Fin de sixième semaine. Six semaines sans projet, six semaines où chaque espoir est étouffé par un nouveau soldat qui tombe ou un otage annoncé mort, six semaines rythmées par les infos de la chaîne 12.
// Se découvrir des forces
Cat me surprend tous les jours ; elle s’est investie dans un restaurant qui prépare des repas pour les soldats et ne faiblit pas. Noémie est bénévole aussi dans un centre d’aide aux personnes évacuées. Ruben travaille dur pour renforcer l’informatique de l’armée. Sarah vient d’entrer dans une formation de commandement à la sécurité civile. Je suis si fier d’eux. Il me semble que nous tous avons franchi malgré nous une nouvelle étape dans notre intégration à la société israélienne, dont la solidarité m’impressionne tous les jours. Je partage avec eux les maigres nouvelles indirectes que nous recevons de la compagnie de Samuel. Je vous dis à tous “pas de nouvelles, bonnes nouvelles” ; je vous avoue que certains jours, ça ne me suffit pas. Hier, nous avons appris qu’un officier d’une autre compagnie de son bataillon était tombé. Shlomo Ben Noun ז״ל. Sans savoir vraiment pourquoi, j’ai senti le besoin d’aller à son enterrement. J’ai annulé mes rendez-vous et suis allé à Modiyin. J’étais loin d’être le seul.
// Chacun pour soi
Je me suis déconnecté des institutions et médias internationaux. Je suis devenu indifférent à leurs condamnations permanentes d’Israël. J’ai dit plusieurs fois ici que nous ne menions pas la guerre aux Palestiniens, mais au Hamas. Pourtant, les deux sont tellement mêlés qu’il est parfois difficile de faire la différence. Ces mêmes civils qui se sont joints aux actes du Hamas le 7 octobre (le saviez-vous ?). Qui aident le Hamas, par peur ou conviction. Il n’y a pas de punition collective, il y a juste un objectif à atteindre que nous plaçons au-dessus de toute autre considération. Après tout, qui se préoccupe de nos otages ? Qui se préoccupe de notre population qui reçoit des missiles en permanence ? Qui parle encore des 5 (cinq !) propositions d’Etat que nous avons faites aux Palestiniens, toutes refusées par un vain mythe belliqueux fait de « rivière et de mer » ? Chacun fait ses choix, il faut juste en accepter les conséquences. Qu’ils continuent de manifester chez vous (bien au chaud), ça ne changera rien ici. Ne m’en voulez pas d’être égoïste et de penser d’abord aux miens. Je ne me sens pas moins humain.
// Où allons-nous ?
Je fais confiance à l’armée, mais c’est dur de ne pas savoir où nous allons. La semaine a bien démarré. Nous avons fini l’encerclement de la ville de Gaza, pris de nombreux bastions du Hamas, sommes entrés dans l’hôpital Shifa (sans faire de victimes civiles, vous l’aurez noté). Nul doute que nous avons porté de rudes coups au Hamas. Pourtant, la tâche devant nous reste immense. Nous n’avons aucune idée de l’impact des tunnels, de la façon dont nous pensons arriver dans le sud (Khan Yunes, Rafah), nous n’avons trouvé que deux otages (morts), ce deal des 50 otages crée autant de questions que d’espoir… Ça demande un vrai effort de rester positif dans ce contexte. Mais je le suis, nous le sommes. Pas seulement car nous n’avons pas le choix. D’abord pour Samuel, car il est impensable qu’il se batte pour rien.
Chabbat chalom.
Les enfants d Israel sont des diamants precieux , nos pensées et prieres ne vont que vers eux , les monstres sataniques du hamas et leurs nombreux soutiens arabes n obtiendront de moi ni pensée ni pitié , ils meritent cent fois le sort qui est le leur , et notre armée est encore bien trop humaine pour ces etres informes issus du neant .