Serge Klarsfeld, le chasseur de nazis qui n’a plus peur du RN. Par Olivier Faye

L’avocat historien a voué son existence à la mémoire de la Shoah. En traquant les anciens dignitaires nazis ainsi qu’en dénonçant avec constance une extrême droite française alors ouvertement antisémite. Pourtant, à 88 ans, le fils de déporté ne considère plus le RN comme un danger, mais comme un allié face au sentiment antijuif et à la menace de l’islamisme. 

Serge Klarsfeld, chez lui, à Paris, le 5 décembre 2023.  
© ILYES GRIYEB POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

Sur un mur, un plan du camp d’­Auschwitz-Birkenau. Sur un autre, une petite toile ensoleillée de Florence. Serge et Beate Klarsfeld aimaient passer des vacances dans la cité toscane quand ils ne traquaient pas d’anciens dignitaires nazis. Mais tout, dans les bureaux qu’ils occupent au rez-de-chaussée d’un immeuble du 8e arrondissement de Paris, raconte une vie consacrée à la mémoire des victimes de la Shoah.

Des exemplaires du Mémorial de la déportation des Juifs de France (1978), leur livre monument – il pèse 7 kilos –, côtoient ceux de l’autre montagne qu’ils ont érigée, le Mémorial des enfants juifs déportés de France (1995). L’un a été le premier à répertorier les noms des 74 182 juifs déportés de l’Hexagone, l’autre à rendre leur humanité, en retraçant leurs courtes existences, aux 11 400 enfants juifs de France morts dans les camps.

Serge Klarsfeld aurait pu être l’un d’entre eux si son père, Arno, ne s’était pas sacrifié en se rendant à la Gestapo, venue frapper à la porte de leur appartement niçois, la nuit du 30 septembre 1943. L’enfant était alors caché, avec sa mère et sa sœur, dans le double fond d’une armoire. Il avait 8 ans.

Le vieil homme en a aujourd’hui 88 et il se tient droit, assis dans son fauteuil en cuir. Son épouse, Beate, 84 ans, court d’un bout à l’autre de l’appartement pour guider, en cette fin du mois de novembre, le chauffagiste de passage. Des coupures de presse punaisées derrière Serge Klarsfeld rappellent ce qu’a été l’existence du couple depuis leur rencontre, un jour de 1960, sur le quai du métro Porte-de-Saint-Cloud : la gifle infligée par la jeune militante allemande, en 1968, au chancelier Kurt Georg Kiesinger, ancien responsable de la propagande radiophonique hitlérienne ; le procès d’ex-dignitaires du IIIe Reich à Cologne, en 1979, durant lequel l’avocat défendit les parties civiles ; la traque rocambolesque, en Bolivie, du « boucher de Lyon », Klaus Barbie, chef de la Gestapo dans la capitale des Gaules, condamné à la perpétuité par la justice française, en 1987 ; les multiples procès intentés – et gagnés – pour antisémitisme contre Jean-Marie Le Pen…

En 2022, faire barrage à Marine Le Pen

Une vie de roman, immortalisée par le téléfilm La Traque (2008), dans lequel Yvan Attal interprète le rôle de Serge Klarsfeld et dont l’affiche est placardée au mur, elle aussi. « Nous avons toujours, Beate et moi, combattu l’extrême droite antijuive », rappelle l’octogénaire d’une voix assurée. Le 16 avril 2022, le couple signait encore une tribune dans Libération pour appeler, lors de l’élection présidentielle, à faire barrage à Marine Le Pen, « fille du racisme et de l’antisémitisme ».

Que s’est-il passé, alors, pour que Serge et Beate Klarsfeld acceptent de recevoir, quelques semaines plus tard, le 13 octobre 2022, la médaille de la ville de Perpignan des mains de son maire Rassemblement national (RN), Louis Aliot ? Pour qu’ils décident d’adouber la participation du RN à la marche contre l’antisémitisme, le 12 novembre ? Pourquoi Serge Klarsfeld clame-t-il désormais que la formation lepéniste aurait « abandonné l’antisémitisme, le négationnisme » et se rapprocherait « des valeurs républicaines » ?

« Nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de braves gens au Rassemblement national », a assuré l’octogénaire dans une interview au Figaro, trois jours avant la marche, tandis que, selon lui, « l’extrême gauche abandonne sa ligne d’action contre l’antisémitisme ». Des propos qui portent, ébranlent les certitudes et imposent le silence : nul ne veut écorner cette grande figure morale avec des reproches publics. Il est plus simple de lui trouver des défenseurs – comme Richard Prasquier, ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui se dit « satisfait de l’évolution du RN » – que des détracteurs.

« Le RN, c’est évident, n’a pas rompu avec l’antisémitisme, estime le philosophe Bernard-Henri Lévy. Il ne suffit pas d’une marche pour consommer une rupture, de quelques déclarations arrachées par des journalistes insistants pour signifier un retournement des âmes et des esprits. » Le parti lepéniste, lui, ne s’est pas tu.

« J’ai été sensible à l’entretien donné par monsieur Serge Klarsfeld, qui dit qu’il n’a rien à reprocher à Marine Le Pen et au Rassemblement national sur le sujet de l’antisémitisme », a réagi sur la chaîne CNews le président du RN, Jordan Bardella. Le jeune dirigeant essayait ainsi de sortir de la polémique qu’il avait lui-même créée en déclarant que Jean-Marie Le Pen n’était, à ses yeux, « pas antisémite ».

Il reste d’ »extrême centre », affirme-t-il

L’enjeu posé par le militant de la mémoire, ­historien et avocat est capital. Il consiste à savoir si l’extrême droite française s’est débarrassée ou non de l’antisémitisme, « cette maladie de l’humanité », selon les mots de Serge Klarsfeld. Et si l’empathie exprimée par Marine Le Pen envers la communauté juive à la suite de l’attaque terroriste du Hamas, en Israël, le 7 octobre, est sincère ou simplement opportuniste.

Depuis cette date, de nombreux juifs se demandent si l’ancien Front national, ennemi historique, pourrait devenir un protecteur face à l’explosion des actes antisémites et à la menace de l’islamisme, dans un contexte où la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon semble leur tourner le dos. Serge Klarsfeld, en tout cas, a choisi de faire confiance.

Qu’on ne s’y trompe pas : l’homme qui achetait des pages de publicité dans la presse, en 2017, pour appeler à faire barrage à Marine Le Pen, avec des photos évoquant les camps de concentration, n’a pas viré à l’extrême droite. Il reste d’« extrême centre », affirme-t-il. D’ailleurs, aux élections européennes de 2024, son « vote ne sera pas pour le Rassemblement national », précise-t-il. Qu’on ne s’y trompe pas non plus : l’octogénaire n’a pas perdu la tête avec l’âge, simplement un peu de son audition.

Toutes les personnes contactées pour cet article racontent un homme « droit » et « extraordinairement précis », dont les années n’ont pas altéré la recherche constante de la « vérité »« Quand il parle d’un sujet, il entre dans le détail, ce n’est pas quelqu’un de superficiel. Il est intellectuellement alerte, professionnel dans sa démarche », souligne Pierre-François Veil, fils de Simone Veil et président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah – qui « doute », lui, de la sincérité de la conversion du RN.

La préférence nationale passée sous silence

Non, Serge Klarsfeld revendique simplement le fait de ne « pas être sectaire ». Il veut encourager les bonnes volontés pour mieux les arrimer à son camp. Et ne pas tourner le dos à un parti qui pesait 41,5 % des voix au second tour de l’élection présidentielle en 2022. « J’ai constaté une évolution très nette avec l’arrivée de Marine Le Pen en ce qui concerne l’antisémitisme, explique-t-il, installé dans son bureau. Elle affirme une solidarité vis-à-vis des juifs, qui sont inquiets en France, et une solidarité vis-à-vis de l’Etat d’Israël. Dans des périodes difficiles, il faut des alliés. Pour moi, un parti d’extrême droite ne peut être appelé d’extrême droite que s’il est antijuif. »

Ce qui revient à passer sous silence la préférence nationale – pivot xénophobe du projet lepéniste – et la volonté affirmée de ratiboiser l’Etat de droit, deux éléments objectifs de définition de l’extrême droite. Mais le traumatisme du 7 octobre lui fait reconsidérer l’essentiel. Son épouse, Beate, assume le mot de « peur ». Comme lui, elle soutient l’idée que « c’est bien d’avoir des gens qui supportent Israël et combattent l’antisémitisme » à l’heure où « le monde se réveille contre Israël ». Le monde « arabo-musulman » en particulier, complète Serge Klarsfeld.

« La masse des musulmans qui vivent en France est attentiste et silencieuse, mais ils ont des sentiments propalestiniens qui sont dangereux pour les juifs ici », poursuit-il. Soit la grille de lecture qui conduit Marine Le Pen, depuis une dizaine d’années, à se présenter en rempart de la communauté juive, arguant de son combat contre l’islamisme.

La députée du Pas-de-Calais considère de longue date les chambres à gaz génocidaires comme le « summum de la barbarie ». Mais les déclarations de son père les qualifiant de « détail de l’histoire » ne l’ont jamais empêchée de militer à ses côtés jusqu’à l’heure de l’héritage. Serge Klarsfeld en convient : l’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, en 2015, n’a pas été accompagnée d’un discours de rupture « forte » sur le fond.

« Nous n’avons pas à rougir de notre histoire qui a vu des patriotes, réunis par l’amour de notre pays, ramasser le drapeau français que nos dirigeants avaient piteusement laissé dans le caniveau », assurait au contraire Marine Le Pen, en octobre 2022, lors d’un colloque organisé pour les 50 ans de son parti – incluant, de fait, les figures de la collaboration qui ont contribué à fonder le FN… Quand Bruno Gollnisch se rend, en décembre 2022, au dîner du Parti de la France, une petite formation antisémite, aux côtés du négationniste Hervé Ryssen, personne au RN ne songe à l’exclure du conseil national, le « parlement » du parti.

Indulgence

Serge Klarsfeld le reconnaît : la fille de Jean-Marie Le Pen dispose de solides marges de progression.  « Marine Le Pen doit admettre le discours de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans la rafle du Vél’d’Hiv et la loi Gayssot [qui a créé, en 1990, le délit de négationnisme] », juge-t-il. L’indulgence de l’historien lui est néanmoins acquise. Elle tient autant aux circonstances qu’aux hommes.

A la rentrée 2022, Philippe Benguigui, militant pour la mémoire de la Shoah à Perpignan, appelle Serge Klarsfeld, son ami de trente ans. Les deux hommes ont travaillé ensemble sur le projet de Mémorial du camp de Rivesaltes. Le premier demande au second s’il veut bien descendre dans les Pyrénées-Orientales afin de lui remettre, lors d’une cérémonie, ses insignes nouvellement acquis de chevalier de la Légion d’honneur. Serge Klarsfeld accepte de bon cœur.

Philippe Benguigui lui précise qu’il a également convié le maire de Perpignan, Louis Aliot, dont il est proche. Pas de réaction défavorable, c’est donc que Serge Klarsfeld approuve. Prévenu de l’initiative par l’antenne locale de son mouvement, le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, met en garde l’historien contre le risque d’une « opération de communication » du parti lepéniste. Son mail reste sans réponse.

Louis Aliot occupe une place à part au sein du Rassemblement national. Pendant des années, l’ancien chef de cabinet de Jean-Marie Le Pen a avalé (presque) sans broncher les propos antisémites de son ex-patron. Mais ce petit-fils d’un juif pied-noir est aussi l’un de ceux qui poussent sa formation à abandonner cette doctrine raciste. L’ancien compagnon de Marine Le Pen a effectué, en 2011, un voyage en Israël, inédit à l’époque pour un cadre frontiste de ce niveau – il était alors numéro deux du FN. « C’est l’antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous. Il n’y a que cela… A partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique, vous libérez le reste », résumait-il, en 2014, face à l’historienne Valérie Igounet (Le Front national, de 1972 à nos jours, Seuil, 2014).

De quoi rassurer les Klarsfeld, qui acceptent de recevoir de ses mains, le 13 octobre 2022, la médaille de la ville de Perpignan à l’issue de la cérémonie de Légion d’honneur de Philippe Benguigui. Ces derniers s’entretiennent ensuite avec Louis Aliot pendant près d’une heure et demie. « Ils m’ont posé des questions sur mon parcours, raconte le maire de Perpignan. Ils ont compris que, pour les pieds-noirs, Jean-Marie Le Pen, c’est l’homme de la IVe République qui quitte les bancs de l’Assemblée nationale pour aller se battre en Algérie. Ils ont surtout vu que, pour la protection de la mémoire et pour l’avenir, il est important de rallier à sa cause des gens qui n’étaient pas forcément en soutien de leur combat. » La discussion s’avère fondatrice. « Au RN, un certain nombre de notables ressemblent à Aliot », veut désormais croire Serge Klarsfeld.

La soirée d’hommage se transforme en débat

Le retour du couple à Paris est houleux. Beaucoup, au sein des institutions juives, ne comprennent pas cette excursion ­perpignanaise. Le nouveau président du CRIF, Yonathan Arfi, reconnaît pudiquement une « différence d’analyse » face au « géant » Serge Klarsfeld en raison du risque d’« instrumentalisation » des lepénistes. Le linge sale se déballe une semaine plus tard, le 19 octobre. En famille ou presque.

La soirée d’hommage aux Klarsfeld, prévue de longue date par l’association des Amis du CRIF dans un hôtel parisien, se transforme en débat sur l’attitude à adopter face à l’extrême droite. Arno Klarsfeld, 58 ans, fils de Serge et Beate, s’installe d’autorité à la tribune : il s’est invité à la dernière minute. Le conseiller d’Etat, habitué des plateaux des chaînes d’information en continu, électrise une assistance divisée.

L’extrême gauche, voilà le nouvel ennemi, assure-t-il, défendant l’initiative de ses parents. La majorité des deux cents personnes présentes approuvent. « Nous ne sommes pas dans un meeting politique ! », s’agace l’animateur de la soirée, Paul Amar, ancienne star du « 20 heures » de France 2. « Il y avait des intervenants désagréables, agressifs et malpolis envers mes parents. Je n’ai vraiment pas pu le supporter », justifie après-coup Arno Klarsfeld.

Dans l’appartement du couple Klarsfeld, à Paris, le 5 décembre 2023.
Dans l’appartement du couple Klarsfeld, à Paris, le 5 décembre 2023.  
© ILYES GRIYEB POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

De nombreux proches du couple attribuent à cet ancien soutien de Nicolas Sarkozy l’attitude de ses parents à l’égard du RN. Arno Klarsfeld est un invité régulier de CNews et d’autres médias conservateurs, où il critique l’Ukraine, coupable à ses yeux de glorifier certaines figures nationalistes ayant collaboré avec l’Allemagne nazie. Il livre aussi des chroniques sur Radio J, décrivant sa crainte de voir les sociétés occidentales « se diluer » sous l’effet de l’immigration.

Très proche de ses parents, Arno Klarsfeld habite dans le même immeuble qu’eux, juste au-dessus de leurs bureaux, au troisième étage, quand Serge et Beate logent au cinquième. Seule sa sœur, Lida, 50 ans, est partie, pour s’installer à Rome. Arno vit lesté du prénom de son héroïque grand-père. Il a longtemps tenté de se ménager une place dans le récit familial en militant contre Jean-Marie Le Pen, à la fin des années 1980, ou en plaidant comme avocat, dans les années 1990, contre le milicien Paul Touvier et l’ancien préfet Maurice Papon, tous deux condamnés pour complicité de crimes contre l’humanité.

« Personne n’influence mon père, certainement pas moi, ou peut-être sur le port d’une cravate », évacue-t-il aujourd’hui. Dans le dernier bulletin de l’association des Fils et filles des déportés juifs de France (FFDJF) – qu’il a fondée avec son épouse en 1979 –, Serge Klarsfeld écrit qu’Arno est « [leur] porte-parole sur les chaînes d’information (…), que ses prises de position sont aussi les [leurs]. »

« Ces notions s’affadissent ou s’affaiblissent »

En rentrant de Perpignan, l’octogénaire s’est un instant senti « malheureux » de « se retrouver un peu seul dans son initiative », raconte son ami l’écrivain Marek Halter – qui « comprend sa démarche » mais « ne la partage pas ». Il s’est vite ressaisi. L’historien relève d’ailleurs que les réactions à son interview au Figaro se font moins négatives que les critiques émises après sa venue à Perpignan.

Nous relisons à Serge Klarsfeld un extrait des Mémoires (Flammarion) qu’il a publiés avec son épouse en 2015, dans lequel il écrivait que, « par leur culture et par leur mémoire des persécutions si longtemps subies, les juifs portent en eux l’amour de la liberté et le respect de la personne humaine ». Le vieil homme réagit sans ciller : « En temps de guerre, et Israël est en guerre perpétuelle, les priorités sont des priorités de survie. Donc ces notions s’affadissent ou s’affaiblissent. »

La plupart des membres de la FFDJF soutiennent les Klarsfeld dans leur démarche. Le millier d’adhérents qui composent l’association représentent quasiment une seconde famille pour eux. Ils ont passé ensemble tant de temps à étudier les archives du régime nazi, à rédiger des fiches bristol sur les convois de déportés, à inaugurer des stèles commémoratives ou à poser des plaques mémorielles sur les façades des écoles.

« Ce couple est l’honneur de l’humanité », vante Claude Bochurberg, membre des FFDJF. Régine Lippe, autre militante de l’association, qui va régulièrement avec les Klarsfeld « lire les noms de [leurs] disparus » au Mémorial de la Shoah, les respecte tout autant, même si elle a, au départ, été un peu choquée par leur changement de cap. « Mais, en réfléchissant, je me suis dit : “Mince, ces 40 % de gens qui votent pour le RN ne sont pas tous antisémites” », raconte cette retraitée de 86 ans, cachée par des Justes tout au long de la seconde guerre mondiale et dont le père a été déporté.

Parfois consulté par l’entourage présidentiel

A tous, les Klarsfeld proposent de participer à un « voyage de solidarité » en Israël, début janvier, pour soutenir l’Etat hébreu dans sa guerre contre le Hamas, ponctué par une rencontre avec le président d’Israël, Isaac Herzog. L’été dernier, la plupart se réjouissaient à l’idée de rallier Berlin pour assister à la remise de la grand-croix de la Légion d’honneur à Serge Klarsfeld par Emmanuel Macron.

Le militant, qui est parfois consulté par l’entourage présidentiel pour ­préparer les discours mémoriels, s’est souvent affiché à ses côtés. Mais l’événement, prévu début juillet en marge d’une visite d’Etat, a été reporté en raison des émeutes urbaines. Il doit « en principe » être reprogrammé, glisse un proche du chef de l’Etat, malgré la gêne qu’ont pu susciter à l’Elysée les prises de position de l’octogénaire.

« Le but de Serge, c’est la reconnaissance de la mémoire de la Shoah et surtout la pérennité et la sécurité de ce qu’il reste des juifs, décrypte l’historienne Annette Wieviorka, dont les grands-parents ont été déportés dans le même convoi que celui du père de Serge Klarsfeld. Après le 7 octobre, plus rien n’est pareil. On ne peut pas comprendre la violence du sentiment que cela pourrait recommencer. Il y a toujours chez lui l’enfant de 8 ans caché derrière une fausse porte d’armoire. » Un enfant transi de peur.

© Olivier Faye

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/12/16/serge-klarsfeld-le-chasseur-de-nazis-qui-n-a-plus-peur-du-rn_6206121_4500055.html

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12 Comments

  1. Il faut être complètement inepte et c’est un euphémisme pour croire encore que le RN est un parti d’extrême droite et ne pas se rendre compte que l’extrême droite c’est la FI, la NUPES, le wokisme et l’islamisme. A laquelle appartiennent Le Monde et autres brûlots fascistes.
    Le racisme et l’antisémitisme sont omniprésents dans la société actuelle où règne un véritable racisme d’Etat dirigé contre tous les non racisés. Sarah Halimi et Thomas ont été tués deux fois. Claire a été violée deux fois. Et des centaines d’autres.

    Comment a-t-on permis à la Bête Immonde de revenir ? En agitant l’épouvantail de fascismes et d’extrême droite imaginaires. Serge Klarsfled l’a bien compris et il est donc parfaitement cohérent avec la lutte qu’il a toujours menée.

  2. Bien résumé par @Jérôme O.
    Le but de ce genre d’articles est d’obscurcir les esprits afin de faire oublier qui sont les vrais fascistes. Les employés du Monde (j’ai eu l’occasion de le vérifier) sont tellement incultes que je les soupçonne de croire a la novlangue qu’ils écrivent. Comme croire que BHL est un « philosophe » ou que Dominique Sopo est quelqu’un de fréquentable luttant contre le
    racisme. Mais on sent dans chaque ligne le fiel et la volonté d’abuser de la crédulité du lecteur (et les lecteurs comme les employés du Monde ne sont généralement pas des lumières). Un parfait exemple de calomnie par insinuations : les étiquettes « extrême droite », « philosophe », « antiracisme » utilisées à contre sens font croire au lecteur crédule et influençable que Serge Klarsfeld s’égare. C’est un procédé rhétorique très vicieux, avec le but que l’on sait. Pourquoi publier ici la prose de L’immonde ?

  3. Si on veut éviter la guerre on dialogue . Même avec ce parti au passé lourd, très lourd. Ensuite, on doit admettre que les gens évoluent, heureusement !on ne reste pas figé toute sa vie dans une opinion , on ne cesse pas d’essayer de comprendre et de se faire comprendre . Les Klarsfeld ont fait ce qu’il fallait faire aujourd’hui.
    J’ai. 92 ans, j’ai porté l’etoile jaune, mes camarades de classe ont disparu, mon père a été fusillé au Mont Valérien , les oncles les tantes les petits cousins ont été déportés, j’ai été cachée chez des religieuses et baptisée. Je continue à dire , à penser qu’on doit dialoguer même avec le diable , tout en s’en méfiant certes, mais on PARLE.

  4. Sur le plan idéologique, le RN (qui n’est pas le FN) est très proche du RPR des années 80. Avec sans doute moins de compétence et bcp plus d’amateurisme.
    La FI est non seulement le plus dangereux parti fasciste français mais également européen : même le détestable Corbyn, même les néo fascistes rouge-bruns ou bruns tout court d’outre-Rhin ne sont pas aussi ostensiblement racistes et cinglés que Melelchon, Obono et Ersilia Soudais. J’ai tellement honte d’être française aujourd’hui que je changerais de nationalité sans regret. On est très isolés. Mais électoralement il existe une priorité absolue, un devoir anti-fasciste non négociable : faire barrage à la Bête Immonde, c’est à dire à la FI et ses alliés quels qu’ils soient et par tous les moyens.

  5. Je porte aussi l’étoile mais depuis le 7 octobre elle est cachée comme je le fus pendant la dernière guerre mondiale.les partis politiques extrêmes qu’ils soient de gauche comme de droite,je m’en méfie.le RN est loin d’avoir toute ma confiance . Pourquoi ? Parce qu’il a toujours son arrière-garde qui se montrerait si ce parti arrivait au pouvoir.

    • On peut se tromper!
      mais on est obligé de censurer un dingue qui habite Roanne et qui nous bombarde d’insultes inimaginables ! Il s’agit d’un taré que tout son entourage déteste ! Alors on sabre les commentaires et parfois telle une fouine il arrive à passer un texte plein de le méchanceté et de jalousie ! Il se reconnaîtra et nous nous excusons auprès de ceux que nous avons censurés sans qu’il y ait intention méchante !

  6. Bien d’accord avec vous. Ce texte m’a laissé comme une sorte de malaise comme vous le dites « faire croire que Serge Klarsfeld s’égare » ! Davantage confiance dans Serge Klarsfeld que dans l’Immonde!

  7. @Myriam Le but est d’agiter l’épouvantail d’extrême droites ultra minoritaires (le GUD ne représente qu’une infime poignée d’individus) pu imaginaires afin de faire le jeu de la nouvelle extrême droite majoritaire _ islamistes et indigénistes _ qui est déjà au pouvoir.

  8. @Myriam Le but est d’agiter l’épouvantail d’extrême droites imaginaires ou bien ultra minoritaires (le GUD ne représente qu’une infime poignée de crânes rasés n’ayant aucun poids politique) afin de faire le jeu des nouvelles extrême droites _ islamistes & indigénistes_ majoritaires qui sont déjà au pouvoir et mettent le monde a feu et a sang.

    Derrière Le Monde se cache la Bête Immonde.

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