Depuis Israël, Michel Jefroykin lit la Presse pour nous. « Le choc du 7 octobre cède la place à l’horreur et à la fureur face à l’immoralité mondiale »

Des manifestants brandissant des pancartes et des drapeaux palestiniens lors d’une « Marche pour la Palestine » pour demander un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas, à Londres, le 28 octobre 2023. Crédit : Henry Nicholls/AFP
Londres. Manifestation pour la Palestine

La brève empathie suscitée par le massacre du 7 octobre fait place à un effort mondial, propulsé par ceux qui haïssent Israël et les Juifs, pour nous priver du droit à la sécurité.

Les résultats du vote de l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza le 27 octobre 2023. Crédit : Capture d’écran

Par DAVID HOROVITZ – « The Times of Israel » 

Plus de trois semaines après le Shabbat le plus noir de l’Histoire d’Israël, nous restons, sans surprise, une nation en état de choc.

Choquée par la sauvagerie meurtrière débridée que des milliers de nos voisins ont déchaînée sur nous, par l’exultation hystérique avec laquelle ils ont arraché 1 400 vies d’une manière que beaucoup d’entre nous ne se résignent toujours pas à regarder.

Nous sommes choqués d’avoir permis que cela se produise, d’avoir fait preuve d’une complaisance, d’un égarement et d’une illusion si dévastateurs, d’avoir été si convaincus que tout ce qu’ils nous montraient et nous disaient sur la manière dont ils allaient nous assassiner était faux. Que nos dirigeants politiques aient si mal évalué et sous-estimé la profondeur de leur haine et leur capacité à la traduire en actes. Que nos chefs militaires aient été si inconsciemment insouciants, si distraits.

Nous sommes également choqués par nous-mêmes, dans tous les secteurs – journalisme compris – où une plus grande capacité à regarder nos ennemis dans les yeux et à intérioriser ce qu’ils avaient à l’esprit à notre égard aurait pu, juste pu, contribuer à faire évoluer l’état d’esprit national pour contrecarrer cette catastrophe sans précédent.

Mais au choc s’ajoute maintenant l’horreur, la déception et la fureur face à l’évolution de la situation en dehors d’Israël – de la brève et initiale empathie pour tous ceux dont les vies ont été anéanties, brûlées et massacrées, pour leurs familles endeuillées et brisées et pour les innocents emportés dans les souterrains du Hamas, à un effort mondial croissant pour nous priver du droit de veiller à ce que cela ne se reproduise plus. Un effort mondial croissant propulsé par ceux qui haïssent Israël et les Juifs, aidé par des faussetés et des représentations erronées partout, de TikTok aux médias prétendument responsables, et gonflé par des imbéciles, pour essayer d’arrêter notre réponse militaire, ou de la limiter et de la saper. En réalité, cela revient à nous dire que ce qui s’est passé le 7 octobre, si cela s’est produit, est terrible, mais qu’il faut s’en remettre. Subvertir le « Plus jamais ça » et nous dire à la place, eh bien, oui, « Presque certainement encore une fois ».

Nous assistons, au milieu d’une guerre qui nous a été imposée dans les circonstances les plus monstrueuses, au refus croissant, à l’étranger, de faire preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle et de moralité à propos de ce qui s’est passé et de ce qui se passe encore – de faire la distinction entre les victimes et les agresseurs, de comprendre que des Israéliens ont été massacrés dans leurs maisons par des membres d’un culte islamiste de la mort et que si l’on n’empêche pas les tueurs de recommencer, ils reviendront, plus forts et plus inhumains. Et que si des Gazaouis non combattants ont été entraînés dans le bain de sang, c’est en dépit des efforts de Tsahal pour minimiser les dommages causés aux civils et parce que le Hamas les maltraite pour tenter de survivre – en les utilisant comme « boucliers humains » dans les écoles, les mosquées, les hôpitaux et les maisons de Gaza, boucliers humains pour une inhumanité insistante. (Des centaines de tueurs ont fui les massacres d’Israéliens pour se réfugier sous l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, a déclaré vendredi le porte-parole de l’armée israélienne.)

Comme je l’ai déjà écrit, Israël se bat non pas en représailles ou par vengeance, mais pour s’assurer que le gouvernement terroriste de Gaza, qui a pris le pouvoir après le retrait d’Israël de la bande en 2005, ne puisse pas survivre et répéter sa barbarie ; pour dissuader nos autres ennemis plus puissants ; et pour restaurer la foi des Israéliens dans le fait que nous pouvons vivre ici dans des conditions proches de la sécurité.

Notre choc s’étend également aux craintes pour le bien-être de ceux qui, à l’étranger, défendent Israël et pour l’obligation d’Israël de protéger son peuple face à ceux qui veulent nous éradiquer. Foudroyés par la montée en flèche de l’hostilité à l’égard des Juifs qui se manifeste en ligne, lors des manifestations anti-Israël, sur les campus universitaires et au-delà, nous nous inquiétons pour les Juifs du monde entier, dont la sécurité est mise à mal dans un conflit qui a une résonance mondiale et dans lequel les défenseurs d’Israël sont dénoncés et dissuadés.

Enfin, le choc que nous ressentons face à la situation dans laquelle nous nous trouvons se transforme en inquiétude pour nos parents et amis en uniforme qui se sont battus si vaillamment lorsqu’ils ont été alertés tardivement du désastre qui se déroulait dans le sud le 7 octobre, et qui sont maintenant de plus en plus nombreux à entrer à Gaza pour tenter d’anéantir le Hamas. Nous craignons pour leur sécurité alors qu’ils s’apprêtent à affronter ces tueurs exaltés dans leurs tanières.

Même aujourd’hui, après tout ce qui s’est passé le 7 octobre, nous craignons que nos soldats et leurs commandants ne sous-estiment encore les bassesses auxquelles nos ennemis s’adonneront, les méthodes qu’ils emploieront, les nouvelles horreurs qu’ils chercheront à déclencher, dans leur effort inlassable et obsessionnel pour ôter des vies israéliennes et juives.

Et pourtant, au milieu du choc, de l’horreur, de la colère et de l’inquiétude croissants, nous savons que nous devons l’emporter. Face à un ennemi qui se glorifie de la mort, le peuple et la nation d’Israël insistent sur la vie.

David Horovitz par Michel Jefroykin

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