
« Les derniers épisodes de la chronique française parviennent à capter l’attention alors qu’il n’y a plus rien à raconter dans ce quinquennat.
Ne plus élire un premier de la classe: ce sera certainement l’un des enseignements que les Français tireront, au terme de la décennie Macron. Cette saga commencée, il y a sept ans, dans les fastes de la virtuosité baroque et séductrice d’un Don Giovanni à la française, se termine dans le bourbier des illusions perdues, le titre que l’on peut donner au septennat d’Emmanuel Macron. De Mozart à Balzac, le roman de d’Emmanuel Macron est celui d’une déchéance de la sincérité. Il suffit d’entendre le lamento des Macronistes de la première heure qui ressassent leur déception. « Il est ailleurs, et on ne sait pas où », déplore en petit comité un de ses premiers compagnon de marche.
Il faut rendre toutefois hommage à la créativité du principal intéressé : les derniers épisodes de la chronique française parviennent à capter l’attention alors qu’il n’y a plus rien à raconter dans ce quinquennat, que le récit national est à l’os. Enlisé dans les sables mouvants du « En même temps », Emmanuel Macron s’est entêté à vouloir faire voter un texte sur les conditions d’accueil des immigrés, serti par LR et le RN, sacrifiant la cohésion de sa majorité- dont il n’a que faire en réalité- pour se mettre en phase avec l’opinion qui souhaite un durcissement de la politique en la matière. Pour expliquer son choix, Emmanuel Macron a de nouveau appliqué sa méthode: assumer devant les Français, c’est à dire “causer dans le poste“, comme il aime à le dire, parodiant la gouaille du titi parisien qu’il n’est pas.
Avec la morgue de celui qui sait mieux, puisqu’il est le chef, le premier, le meilleur. Non, ce n’est pas une victoire du RN, répète-t-il avec cette audace qui consiste à nier l’évidence. Comme si la politique se réduisait à une arithmétique.
Il faut se souvenir qu’Emmanuel Macron a imposé à son camp, dès la rentrée 2019, le thème de l’immigration en donnant une retentissante et insolente interview au magazine ultra conservateur Valeurs Actuelles, dans laquelle il expliquait, entre autres, qu’Eric Zemmour avait une vision qu’il combattait, mais qui avait le mérite d’exister. C’est parce qu’il voyait bien la prégnance de ces idées qu’il a décidé de les affronter à bras le corps, en médusant son camps bercé par la litanie du dépassement.
Aujourd’hui, il est enlisé dans les marais de son discours et chaque geste contribue à l’enfoncer un peu plus, à décrédibiliser sa parole. On a connu, depuis les massacres du 7 octobre, la désastreuse godille sur le Proche-Orient, voici le cynique contrefeu sur Gérard Depardieu. En se faisant l’avocat de ce diable d’homme qu’est devenu le monstre – sacré ? – du cinéma français, Emmanuel Macron a atteint son objectif médiatique en focalisant les journalistes sur le sujet. On ne parle plus que de ça, et moins du vote de la loi. Comment sortir d’une polémique ? En en créant une autre autre… Premier commandement de la communication pour les nuls.
Mais la victoire a été de courte durée et l’effet boomerang n’a pas tardé: voilà le président accusé de protéger les puissants et les tenants du patriarcat. En clamant son admiration pour Depardieu, au nom du refus de la « chasse à l’homme », voilà le président Macron suspecté d’oublier la cause des femmes victimes de violences sexuelles, grand combat de son premier quinquennat, recadrant au passage sa ministre de la Culture qui continuait à croire que cette feuille de route était active. Le silence d’une Marlène Schiappa, étendard macronienne de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, est d’ailleurs éloquent. Face aux révélations de la presse et aux plaintes contre Gérard Depardieu, Emmanuel Macron a fugacement évoqué le sort des victimes: « Pas touche à Depardieu, attendons la justice, il faut respecter la présomption d’innocence, qui reste un principe de droit inaliénable ». Sauf que le droit de la presse de prendre l’opinion à témoin, ainsi que les responsables politiques, n’est pas tenu par ce principe. Dans le cas présent, il s’agit d’une mise en en lumière des paroles abjectes de l’acteur contre les femmes et les jeunes filles, un personnage honoré par la République et pour lequel le président continue de clamer son admiration, enlisé dans le champs de son ‘En même temps ». Emmanuel Macron n’est pas le premier Président d’un monde nouveau mais le dernier d’un monde ancien qu’il a peine à quitter ».
© Michaël Darmon. i24News
***
Commentaire de Simon André Mamou
« J’ai lu et j’ai relu. Je suis très réticent à accepter ces commentaires.
Il y a deux arguments qui sont développés sur 2 sujets différents :
Le plus simple c’est l’attaque massive contre Gerard Depardieu. Le President Macron rappelle l’immense talent de l’acteur et demande qu’on laisse à la justice le soin d’établir les fautes et les responsabilités. Je trouve que cette attitude est conforme au Droit. Elle prouve le courage de celui qui se dresse devant ceux qui rêvent de scalper l’acteur célèbre, riche et puissant.
Ensuite il y a les textes sur l’immigration. Les citoyens ( 2/3 ou 3/4 ) sont pour que l’immigration soit sous contrôle et que les aides sociales soient réservées aux nationaux ou aux étrangers dont on souhaite ou on accepte le séjour . Le Président n’a pas de majorité et il ne peut satisfaire son aile droite qu’en mécontentant son aile gauche . Alors on élabore un compromis tout en souhaitant que le Conseil Constitutionnel le débarrasse de ses articles voulus par Les Républicains . C’est habile et hypocrite , c’est politique !
Non , ce n’est pas la fin du « »macronisme » qui n’est pas remplaçable actuellement et dont les résultats économiques sont remarquables.
Bruno Le Maire remplacera la Première ministre qui est exténuée. Ceux qui sonnent l’hallali prennent leurs rêves pour des réalités ».
© André Simon Mamou. Tribune juive
https://www.i24news.tv/fr/actu/analyses/1703364384-emmanuel-macron-sur-son-champs-enlise