Et pendant ce temps en France, le bal des hypocrites bat son plein. Non que çà me surprenne. Je constate. Le « tout est relatif » d’Einstein, aussi une constatation, appliqué à la morale, à la loi, est la porte grand ouverte à toutes les obscénités. Selon lui, la condition du criminel, notre proximité ou notre sympathie pour lui atténuent l’horreur de son crime, l’effacent même s’il le faut. On en arrive sans trop d’efforts à tordre la réalité, pour absoudre le bourreau, en tirant par les cheveux des circonstances atténuantes, en lui inventant des motifs, jusqu’à inverser les rôles. Acrobatique sans doute mais non pas impossible.
Ainsi, le massacre de près de deux cents chrétiens pendant Noël au Nigeria ne suscite qu’un émoi discret. N’osant, par peur, par conformisme ou par opportunisme, accuser la peste islamiste, on préfère dénoncer le seul réchauffement climatique. Cependant qu’au sujet du pogrom perpétré le 7 octobre en Israël par des hordes de terroristes, rebaptisés pour l’occasion « combattants de la liberté », « résistants », ou « anticolonialistes », on hurle avec les loups, n’hésitant pas à tenir Israël pour responsable, par sa politique coupable.
Nous avons assisté aussi, avec stupeur et dégoût, à une autre expression de ce relativisme. Cette fois, au tour des féministes de se décrédibiliser. Ces femmes du monde entier unies depuis quelques années dans un metoo pur, dur, impitoyable, ont détourné les yeux des dépouilles profanées, des corps violés de leurs sœurs, parce que Israéliennes ? Juives ? Aucune autre explication ne me vient à l’esprit…
Et la fête continue. Une obscénité chassant l’autre. Ainsi, a-t-on pu récemment assister dans les médias à une levée de bouclier du gratin parisien pour défendre un des siens d’accusation de viols. Sans honte de s’octroyer le droit d’offrir un passe-droit à l’ogre des plateaux, j’ai nommé Gérard Depardieu, les « stars » se sont dressées pour former une herse autour de leur ami, et se porter garant de lui.
L’élan de solidarité n’est pas ce qui me choque le plus, mais les raisons invoquées pour le justifier : en s’en prenant à cet homme, on attaquerait l’art ! Rien que ça. Le pompon revenant à Emmanuel Macron qui pesant de son poids de président des Français a débité avec aplomb des propos de groupie. Selon lui, la France serait fière de Gérard Depardieu.
Pour ma part, je soutiens qu’aucun homme, même « grand artiste », ne peut, ne doit, être au-dessus de la dignité d’autrui. Qu’en courtisant celui qui dans sa mégalomanie s’est fait aussi gros que le bœuf, en riant de ses réflexions grossières, vulgaires, salaces, nos artistes bleu blanc rouge ont encouragé ses actions, et j’ajoute que leur soutien complaisant aujourd’hui les éclabousse à jamais.
Quant aux vierges effarouchées qui se sont rétractées, mais seulement pour se démarquer du lanceur de la pétition parce que proche de Zemmour, elles devraient commencer par se demander comment, par quel chemin, honteux sans doute, elles en sont arrivées à partager ses idées. Qu’elles sachent aussi que défendre un violeur supposé au nom de son talent n’est en rien plus glorieux que défendre des positions xénophobes ou racistes.
Mais bon, ce que j’en dis, moi.
Je ne voudrais surtout pas jouer les troubles fêtes et brider un grand artiste. Alors, Vas-y Gégé, sers-toi, ne te gêne pas. Quand y a d’la gêne y a pas d’plaisir et qui oserait en refuser à un monstre sacré ? Continue donc à plonger tes pattes d’ours alcoolisé dans les petites culottes de minables invisibles, à honorer leur clito d’humbles mortelles lamda de tes caresses de géant. On est avec toi Gégé, fiers de toi qu’il a dit, Manu. Et si Manu a dit, manu militari…
© Judith Bat-Or
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