ONG – ONU: Fin de partie d un multilatéralisme? Par Johann Habib

Le massacre du 7 octobre 2023  n’aura pas seulement porté l’ignominie à son paroxysme – “un crime contre l’humanité” -, des dires-mêmes de Karim Kahn, Procureur de la CPI, le 3 novembre. Il aura aussi mis en évidence l’incontinence absolue de toutes les organisations internationales, outils essentiels du multilatéralisme.

L’ONU, par les mots  peu convaincants de condamnation du massacre de son secrétaire général, M. Guttierez, et l’attitude déplorable de ses institutions n’aurait pas pu proposer ses bons offices dans cette crise.

Ainsi, les parties au conflit ont consenti à négocier avec deux pays l’Égypte et le Qatar. 

Partialité disqualifiante des ONG

Peut-on tirer sur l’ambulance du CICR, organisme qui montre son inaptitude à visiter les otages, leur transmettre leur traitement médical, mais sait enjoindre Israël à laisser entrer à gaza l’aide humanitaire et médicale ? La Croix Rouge sait sympathiser face caméra avec le hamas mais n’appelle pas son homologue israélien (MDA) pour l’informer de l’identité et de l’état de santé des otages qu’elle a recueilli dans le cadre de l’échange. Depuis 80 ans la Croix Rouge manque de courage. 

En étudiant chacune des réactions ou des non-réactions des satellites de l’ONU on se rend compte qu’ils font fi des victimes israéliennes du 7 octobre et des jour d’après.

UNICEF: Pour chaque enfant faisons avancer l’humanité” (sauf  les israéliens)

L’Unicef, le jour de la protection de l’enfance, n’a publié aucune photo d’un de ces enfants israéliens assassinés ou enlevés.

“Quand un enfant meurt, on dit qu’il va au paradis. Quand 7 millions meurent, on appelle ça l’enfer” . A cet esthétique slogan de l’Unicef, on répond: “Et quand quatre cents enfants sont violés, mutilés et assassinés ou enlevés par le hamas en quelques heures, comment appelle-t-on cela?”

Le communiqué de l’Unicef [1] le 7 Octobre, le jour même du massacre de 1200 civils israéliens et de la prise d’otages de 250 civils par le hamas est horrifiant, il ne comporte aucune condamnation claire des massacres et ne fait pas état de l’identité des bourreaux. Qui l’Unicef cherche-t-elle à protéger?

UN Women  “We are One Woman, You cry and I hear you. “ (sauf si tu es israélienne)

Les femmes israéliennes n’ont pu compter que sur leur créativité et le soutien populaire dans plusieurs pays, pour faire prendre conscience au monde que, le 7 octobre, des dizaines d’entre elles ont été violées, souillées, mutilées et assassinées car juives. Des dizaines d’entre elles ont été emmenées en otage, ayant subi pour certaines des lynchages et viols collectifs à Gaza. 

Le 25 novembre était la journée pour promouvoir la prise de conscience des violences faites aux femmes. L’UNWomen à cette occasion a dénoncé le sort réservé aux femmes de gaza dans la guerre entre Israel et le hamas. Il a fallu attendre le 1er décembre et un communiqué pour le moins ambigu[2] pour voir apparemment la dénonciation des féminicides et viols du 7 octobre.

En l’examinant , sa tournure laisse un goût d inachevé, car il ne dénonce pas les auteurs de ces attaques.

UNESCO  “Building peace in the minds of men and women” (excepté les esprits israéliens)

Les nouvelles par ordre chronologique sur le site de l’Unesco[3] ne font état d’aucune référence au pogrom du 7 octobre.

Plus tard, on lit une pléiade de condamnations pour le décès de “journalistes palestiniens” qui se sont avérés être des activistes du hamas se réjouissant face caméra avec leur brassard “Press” de tirs de missiles sur Israël.

A l’occasion de la journée nationale de l’enfance le 20 Novembre, l’Unesco a largement diffusé des images de victimes enfants de gaza sans jamais dénoncer le cynisme des terroristes qui se cachent dans les tunnels, laissant les civils comme boucliers humains et retenant en otages plusieurs dizaines de jeunes israéliens. Jamais l’Unesco n’a diffusé la photo de Kfir,10 mois ni de son frère de 3 ans, retenus en otages, jamais l’Unesco n a condamné cette infamie ni demandé à voir ces enfants otages.

La troisième édition du Forum mondial contre le racisme et la discrimination s’est tenue à São Paulo, au Brésil, du 29 novembre au 1er décembre 2023. Aucun atelier,aucune conférence ou intervention n’est organisée pour traiter de la lutte contre l’antisémitisme,  phénomène en  explosion depuis le 7 octobre, en Amérique du nord et en Europe.

Les autres organismes ne valent pas mieux: l’OIT,  le 6 Novembre dans son premier communiqué[4]déplore la perte d’emploi des gazouis, mais oublie vaillament de rappeler  qu’une bonne partie de ces emplois étaient assurés par l”Etat hébreu. Le FAO n’a apparemment pas eu l’information du massacre du 7 octobre, et dés lors ne peut pas déplorer le risque énorme de perte de production agricole dans tout Israël du fait de la destruction des emplois dans ce domaine après le pogrom.  L’Unrwa emploie des professeurs ayant assisté le hamas en séquestrant des otages dans leur demeure. Ses écoles avaient dans leur bibliothèque des livres de hitler et dans leur arrière-cour des ateliers de fabrications de roquettes ou des caches d’armes.

Vers un nouveau polylatéralisme?

L’illégitimité de l’ONU à intervenir et influencer efficacement dans la région est récurrente. 

Dans la médiation des otages, deux états Egypte et Qatar, en quête d’influence, s’engouffrent dans la brèche, malgré certains antagonismes saillants entre eux et parfois avec les parties: le Qatar finance le hamas et héberge ses dirigeants. A l’inverse de Pascal Lamy[5] , il nous semble que les États-nations sont indispensables dans ce que nous vivons, sans doute parce que c est l’affrontement entre Israël Etat-nation par excellence, et des mouvements ayant une vocation conquérante, au delà de toutes frontières (hamas, hezbollah, shiisme iranien).

L’ONU et ses filiales ont encore gâché une occasion d’exister, privilégiant la stigmatisation injuste d’Israël à l’humanité. elles perdent définitivement leur âme et renie le propre préambule de l’ONU: “Nous, peuples des nations unis, résolus à proclamer(…) la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites” . Les relations internationales ayant horreur du vide, se forment des coalitions polylatérales qui partagent des intérêts communs mais rarement des valeurs universelles.

© Johann Habib

Johann Habib est avocat


Notes

[1]          (https://www.unicef.org/mena/press-releases/statement-unicef-executive-director-catherine-russell-violence-israel-and-state)

[2]

https://www.unwomen.org/en/news-stories/statement/2023/12/un-women-statement-on-the-situation-in-israel-and-gaza

[3]          https://www.unesco.org/fr/newsroom

[4]          https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_901173/lang–fr/index.htm

[5]               https://legrandcontinent.eu/fr/2020/11/11/polylateralism-pascal-lamy/


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