
Nous y sommes. « Notre libération de la Palestine, c’est notre libération à tous ici ». Ce qui voudrait dire que la France est un territoire occupé comme le serait, selon eux, la Palestine par Israël. Outre le fait qu’ils se fantasment à bon compte en combattants révolutionnaires, ils se déclarent ainsi prêts à l’affrontement avec l’occupant « français » non musulman.
On voit ici les dégâts causés par le mouvement intersectionaliste qui a colonisé le conflit Israël-Hamas, pour en faire sa tête de gondole, un produit d’appel victimaire au carrefour de toutes les luttes. La descente des quartiers sur les Champs Elysées « contre les racismes, l’islamophobie, toutes les injustices, les violences policières » -en oubliant au passage celles faites aux femmes, aux homosexuels…- c’est l’accouplement pré-insurrectionnel des « Frères Musulmans » et des « Insoumis », de Tarik Ramadan et de J.L Melenchon. De l’entrisme au chaos avec comme moteur la haine, celle des koufars pour les uns, celle du système pour les autres.
Quand je suis arrivé à Tel Aviv quelques jours après le 7/10, mes amis israéliens s’étonnaient souvent de ma venue pendant la guerre. Près de 3 mois plus tard, ils s’inquiètent pour nous, à Paris. Moi aussi.
© Georges Benayoun