
« Israël fait face à des menaces sécuritaires sans précédent», écrivait le 14 novembre dernier le général (de réserve) israélien Gershon Hacohen dans un article publié par le Centre Begin-Sadat pour les Études Stratégiques de l’ Université Bar-Ilan. Dans son analyse le général Hacohen recommande à Tsahal de mener «sans délai une nouvelle approche opérationnelle » face aux menaces de la République Islamique d’Iran et de ses alliés djihadistes chiites (Hezbollah, Houthis, etc.) mais aussi sunnites ( Hamas, Djihad Islamique Palestinien).

Israël vient de vivre une nouvelle semaine difficile (c’est un euphémisme) puisque près de 500 roquettes (dont certaines de type »Grad ») ont encore frappé le pays. L’ élimination ciblée par Tsahal d’un commandant du Djihad Islamique Palestinien (DIP) spécialisé justement dans les attaques à la roquette contre Israël ne fut qu’un prétexte pour les djihadistes affiliés à l’Iran de frapper à nouveau l’ État hebreu. Les israéliens – en particulier les habitants du sud du pays – sont depuis des années les cibles et les otages des nazislamistes de Gaza qui tirent sciemment, en presque toute impunité, sur la population civile juive. Pour notre malheur, la clique politique israélienne et les (ir)-responsables qui se trouvent à la tête d’une armée gangrenée depuis des années par l’idéologie gauchiste (nous y reviendrons lors d’un prochain article), n’ont jamais eu le courage d’en finir avec les djihadistes gazaouis,de mieux en mieux entraînés, de mieux en mieux équipés et munis d’un arsenal qui se chiffre en dizaines de milliers de roquettes et de missiles.

L’impotence caractérisée des politiciens israéliens et le manque de courage et de «créativité» stratégique de l’état-major de Tsahal ont entraîné une très dangereuse perte de crédibilité de l’armée israélienne. Le Hamas et le DIP narguent l’État juif et le menacent avec de plus en plus d’arrogance car ils ne le craignent plus. Ils savent qu’ils peuvent se permettre d’envoyer des centaines de roquettes contre la population civile juive sans qu’ Israël ne lance une opération militaire décisive contre les armées djihadistes.
Le 6 novembre dernier, dans The Jerusalem Post, un colonel de Tsahal cantonné près de Gaza avoua au journaliste Yoav Zitun qui l’interviewait, que suite à l’envoi de nouvelles salves de roquettes contre les villes du sud d’Israël, Tsahal avait sciemment frappé des avant-postes du Hamas vides (ce qui corrobore ce que nous, citoyens israéliens, savions depuis des années)! Surtout pas d’escalade, déclaraient Netanyahou et Kohavi, le chef d’ état-major de Tsahal.

Au lieu de détruire ce que l’officier français J.Hogard appelait l’«infrastructure» , c’est à dire «l’organisation politico-militaire» (en l’occurrence des groupes djihadistes), Israël tente à chaque fois d’entreprendre des médiations via l’Égypte et l’ONU (quel avilissement!) pour rechercher un «cessez-le-feu » que Jérusalem sera trop content d’accepter et qui sera violé dans les heures qui suivent par les terroristes arabes.

Pour démontrer la naïveté crasse de l’état-major de Tsahal, nous prendrons comme exemple la directive du Commandement du Front intérieur de Tsahal de faire rouvrir le jeudi 14 novembre dernier les écoles du sud d’Israël après un «cessez-le-feu» officiellement accepté par le DIP.Heureusement,les conseils régionaux et locaux des villes martyrs comme Sderot refusèrent d’appliquer la directive insane de Tsahal et les écoles restèrent fermées;grand bien leur en a pris puisque quelques heures plus tard de nouvelles roquettes tombaient sur le sud du pays…Les têtes pensantes de l’armée croyaient candidement que la bataille était terminée…(ajoutons qu’après le pseudo-cessez-le-feu, la population «hyèneuse» de Gaza manifesta pour que les missiles continuent de pleuvoir sur l’État juif!)
Cette situation insupportable commence enfin (!) à faire grincer les dents d’anciens hauts responsables de l’ armée et des services de sécurité. Ainsi ,le général (de réserve) Tzvika Fogel – qui n’est pas n’importe qui puisqu’il fut le commandant responsable de la région sud du pays – déclara à la radio 103 FM le 16 novembre dernier, que les politiciens israéliens étaient «des lâches».Il ajouta que l’élimination d’un seul terroriste ne servait à rien et qu’il faudrait en tuer 50 tous les jours pour retrouver notre capacité de dissuasion!
Quelques jours plus tôt c’était l’ancien directeur du très renommé Shabak (le service de la sécurité intérieure) Yoram Cohen de déclarer : «Les réponses de Tsahal [contre les terroristes de Gaza] ne sont pas suffisantes.» (Maariv online 14/11/19).
Quant au personnel politique de l’opposition, il est au moment où j’écris cet article encore en négociation avec les députés… arabes antisionistes et supporters officiels du Hamas et du Hezbollah afin de tenter de former un improbable gouvernement minoritaire. Les rivaux (ennemis) de Netanyahou, l’ex-chef d’état-major qui n’a jamais gagné de guerre Benny Gantz, et le laïcard Yair Lapid (associés pour la circonstance au déséquilibré Avigdor Lieberman) préfèrent pour le moment avoir des arabes pour les soutenir lors de la création d’un éventuel gouvernement plutôt que d’accepter le bloc de droite qui comprend les partis religieux honnis par ces «Juifs» du dimanche…
Voici où nous en sommes aujourd’hui en Israël.
Mais,comme le disait un officier dans le livre de Jaroslav Hašek: Les Aventures du brave soldat Švejk pendant la Grande Guerre, :« la situation est sans espoir mais pas désespérée…»