Tribune Juive

Les Français ont dit à leurs compatriotes juifs: Vous n’êtes pas seuls

Organisée en une poignée de jours à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, la marche contre l’antisémitisme vient de nous montrer la France qu’on aime marchant avec gravité et émotion « pour la République et contre l’antisémitisme », sans drapeau, sans slogans, dans un silence émouvant rompu par La Marseillaise et des vagues d’applaudissement.

Objet dans la classe politique de moult polémiques faisant que son objet fut relégué bien loin derrière, la marche contre l’antisémitisme, déjà qualifiée d’ »historique » par les media, a rassemblé tout le Gouvernement, soit quelque 35 ministres, les anciens Présidents et PM, et toutes les formations politiques, à l’exception de « La France Insoumise », ce qui explique le tweet précipité et rageur de J.L. Mélenchon qui est le seul à y avoir vu un échec patent : « Toute la droite et l’extrême droite pourtant unis ont échoué », a-t-il osé tweeter.

« La France Insoumise » à laquelle il avait demandé de ne pas marcher là où marchait le RN a obéi aux ordres d’ un leader qui s’est aujourd’hui lui-même définitivement discrédité. 

La présence de Marine Le Pen, laquelle a accepté d’être exclue de « l’arc républicain », a fait gagner des points à celle qui marchait aux côtés de Jordan Bardella, réhabilitée qu’elle venait d’être par les mots d’un Serge  Klarsfeld et ceux réitérés ce matin encore du Président Sarkozy : « Nous sommes exactement là où nous devons être », a lancé la cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen,  ces mots sonnant comme un écho de ceux tenus par Alain Finkielkraut qui accusa ce matin sur LCI  « La France insoumise » d’être un parti antisémite : « Il faut mettre ses montres à l’heure. Il y a un parti antisémite aujourd’hui en France, c’est La France insoumise », avant de saluer l’évolution du Rassemblement national par rapport à l’époque où ce parti était dirigé par Jean-Marie Le Pen : « L’antisémitisme, c’était plus fort que lui. Je pense que le Rassemblement national a entamé un long mouvement. L’antisémitisme a été banni. Et encore une fois, il faut s’en féliciter », a-t-il assuré.

Alors que de nombreux artistes ont participé à la marche civique parisienne, on s’étonnera de la représentation plus que réduite des représentants musulmans et de leur communauté. Il est vrai que le Recteur et l’Imam de la Grande Mosquée s’étaient exprimés contre cet événement qui faisait encore la part belle aux Juifs. Mais cette absence nous aura permis de découvrir Rezza Nabil, théologien et imam indépendant, venu « soutenir ses frères juifs » et regrettant l’absence de ses coreligionnaires.

L’autre grand absent fut le Président Macron, lequel, outre qu’il a … raté le coche, se retrouve contre son gré lié à J.L. Mélenchon qui tweeta élégamment : « Macron a raison. Cette soi-disant marche contre l’antisémitisme à l’appel de Meyer Habib, Zemmour, Braun-Pivet et Larcher fonctionne comme une manipulation. Comme lui et moi, ne vous laissez pas embobiner ». 

Notre Grand Rabbin s’est vu contraint de s’exprimer sur l’absence du Président auquel il ne tient pas rigueur : « Ses mots sont très clairs et très fermes et symboliquement, c’est comme s’il avait manifesté avec tout le monde ». Interrogé plus avant, notre courageux ajouta qu’il jugeait toutefois « surprenantes » les déclarations faites par le Président de la République sur la BBC vendredi soir et exhortant Israël à cesser les bombardements qui tuent les civils à Gaza : « J’attends des explications », promit-il. « Mais plus tard. Pour ne pas polluer la marche de ce dimanche ».

Gérard Larcher prit une dernière fois la parole devant les membres du cortège de tête : « Il faudra que cette marche devienne une démarche », déclara-t-il, avant que Yaël Braun-Pivet remercia les Français et refusa de s’exprimer concernant les attaques antisémites de J.L. Mélenchon à son encontre: « C’est sale », résuma-t-elle.

Pour info: Plus de 182 000 personnes ont manifesté en France aujourd’hui, selon le ministère de l’Intérieur, 105 000 à Paris. 3000 policiers ont encadré l’événement.

À noter: Plus de 70 rassemblements  ont rassemblé des milliers de Français dans plusieurs grandes villes.

TJ

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