Henri Benkoski. ET APRÈS ? MAIS,  APRÈS QUOI ? 

Ce jeudi, au moment où j’écris ces lignes, l’accord établi entre le Hamas et Israël, quant aux libérations d’otages innocents et de terroristes prisonniers, continue. 

On ne sait toujours rien de Kfir Bibas, 10 mois, et son frère Ariel, désormais les petits « rouquins  » les plus connus et les plus aimés au monde.  

Cynisme. Cruauté. Inhumanité. Je cherche le mot adéquat. Il n’y en a pas. Ils sont les plus jeunes otages jamais capturés.  

Et personne ne tape sur la table. Ne hausse le ton.  

Enfants, d’abord « cadeaux  » faits à un autre groupe terroriste, et désormais victimes de bombardements israéliens !  On ne sait pas, à cette heure, ce qu’il en est. 

Et j’ose intituler ce texte « Et après ? ». Alors que trois civils israéliens ont été abattus ce matin à une station de bus par deux ex-prisonniers appartenant au Hamas. 

Une voiture-bélier a aussi foncé sur des soldats. 

Pourtant, le très sérieux « Washington Post » envisage «« L’après » et, déjà, une plus importante prolongation de l’accord qui semblerait même porter sur des militaires israéliens. 

Info ou intox ? 

Et ce à raison et à nouveau d’environ dix otages innocents contre trente prisonniers terroristes par jour. Sans connaître le « prix » (sic) de ce nouvel accord. 

Pendant dix jours ? 

Nul ne parle cependant du non-respect cruel par le Hamas de la libération enfants-mamans non séparés, pourtant convenue. 

Nul ne fait guère de commentaires sur les tirs du Hamas ou d’un de ses clones, le Djihad, sur des soldats israéliens.   

Imaginez un instant le contraire ! 

Pas beaucoup de commentaires non plus sur l’odieuse mise en scène du médiocre Pallywood relatif aux adieux « émouvants » et quotidiens entre enfants otages et leur sympathiques geôliers.  

Mais, inexorablement, vrai ou faux, le Hamas qui, spécialiste du poker menteur ne se jouant pas avec des dés mais avec des enfants, gagne du temps pour se refaire une santé, dira un jour : « Voilà, nous n’avons plus d’otages à vous rendre« … 

Et comment Tsahal pourra-t-elle, aussi extraordinairement courageuse et admirable soit-elle, reprendre les combats contre des forces presqu’intactes et après des semaines d’arrêt ? 

Avec la population israélienne qui exige, à juste titre, « ses » otages, ses enfants.  Et pense à ses autres enfants : les soldats.  

Certains rêvent donc tout haut : démilitariser le Hamas, donc plus de guerre et transfert de Gaza à l’autorité (?) palestinienne. Allô Doha ?

Les USA veulent, en effet et clairement, un cessez le feu. 

Un « vrai ». Durable. 

Pour arrêter une guerre atroce, certes.   

Pour favoriser aussi l’élection de Biden en mal avec sa gauche.  

Pour soulager les pays arabes et leurs opinions publiques à l’égard des dégâts humains à Gaza.  

Pour une partie de l’Union Européenne hostile à Israël. Dont la Belgique. L’Espagne…, mais ça ne pèse pas beaucoup dans une Europe de plus en plus à droite. 

Biden n’ira néanmoins pas jusqu’à mettre Israël dans le « rouge » absolu et, cette fois, risquer de perdre son électorat pro-israélien et notamment juif. 

Israël ne peut, en effet, se retrouver dans une situation perdant-perdant :  ni libération de tous les otages ni éradication complète du Hamas, ses deux objectifs annoncés. 

Je pense donc que l’hypothèse, hier encore farfelue, de la démilitarisation totale de Gaza devient plausible. 

Avec libération de tous les otages.  

Parce que nul ne croit évidemment à cette fable d’otages dont le Hamas ne saurait où ils sont, lui qui contrôle d’une main de fer sanguinaire chaque personne, chaque parcelle de Gaza.  

Et tout ceci, donc, en échange de l’arrêt des hostilités par Israël.

Mais comment et qui peut convaincre ce Qatar politiquement multi-directionnel d’agir en ce sens, au prix d’assécher les moyens du Hamas et ses tentations iraniennes. 

Difficulté absolue puisque le Hamas n’est pas vaincu et que, d’autre part, « i24 » laisse même fuiter le mécontentement du Chef d’Etat- major israélien à l’égard des services de renseignement militaire et civil! 

Ce qui annonce, dans une hypothèse de solution, donc encore toute rose bonbon, au bourbier gazaoui, l’après Gaza.  

Ce sera avant tout un terrible règlement de comptes interne qui laissera des traces profondes dans la société israélienne, comme celles de cet abominable pogrom du 7 octobre dans la chair de tous les otages et leurs familles confrontées à des pratiques nazies. 

En même temps, sans se substituer au libre choix des Israéliens, il faut leur souhaiter un changement de coalition sans élections qui, elles, achèveraient de fracturer le pays. 

Pour aborder, notamment, l’autre dossier majeur qui était sur la table jusqu’au 11 septembre israélien : l’Arabie saoudite ne pourra revenir à la table de ces négociations avec Israël qu’elle acceptait enfin, sans une solution pour la Cisjordanie. 

Autre dilemme pour Israël qui veut néanmoins réactiver les Accords d’Abraham.  

Tout ce qu’Israël n’a pas pu ou voulu aborder depuis 1948, sans que ce soit sa faute, est désormais sur la table. Tout ensemble. 

Système électoral. Système judiciaire. Laïcs et religieux. Territoires. Arabes israéliens. Fracture sociale.   

Tout en continuant à développer un savoir-faire exceptionnel. Sciences. Médecine. Culture. High-tech. Agriculture. Eau. Dessalement. Armements. Etc…

Avec aussi, une société civile certes divisée, mais qui suscite l’admiration de tous, par son sens aigu des responsabilités, de respect de la démocratie et d’un courage ou, déjà, d’une résilience exceptionnels, tellement propres au peuple juif. 

Cette société obligatoirement réassociée profondément à la diaspora face à la résurgence d’un antisémitisme virulent, violent. Et dont le déni des Européens ne voilera plus longtemps la dangerosité. 

Antisémitisme « naturel » car le « Plus jamais ça » n’avait jamais disparu. 

Antisémitisme woke-islamo-gauchiste qui a transformé le peuple juif tout entier en cible à nouveau idéale faite d’horribles « blancs », derniers coloniaux qui asserviraient le peuple palestinien, le tout dans une description apocalyptique fausse. Historiquement. Et sur le terrain. Dans la réalité.  

Campus. Rues et boulevards. Presse.  Partis politiques et plus seulement les PTB belge ou LFI français ou leurs homologues espagnols ou norvégiens et irlandais, dont le clientélisme électoral musulman et hostile aux Juifs, devient tristement grotesque et dangereux.  

Mais peut-être le pire parmi les silences ou les résistances est-il celui des féministes défilant (avec raison) dans le monde entier, et ce, quant au féminicide qui a été pratiqué le 7 octobre contre des femmes par les terroristes. 

Viols. Éventration(s). Tortures. Brutalités. Assassinats. Silences ou résistances parce qu’israéliennes ou juives ? 

Ce soir, à nouveau, chacun tremblera jusqu’au retour des otages en Israël.  

Demain est vraiment un autre jour. 

© Henri Benkoski

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