Maman est partie en Décembre 2019, voici son hommage :
Lettre d’adieu à ma mère
Maman
Depuis toujours, maman, je sais quelle chance j’ai eu d’être ton enfant. Quel bonheur unique et incroyable d’avoir été ton fils, ton fils et celui de papa.
J’ai toujours réclamé ta tendresse et tu me l’as toujours accordée, comme tu l’as toujours accordée à tous avec les mains tendues et le coeur ouvert.
Tu m’as comblé d’amour et d’attentions sans jamais m’étouffer, et je te dois ainsi qu’à papa la liberté et la conscience aiguë que j’ai du bonheur des petites choses.
Avec papa vous avez formé le couple le plus aimant et le plus protecteur qu’un enfant puisse espérer. C’est auprès de vous que j’ai puisé l’image idéale de l’harmonie et cette chaleur rassurante et protectrice que votre enfance tragique vous avait refusée.
Maman, tu avais tout perdu, ils t’avaient tout volé à l’exception de ton incommensurable humanité. La haine et la folie humaine pensaient vous avoir déracinés, papa et toi, vous avoir brisés, mais vous étiez si forts et si bons que vous avez transformé le chaos et la peur en harmonie et en courage.
Tu nous accueillais tous comme tes rois, chaque fois, autour de ta table c’était le “Festin de Berthe”. Tu mettais autant de délicatesse et d’énergie à nourrir nos corps que d’affection à nourrir nos âmes.
Ta cuisine était le laboratoire de ton génie à rendre les tiens heureux. Chaque plat était un mot d’amour, une caresse.
Ils avaient tenté dans ton enfance de te priver de mémoire, de patrie, de tendresse mais toi maman, tu n’avais rien oublié de ce qui fait notre histoire, nos origines, notre culture, notre humanité.
Chez toi, je suis toujours chez moi, comme au cœur même de chez moi, comme dans le cocon doux et familier de mon enfance.
Je regarde les photos de votre jeunesse, vous étiez beaux, tu étais belle et tu es restée belle jusqu’au dernier instant. Digne et douce aussi. Tu savais rire et j’étais heureux que ça, non plus, ils n’aient pas pu l’arracher de ton beau visage.
Papa et Toi formiez l’unité parfaite que seul le grand amour et la confiance inébranlable autorise.
Rien, maman chérie, n’a été simple pour toi… et je te remercie du fond de mon âme de m’avoir rendu la vie si facile à tes côtés et d’avoir su me consoler, me pardonner aussi.
Tu n’as pas seulement été une maman irréprochable pour Laurent et moi, c’est avec infiniment de tendresse que tu as accueilli Laurence et Svetlana, que tu as été la meilleure des grands-mères pour Nicolas, Lisa et Damien, attentive et heureuse.
J’aurais voulu pouvoir atténuer tes souffrances en te rendant tout l’amour que tu nous as donné tout au long de ta vie de “femme vaillante” d’ “Echet Ch’aïl”.
Ton absence sera désormais mon chagrin, mais je sais, maman chérie, que ton esprit peuplera à jamais mon coeur et le coeur de tous celles et ceux qui sont venus te dire merci et au revoir.
Que ton souvenir, maman, soit pour nous tous une source éternelle de bénédiction.
Je t’aime, maman
Bernard
Bel et touchant hommage de Bernie à sa maman, cette lettre ressemble souvent en plus littéraire à celles que nous pourrions écrire à nos mamans mortes en décembre.
Ce “Ils” dont ce fils parle…