libération des otages.
TJ avec AFP
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