Mein Djihad
On s’est bien gardé d’avertir les habitants de Dresde pour leur permettre d’évacuer la zone des combats, de leur ouvrir un corridor humanitaire…
Le Blitz, qui signifie « éclair » en allemand, désigne les bombardements incessants menés par la Luftwaffe sur le Royaume-Uni de septembre 1940 à mai 1941. Et qui visèrent la population civile, principalement à Londres. Mais aussi à Coventry, Plymouth, Birmingham et Liverpool. Tels les missiles du Hamas pleuvant sur Ashdod, Ashkelon, Tel-Aviv… depuis vingt ans déjà.
Les Britanniques devaient se réfugier dans des abris et des caves durant chaque alerte. Dans l’Angleterre d’alors, comme dans l’Israël actuel, tous sans exception, inclus les enfants, obéissaient aux consignes avec une discipline admirable et faisaient preuve d’une bravoure exemplaire au son retentissant des mêmes sirènes. Comme ils n’avaient pas le Dôme de Fer, plus de 40.000 sujets de Sa majesté furent tués, et 120.000 blessés.
Le Troisième Reich avait tablé sur le Blitz pour démoraliser le peuple, affaiblir le royaume, et préparer une invasion. L’effet obtenu fut tout le contraire. Unis, solidaires, les Anglais en sortirent renforcés et convaincus qu’il fallait en finir une fois pour toute avec la menace nazie. Laquelle ne pesait pas que sur Albion, mais sur le reste du monde. De même que celle du djihad islamiste se propage aujourd’hui à toute la planète. Pour instaurer le « Reich » de la « sharia ». Et soumettre les « dhimmis », c’est-à-dire les non-musulmans, à la race supérieure des vrais croyants et aux seigneurs de la foi mahométane.
Forts du droit des peuples à se défendre, les Britanniques entamèrent une campagne de bombardements sur la ville allemande de Dresde. De même pour les Israéliens aujourd’hui ? Avec les raids aériens de Tsahal sur Gaza. Pas du tout ! Leur seul point commun avec les bombardements alliés de la seconde guerre mondiale, c’est la participation massive des forces américaines.
La fin justifiait les moyens… Il s’agissait de débarrasser le monde de la vermine nazie
Nul n’a exigé des alliés un cessez-le-feu immédiat, alors que les avions de la RAF venaient seulement de décoller de leur base. C’est-à-dire avant même que ne commence véritablement la bataille ! Et l’on s’est bien gardé d’avertir les habitants de Dresde pour leur permettre d’évacuer la zone des combats, de leur ouvrir un corridor humanitaire, comme l’a fait Tsahal dès les premières heures de la guerre contre le Hamas. Sans oublier que la RAF a fait usage de bombes incendiaires et autres moyens non-conventionnels. Sans oublier Hiroshima et Nagasaki. Mais bon, la fin justifiait les moyens. Il s’agissait de débarrasser le monde de la vermine nazie.
Cette vermine qui torturait, violait, détenait des otages, les exécutait sommairement, exposait les cadavres mutilés de leurs victimes, calcinait hommes, femmes et enfants. Affamant son propre peuple pour financer l’effort de guerre. Et dont les chefs vivaient à l’abri dans de luxueux bunkers.
Le nazisme ne se releva pas des cendres de Dresde, alors qu’on ne cesse de dire aux Israéliens qu’il est « impossible » d’annihiler le Hamas. Parce que c’est une mouvance, une idéologie. C’est peut-être vrai. Comme l’exemplifie la montée de l’extrême droite à travers l’Europe. A quoi s’ajoute celle d’un antisémitisme nouvelle tendance. Non pardon, antisionisme. Encore une idéologie. Comme celle émanant de Mein Kampf. Qui se dit aujourd’hui, Mein Djihad…
© Raphaël Jerusalmy
Raphaël Jerusalmy, analyste sur i24News, est un ancien officier du renseignement militaire israélien. Auteur, on lui doit entre autres « Evacuation », publié chez Acte Sud.
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