Déjà montré plusieurs fois à la télévision française, le film documentaire sorti en 1985 passera à l’antenne le 30 janvier à 21h10 et sera ensuite disponible sur france.tv.
À la question, avez-vous entendu parler de la rafle du Vél d’Hiv, presque 40% des sondés ont répondu non. Et 20% ont affirmé avoir des doutes sur l’histoire et l’existence de la Shoah…. Tels sont les résultats d’un récent sondage Opinion Way, publié dans la Tribune du dimancheet réalisé auprès des Français de 16 à 24 ans. Ils prouvent la nécessité de continuer d’étudier ces chapitres douloureux. Et de visionner Shoah, le film documentaire de Claude Lanzmann , disparu en 2018, que France 2 va rediffuser à l’occasion des 79 ans de la libération d’Auschwitz, le mardi 30 janvier à 21h10. Il sera disponible dès le lendemain sur france.tv pendant un mois.
Sans images d’archives, mais par la force de témoignages de rescapés, de témoins et de tortionnaires que Claude Lanzmann a pris des années à récolter, à une époque où l’étude du génocide juif était encore loin d’être achevée, Shoah tente d’approcher la réalité des camps de la mort. Cette œuvre de neuf heures et demie, pudique et douloureuse, a été montrée dans les cinémas pour la première fois en avril 1985.
Plusieurs fois à la télévision française
Le film est passé à la télé néerlandaise, américaine, allemande ou polonaise dès l’année suivante. En France, c’est durant l’été 1987, au moment du procès de Klaus Barbie, qu’il a été diffusé sur TF1 au cours de plusieurs soirées. La première partie avait été suivie par cinq millions de Français. Depuis, Shoah a été programmé à plusieurs reprises sur les chaînes hexagonales. En 2005, sur France 3, il était montré pour la première fois d’une seule traite.
Le processus de Claude Lanzmann pour nommer son film traduit bien le sens de sa démarche cinématographique. «Le mot “Shoah” s’est imposé à moi tout à la fin parce que, n’entendant pas l’hébreu, je n’en comprenais pas le sens, ce qui était encore une façon de ne pas nommer, confiait-il au Monde en 2005. Pour moi, “Shoah” était un signifiant sans signifié, une profération brève, opaque, un mot impénétrable, infracassable.»
À ceux qui lui conseillaient dans les années 1980 de traduire le titre en français sous peine de ne pas être compris, celui-ci répondait : «C’est précisément ce que je veux, que personne ne comprenne». Puisqu’une telle réalité ne peut être entendue. Le terme, s’il avait déjà été employé par le passé, finira après cela par être le plus utilisé pour désigner, au-delà du film, l’événement lui-même.
© Benjamin Puech
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