Elle s’appelle Iris Haïm, et jusqu’à hier, mère de Yotam, elle était de ceux qui n’ont cessé de se battre pour le retour des otages mais en accordant sa confiance au gouvernement en place pour lequel elle n’avait pas voté.
Son nom et son visage nous sont devenus familiers après cette réunion très mouvementée, voire violente, entre le Cabinet de guerre et les familles des otages.
Elle avait expliqué que le Mate Mishpachot Hahatoufim avait exhorté les familles des otages à accuser le gouvernement de ne pas agir pour faire revenir les otages.
Iris, en désaccord avec ce message, avait eu du mal à se faire entendre. Elle eut beau expliquer qu’elle n’était pas une sympathisante dudit gouvernement mais qu’elle pensait qu’il fallait le soutenir totalement dans son action pour ramener les otages, rien n’y fit et elle se désolidarisa du Mate Mishpachot Hahatoufim: Iris avait le sentiment qu’on ne réalisait pas assez que le pays envoyait des soldats pour délivrer les otages et que nombre de ces soldats furent blessés ou moururent.
Elle déclara: « Si je ne pense qu’à mon fils et aux otages, alors que va se dire la mère du soldat qui envoie son fils à Gaza? »
Avec d’autres familles elle créa « Le Forum de l’espoir », qui regroupait les familles voulant parler autrement au gouvernement, de façon productive et sans l’accuser en permanence: « Notre force en tant que mère c’est de renforcer nos enfants. Ça n’est pas de crier à quel point ils sont faibles et dans une situation terrible, et que si on ne les sort pas de là où ils sont alors ils vont mourir à Gaza. Cela les affaiblit et nous affaiblit aussi. Une des choses que j’ai apprises de cette situation si douloureuse est que dans une certaine mesure je sauve aussi un peu mon fils si je pense de manière positive, en lui faisant confiance et en faisant confiance à ceux qui peuvent le ramener ».
Elle avait assisté à un match de basketball en l’honneur de son fils et d’Alon Shamriz, aussi otage, qui jouaient tous les deux dans une équipe du sud du pays. Opposée aux pressions sur le gouvernement pour la libération des otages, elle craignait, comme dix autres familles d’otages, que la campagne BringthemhomeNow éloignât les chances de retrouver son fils et les autres otages.
Aujourd’hui on pense à cette femme lumineuse et sage frappée par le deuil arrivé de la manière la plus folle qui soit.
TJ
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