Les massacres du 7 octobre : Photojournalisme ou Barbarie? Par Alexandra Laignel-Lavastine 

Quand les médias internationaux travaillent sans embarras avec des photographes gazaouis proches du Hamas…

On a étrangement connu les rédactions françaises et internationales plus réactives en matière de fact-checking.  Ici, c’est comme si, dès lors qu’Israël était impliqué, les plus élémentaires réflexes de prudence et d’honnêteté journalistique tombaient les uns après les autres.

On sait depuis des années qu’aucune information ne saurait être diffusée depuis Gaza, a fortiori par des « journalistes » qui en sont originaires, sans avoir reçu l’imprimatur de l’organisation terroriste. À défaut, le journaliste est expulsé ou risque de se faire descendre. Mais on fait semblant de ne pas le savoir, à croire que ce biais grossier arrange tout le monde : les médias qui diffusent ces reportages et le public qui les consomme. Du moment que les images fournies sont à la charge d’Israël, là est l’essentiel, d’où une complaisance généralisée et sans frein.

Où peut donc mener ce genre de pratique ?

Un nouvel exemple – édifiant – vient de nous être fourni par les révélations de l’ONG « Honest Reporting » ce mercredi 9 novembre au soir, lesquelles semblent susciter comme un léger malaise dans la couverture médiatique de l’actualité en Israël. L’ONG nous apprend en effet que quatre photographes de presse gazaouis sont entrés sur le territoire israélien au matin du 7 octobre avec la horde massacreuse.

Mais que faisaient donc sur place, sur la zone frontalière, pile au moment de l’attaque, ces quatre photographes, en l’occurrence Hassan Eslaiah, Youssef Massoud, Ali Mahmoud et Hatem Ali, qui tous travaillaient pour les agences « Associated Press » et « Reuters », et en free-lance pour le « New York Times » et « CNN » ? De fait, leurs noms apparaissent sur le crédit des photos adressés à ces médias, même si l’AP les a effacés dans un deuxième temps sur plusieurs clichés: un journaliste du Desk aurait-il réalisé que les circonstances entourant la capture de ces images seraient éventuellement susceptibles de poser quelques problèmes d’ordre éthique ?

 Ces quatre « journalistes » ont de fait joyeusement multiplié les clichés et les gros plans sur les horreurs qui étaient en train d’être commises sous leurs yeux, en direct. Ils ne documentaient pas une bataille rangée entre soldats. Non, du tout. Ils assistaient à la torture, au viol, au meurtre abject et à l’enlèvement de civils, hommes, femmes et enfants, avec une complaisance et une complicité qui défient l’entendement. Ces quatre individus se tenaient eux-mêmes au beau milieu de la foule criminelle et déchaînée, ne perdant pas une miette du spectacle.

Ce faisant, ils n’assistaient pas seulement au crime : ils assistaient le crime

Ce faisant, ils n’assistaient pas seulement au crime : ils assistaient le crime. Et, encore une fois, non pas pour le compte d’une organisation terroriste, mais pour le compte de respectables agences de presse internationales, heureuses de pouvoir publier ces prises sur leurs bases de données, avec cette simple mention à l’adresse de leurs clients : « Les images du jour ». Toute honte bue

Il y a plusieurs hypothèses possibles sur la mystérieuse présence des quatre photographes à l’aube de cette équipée sanglante planifiée par le Hamas depuis des mois, dans le plus grand secret et dans les moindres détails, bodycams et téléphones mobiles pour filmer les tueries inclus. Les nazis n’allaient pas jusque-là, ils tentèrent d’effacer les traces de leurs crimes de masse (Sonderaktion 1005, ou opération 1005 ).

La piste du hasard est d’emblée exclue : on comprend mal en effet ce que ces « photographes » auraient bien pu faire là, tous ensemble, à se promener à potron-minet le long de la clôture frontalière, à prendre le bon air en ce paisible samedi matin d’octobre, où l’assaut du Hamas les aurait inopinément surpris.

Dès lors, de deux choses l’une : ou bien ils étaient au courant et avaient été préalablement avisés de cette l’attaque par l’organisation terroriste, et c’est justement l’embarrassante question que pose l’ONG « Honest Reporting ». Ou bien ils ont été réveillés par le bruit assourdissant du déluge de missiles ayant accompagné l’assaut, et se seraient alors précipités vers la barrière de sécurité, avant de se ruer vers les kibboutz, mêlés à la populace, la deuxième rangée.

C’est l’hypothèse que privilégie aujourd’hui la Chaîne 12 en Israël. Selon ses sources, les photographes n’auraient pas été présents dès 6 heures 30 du matin, quand la clôture frontalière a été détruite à plusieurs endroits pour permettre aux bouchers du Hamas de passer. Les photoreporters auraient surgi avec la deuxième vague, celle des civils, peu après 8 heures, une foule de plus d’un millier d’individus, ivres de sang, qui se sont eux-mêmes livré à des atrocités excédant parfois en horreur les crimes commis par les Hamasniks proprement dits.

Le journaliste Zvi Erezkieli sur la 12 ce soir, confirme : « Impossible de travailler avec l’AP, etc , si on ne travaille pas avec le Hamas aussi à Gaza ».

Des photographes indépendants-proches-du-Hamas (sic)

         Quoi qu’il en soit, cette histoire est accablante. Photographes ou terroristes ? Ou plutôt photographes-terroristes et preneurs d’images complices de preneurs de vie, évoluant comme des poissons dans l’eau parmi la meute déchaînée.

Prenons le cas de Hassan Eslaiah, qui travaillait pour l’AP et « CNN » en ce jour funeste (avant d’être remercié ce jour par cette dernière, seulement après le rapport de « Honest Reporting », on serait bien embêté à moins). Preuve du professionnalisme et de l’objectivité d’Eslaiah, un cliché antérieur au 7 octobre le montre bas-dessus bras-dessous avec Yahya Sinwar, autrement dit le chef du Hamas à Gaza et le cerveau de la sanglante expédition qui, sur la même photo, est en train d’embrasser le photographe sur la joue. Un lien troublant avec les concepteurs et les exécuteurs des tueries ? Voyons, ne soyons pas excessifs… Pourtant, on sait ce soir qu’il est arrivé sur les lieux sur une moto du Hamas, une grenade à la main, authentique journaliste-terroriste.

Le leader du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, et Hassan Eslaiah, notre journaliste

Le même Eslaiah qui se filma ensuite lui-même à bord d’une moto conduite par un assaillant, en route vers le massacre de bébés et de personnes âgées. Sur un autre film, il s’exhibe revêtu d’une chemisette, devant un char israélien en feu, vociférant et gesticulant au milieu d’une foule surexcitée, ne portant ni gilet ni brassard estampillés « Presse ». Une image qui n’a manifestement pas troublé ses employeurs. Sur la légende de cette séquence, retirée depuis de son compte X, il précisait : « Un live depuis l’intérieur des kibboutz longeant la bande de Gaza ». Hassan Eslaiah s’y exprime en arabe et hurle sur un ton exalté : « Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur de ce tank ont été kidnappés par les bridages al-Qassam, la branche armée du Hamas, ainsi que nous l’avons vu de nos propres yeux ». Sur d’autres de ses photos, prises au kibboutz Kfar Azza, on voit des terroristes du Hamas en train de forcer la barrière jaune du kibboutz, ou encore une maison en flamme, incendiée par les barbares, sans doute avec une famille à l’intérieur.

Toujours Hassan Eslaiah, en … chemise, se filmant

Ses « confrères », Ali Mahmoud et Hatem Ali, étaient là, eux aussi, bien positionnés pour photographier des habitants des kibboutz en train d’être raflés et sauvagement emmenés à Gaza. Sur une d’elles, on voit des terroristes sur un pick-up où git le corps d’une jeune fille germano-israélienne, Shani Louk, l’un hurlant debout, tandis que son camarade, assis, porte un lance-roquette à l’épaule. Sur une autre, toujours prise à Kfar Azza, de près, on aperçoit une foule de gazaouis en train d’enlever un père de famille israélien, la tête et les mains en sang. Il y a aussi celle-là, ci-dessous : deux barbares à bord d’une moto, en train de kidnapper une grand-mère embarquée sur le siège-arrière, et autour, deux photographes hilares, brandissant leur appareil pour avoir le meilleur angle.

Des journalistes free lance de CNN, New York Times et Reuters embarqués avec les terroristes le matin du 7 octobre

« Reuters » s’est également distingué en diffusant les images de deux autres photographes, Mahammed Fayq Abu Mostafa et Yasser Qudih, qui eux aussi se trouvaient opportunément sur place au moment où les hommes du Hamas ont franchi la frontière et commencé leur boucherie. L’excellent Mostafa a ainsi réussi à mitrailler de son appareil une foule déchaînée mutilant le corps d’un jeune soldat israélien extrait d’un char…

En un mot, des photographes coupables de non-assistance à personnes en danger, à qui il n’est pas venu à l’esprit, une fois plongés dans le bain de sang, qu’ils étaient en train de franchir une ligne rouge en collaborant passivement – sinon activement – avec les tueurs.

Le pire dans cette perte absolue de tous les repères moraux nous vient d’un représentant de l’AP: après avoir démenti avoir été tenu au courant de l’assaut par ses reporters, il n’en maintenait pas moins, jeudi, que les photographes employés par son agence « n’avaient fait… que leur travail ».

Normal. Rien, là, de choquant ni d’indécent. Pas la moindre complicité de crime contre l’humanité.  Les nazis et les membres des Einsatzgruppen prenant des clichés de leurs méfaits en 1941-1942 ne faisaient d’ailleurs, eux aussi, que leur travail.

Israël ce soir demande des comptes.

© Alexandra Laignel-Lavastine 

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4 Comments

  1. A vomir ces journalistes terroristes complices du pire j’espère qu’ils auront le pire comme les barbares qui ont commis ces atrocités. Et que dire de ces agences internationales illustres qui ferment les yeux je ne trouve pas de mot !…

  2. Ce qui est terrible c est les denegations de la presse bien pensante !

    Ils auraient repris les reportages des journalistes nazis durant la guerre sans se poser plus de question !

    Comment peut on encore lire ce genre de torchons immondes ?

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