La trahison, c’est aussi quand il n’y a pas de traduction
L’une des raisons pour lesquelles l’Europe, et notamment la France, prend le narratif palestinien pour parole d’évangile, est l’ignorance de la langue arabe.
Deux organismes emploient des arabophones pointus pour traduire ce que les dirigeants palestiniens ne disent jamais en anglais (et encore moins en français, langue largement devancée par le russe dans la région).
Le premier est l’Américain MEMRI[1], Middle East Media Research Institute, qui traduit les médias de l’arabe, du farsi, de l’ourdou-pashtou, du turc et du russe, en couvrant l’actualité en provenance d’Iran, du Pakistan, d’Afghanistan, d’Inde, de Turquie, du Moyen-Orient, d’Asie et de Russie. MEMRI traduit aussi les quotidiens dans ces langues basés au Royaume-Uni et dans d’autres pays occidentaux.
Le second est Palestinian Media Watch[2], un institut d’analyse israélien à but non lucratif, qui fait des recherches approfondies sur la société palestinienne. C’est PalWatch qui a exposé l’étendue de la glorification du terrorisme et de l’incitation au martyre opérées par l’Autorité palestinienne. Il a publié les preuves du versement des salaires aux terroristes condamnés et même la grille de leurs rémunérations. Il a documenté l’attribution de noms de terroristes à des écoles, et la promotion du terrorisme à la télévision, ainsi que dans les manuels scolaires. PalWatch renseigne régulièrement le gouvernement israélien, le Congrès américain et les élus de nombreux pays : Australie, Belgique, Grande-Bretagne, Pays-Bas…
Pas de tampon de la Croix-Rouge, pas de salaire pour les terroristes !
PalWatch a publié les échanges de courriers entre les terroristes du Hamas et la Croix-Rouge, qui sert d’intermédiaire avec l’Autorité palestinienne pour le versement des salaires de la mort.
L’Autorité palestinienne versera en décembre 2023, presque trois millions de dollars (2 789 430 $) aux familles des 1500 terroristes du Hamas morts au combat. Selon la loi de l’Autorité palestinienne, tout terroriste tué en attaquant Israël est catalogué comme « martyr ». Sa famille reçoit aussitôt de l’Autorité palestinienne une prime de 6 000 shekels (1 511 $) et une allocation mensuelle à vie de 1 400 (353 $).
Le salaire moyen en Palestine est environ 1000 shekels (250 $).
En outre, les 50 assassins du Hamas qui ont été capturés recevront en prison un salaire mensuel de 1 400 shekels par mois (350$), qui passera ensuite à 12 000 shekels (3000$/mois). Sans compter les bonus pour ceux des terroristes qui sont mariés et qui ont des enfants.
Le salaire est indexé sur le nombre de victimes, corollaire du temps de prison auquel chaque terroriste a été condamné.
“S’il ne nous restait qu’un seul centime, nous le verserions aux familles des martyrs et des prisonniers”. (Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité palestinienne[3]).
Pour l’année 2024, l’Autorité palestinienne a demandé aux bénéficiaires de remplir un formulaire qui devait être transmis à la Croix-Rouge fin décembre 2023, afin qu’il n’y ait pas d’interruption dans les paiements[4] :
Texte affiché à Bethléem : “Honorables parents de prisonniers, veuillez produire un document de la Croix-Rouge internationale pour ceux qui n’ont pas été condamnés et dont les noms figurent ci-dessous ; un document de la Croix-Rouge internationale accompagné d’un nouvel ordre de détention administrative pour les détenus administratifs ; et un document de la Croix-Rouge internationale accompagné d’un verdict pour les prisonniers condamnés.
Ceci afin de renouveler l’approbation de l’éligibilité monétaire (c’est-à-dire les salaires de l’AP pour les prisonniers terroristes) avant le 1er janvier 2024. Je vous remercie”.
Titre de la liste ci-dessus : “La liste des prisonniers dont l’éligibilité prendra fin au cours du mois de décembre 2023… Administration du District 7 – District de Bethléem”
(Mouvement du Fatah – Branche de Bethléem, canal des télégrammes, 4 décembre 2023).
La Croix-Rouge a choisi son camp : ce n’est pas celui de la neutralité
Le même texte a été publié avec une liste correspondante à Hébron, demandant aux familles : “Apportez un nouveau document (de la Croix-Rouge) » ou « Apportez un document de (détention) administrative portant la (signature) de la Croix-Rouge”.
Itamar Marcus, le directeur de Palwatch, a expliqué que “Le rôle de la Croix-Rouge internationale dans ce processus est central. L’organisation internationale de santé est impliquée dans ce processus, car lorsqu’elle rend visite aux prisonniers, elle est en mesure d’apporter des formulaires. La sécurité israélienne ne regarde pas les formulaires et n’empêche pas le prisonnier terroriste d’accéder aux formulaires qu’il doit signer”.
La Croix-Rouge a toujours manifesté une partialité anti-israélienne qui va à l’encontre de ses statuts, mais qui est regardée avec bienveillance par la plupart des pays contribuant à ses finances. Ainsi, le Croissant-Rouge palestinien a-t-il été abrité sous le chapeau rouge et blanc dès sa naissance, alors que le Maguen David Adom, lui, a dû attendre 2006 pour gagner une bataille juridique de plusieurs décennies afin d’y faire accepter sa présence[5].
Depuis le 7 octobre 2023, environ 2 400 Arabes de l’Autorité palestinienne soupçonnés de terrorisme ont été arrêtés en Judée et en Samarie (Rive occidentale en anglais, Cisjordanie en français), dont près de la moitié sont membres du Hamas.
Depuis le 7 octobre, sur les 240 hommes, femmes, enfants que le Hamas avait pris en otages, plus d’une centaine subit encore les tortures, le manque de soins et la malnutrition imposés par les ravisseurs.
La Croix-Rouge n’a pas fait plus d’effort pour leur rendre visite et soulager leur misère qu’elle ne l’avait fait pour les Juifs concentrés dans les camps de la mort par l’inspirateur du Hamas.[6]
Le CICR a admis… le 23 janvier 2020 avoir manqué d’empressement à l’époque[7]. Peut-être dans 75 ans, regrettera-t-il d’avoir abandonné les otages des nazislamistes à leur sort en 2023 ?
La Croix-Rouge aime les croissants, pas le pain azyme
Un couple d’otages, Raz et Ohad Ben Ami, a été kidnappé au kibboutz Be’eri. Le couple a été séparé à son arrivée en captivité. Ohad, le mari âgé de 55 ans, est toujours prisonnier. La femme, Raz, 57 ans, a été libérée. Les conditions inhumaines dans lesquelles elle a été détenue l’ont d’autant plus affaiblie qu’elle n’a pas reçu les médicaments indispensables à sa maladie chronique.
Tout au long de sa captivité, les membres de sa famille ont supplié les représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Israël, en Allemagne et aux États-Unis d’essayer de lui faire parvenir des médicaments, mais ils ont essuyé un refus. Cynisme ou bêtise, un de ses représentants leur a même envoyé un courriel : “Je vous souhaite de réussir à rétablir le contact avec les membres de votre famille”.
Le Centre juridique israélien Shurat Hadin a déposé une plainte au nom de Raz et Ohad Ben Ami et de leurs familles contre le CICR. L’action en justice accuse la Croix-Rouge de ne pas avoir rempli son mandat de visite aux otages israéliens détenus à Gaza, de ne pas avoir garanti leur sécurité et de ne pas avoir agi pour leur libération[8]. Le rôle et les pouvoirs du Comité international de la Croix-Rouge lui confèrent non seulement des droits, mais aussi la responsabilité d’agir dans des cas comme celui des otages israéliens. Pourtant, ils n’ont commencé à se mobiliser que plusieurs semaines après l’enlèvement et ils l’ont fait avec une indolence coupable.
Le cœur de la Croix-Rouge balance
Deux devises sont supposées représenter la vocation de la Croix-Rouge : Inter arma caritas (Parmi les armes, la charité) et Per humanitatem ad pacem (Pour l’humanité jusqu’à la paix).
Mais le latin, c’est de l’hébreu pour les familles des otages israéliens : nonobstant les slogans ronflants, ils ont manifesté à Tel Aviv contre le CICR, quand sa présidente, Mirjana Spoljaric, est venue en Israël, le 14 décembre 2023. Mme Spoljaric a rejeté les appels de l’État juif à faire pression sur le Hamas pour qu’il autorise la Croix-Rouge à rendre visite aux otages : d’après elle, le groupe terroriste n’acceptera pas et en prenant de telles mesures, son organisation risquerait de perdre l’influence dont elle jouit pour opérer dans un tel conflit.
Comme son action est égale à zéro en faveur des victimes, il faut en conclure qu’elle ne veut pas qu’on l’empêche de porter aide et secours aux agresseurs.
Elle a agi avec la même réticence lorsque le père d’un otage lui a demandé de faire passer à son fils, qui souffre d’asthme, son inhalateur[9].
Il est clair que l’influence de la Croix-Rouge s’arrête au même endroit que son envie de servir humanitatem ad pacem : à la lettre J comme Jésus le Juif.
© Liliane Messika
Une partie de cet article est parue sur Causeur
www.causeur.fr/la-croix-rouge-au-service-du-hamas-272220
Notes
[1] www.memri.org/
[2] https://palwatch.org/Home/
[3] Vidéo : www.memri.org/reports/palestinian-authority-pa-president-abbas-if-we-had-only-single-penny-left-we-would-pay-it
[4] https://palwatch.org/page/34860
[5] www.mda-france.org/fr/255-l-histoire-du-mda.html
[6] Photo : Bundesarchiv Bild 146-1987-004-09A, Amin al Husseini und Adolf Hitler.jpg
[7] www.icrc.org/en/document/icrc-wwii-holocaust
[8] www.nytimes.com/2023/12/22/world/middleeast/israel-hamas-hostages-red-cross-lawsuit.html
[9] www.timesofisrael.com/liveblog_entry/icrc-reportedly-refused-to-take-photo-with-hostages-families-during-tel-aviv-meeting/
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