L’exposition ‘Cœurs kidnappés’ donne toute la dimension du drame des 242 otages à Gaza
Dans la cour du centre culturel de Ness Ziona, le premier mois de guerre entre Israël et le Hamas est marqué par les silhouettes noires, grandeur nature, des personnes kidnappées le 7 octobre
Pour marquer le mois écoulé depuis le massacre brutal perpétré par le Hamas, le 7 octobre dernier, qui a donné lieu à la capture de 242 otages, la ville de Ness Ziona, dans le centre d’Israël, organise une puissante exposition en plein air sur la place de son centre culturel, pour donner la peine mesure du nombre des otages.
Avec l’exposition « Cœurs kidnappés », Ness Ziona et l’organisation des familles d’otages Bring Them Home Now ont installé 242 statues en fonte, une pour chaque otage, chacune avec un trou en forme de cœur en son centre.
L’idée en a été présentée à la municipalité par une membre du conseil, Maya Paz Schcolnik, et les pièces ont été réalisées par la société de culture et de loisirs de la ville, a déclaré la porte-parole de la ville.
Les statues, entièrement noires, donnent à voir les différents âges et types de personnes capturées le 7 octobre – d’un soignant poussant un homme âgé en fauteuil roulant à un bébé tenant son ours en peluche. Il y a des adultes et des jeunes ainsi qu’une femme, poignante, assise sur le sol, les genoux contre la poitrine, qui crie.
Une haie faite de silhouettes bidimensionnelles grandeur nature accueille les visiteurs à l’entrée de la place principale du Centre culturel. À l’intérieur du pavillon, des groupes de statues représentent les personnes enlevées, y compris une vingtaine de travailleurs thaïlandais, un groupe de femmes soldats et des enfants seuls.
Un grand mur revêtu des désormais traditionnelles affiches désormais « Kidnappés » est la toile de fond de ces statues. Les affiches comportent les portraits et noms de Hadar Goldin et Shaul Oron, soldats israéliens tués lors de la guerre de Gaza en 2014, dont les dépouilles sont aux mains du Hamas depuis.
Exposition « Cœurs kidnappés » au centre culturel de Ness Ziona, le 11 novembre 2023. (Crédit : Amanda Borschel-Dan/Times of Israël)
De l’autre côté du mur des 242 affiches des otages et personnes portées disparues se trouve un espace où les habitants ont peint et dessiné leur propre hommage. Certains ont peint des fleurs colorées, d’autres écrit des prières ou cité des versets de la Bible. Des feutres sont à la disposition de ceux qui souhaitent laisser un témoignage.
Les organisateurs demandent aux visiteurs de prendre des photos de l’exposition et de les faire circuler le plus largement possible, afin d’aider le public à prendre conscience du nombre d’otages et de leur grande diversité.
« C’est la première fois dans l’histoire qu’autant de personnes, dans un mélange aussi complexe de populations et d’âges différents, sont kidnappées. Toutes les origines, tous les âges et tous les groupes sont représentés », expliquent les organisateurs.
Le trou au centre de chaque figure « montre leur vulnérabilité », précisent les organisateurs, ainsi que « le lien indéfectible entre les otages et nous. Les victimes d’enlèvement sont dans nos cœurs ».
La porte-parole de Ness Ziona a déclaré au Times of Israël que l’exposition resterait un temps encore en place, avant de se déplacer vers une autre destination encore inconnue.
Michel Jefroykin avec © Amanda Borschel-Dan
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